02 - Le bus matinale

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Une série de bip beaucoup trop forts à mon goût me sort de mon sommeil. Je grognes de frustration et tends mon bras vers la machine bruyante. Je cherches le bouton désespérément mais sans succès.

- OÙ EST CE STUPIDE BOUTON PUTAIN ! je m'écris en me levant brusquement du lit.

J'appuies enfin dessus et les bruits cessent immédiatement. Ça fait du bien. Il doit actuellement être six heures et demi du matin parce que c'est à cette heure là que j'ai mis mon réveil. Normalement...

Je regardes donc l'heure. SEPT HEURES ET DEMI ! Oh merde merde merde !

Je sautes de mon lit à toute vitesse en manquant presque de tomber par terre et me mets à courir vers la salle de bain. Je m'habilles et me coifffes à une vitesse folle. Je fonces dans la cuisine, prends une barre de céréales et me précipites dehors à toute vitesse.

Je sors mon téléphone dans la précipitation. Sept heures cinquante. NON ! J'ai loupé mon bus. Il faut que je prennes le prochain maintenant. Je vais vraiment faire une bonne impression. Adrien Belabed, l'élève en retard le jour de la rentré scolaire. Je sens déjà que je vais mourir de honte.

Après une attente assez longue, le bus arrive enfin. Je montes donc dans le bus qui vient à peine d'arriver sous les regards jugeur des personnes déjà présentes dans le moyen de transport. Pourquoi est ce que tout le monde nous regarde comme ça quand on entre dans le bus ? Je suis juste un humain comme vous qui a décidé de prendre le bus exactement comme vous.

Je pars m'installer sur ma place préféré. C'est à dire une rangée avant le fond du bus à droite. Je branches mes écouteurs à mon téléphone, les enfonce dans mes oreilles et mets de la musique tout en regardant le paysage. Mon activité préférée à faire dans le bus.

Au bout de deux arrêts, deux jeunes hommes d'environ mon âge montent dans le bus en rigolant et partent s'assoir au fond du bus, derrière moi et commencent à parler fort. Trop fort même. Je les entends par dessus ma musique ! C'est énervant ! Mais malgré tout je dois avouer qu'ils sont plutôt pas mal.

Les deux sont très grand pour mon assez petite taille. Ils sont vraiment beaux et transpirent le luxes. Un porte un sweat rouge bordeaux simple mais avec un énorme logo Louis Vuitton dessiné dessus en blanc ainsi qu'un jogging gris pâle assez large. L'autre porte une veste noire ouverte qui sent fort la richesse laissant apparaitre un t-shirt large bleu marine Gucci ainsi qu'un jean noir et slim qui met en valeur ses larges cuisses bien dessinées. Elles sont vraiment imposantes. Elles ont l'aire musclées. Je dois même tenir ma main en laisse pour ne pas qu'elle essaye de toucher les cuisses d'un inconnu ! Mais je devrais peut êt-

- Tu regardes quoi la mon mignon hum ? je sursautes presque en entendant la voix grave du garçon au cuisses musclées me sortir violemment de mes pensées.

- E-euh je-je... je bagayes les joues rouges d'embras. Je viens vraiment d'être pris entrain de regarder intensément les cuisses d'un inconnu. Enfermez moi. Vraiment.

- Oh le petit garçon fait son timide alors qu'il vient à peine de fantasmer sur ma bite ! rigole l'homme en face d'un rire jaune avec son ami.

- NON ! C'EST FAUX ! dis-je assez fort pour me faire comprendre et un minimum respecter.

- Oula doucement ! Y'a pas de honte à le mater le gay. T'es pas le premier à vouloir gérer Flynn et sûrement pas le dernier ! Cette fois-ci, c'est son pote qui s'est mit à se moquer de moi.

Oh non. Je suis tombé sur des homophobes finit. Je suis tombé sur des types qui croient que parce qu'ils ont tout ils peuvent se moquer des gens différents d'eux. Des mecs qui sont nés dans une putain de famille de riches blancs. Des mecs qui ont étaient chanceux à la naissance et se moquent de ceux qui n'ont pas eu la même et de ceux qui se battent pour réussir. Pourquoi ne me laissent-t-ils pas tranquille ? C'est bon c'est rien de grave. Tournez la page.

- Ça fais quoi d'être gay ? la voix grave du garçon au jean slim sonne avec une pointe d'humour noir. Très agréable !

- Laisse tomber il te répondra pas il est gay et tout le monde sait que les gay ont aucunes couilles. Ils rigolent encore. Je me demande vraiment comment ils font pour trouver ça drôle.

Je me bas actuellement de toute les forces contre mon moi intérieur pour essayer de rester le plus calme possible.

- Écoutez. Laissez moi tranquille et aller continuer votre vie de votre côté pendant que je reste du miens. expliquais-je avec la voix la plus calme que je peux sortir de ma bouche en ce moment et en articulant bien chaque syllabe pour que leurs petits cerveaux comprennent le message.

- Regardes ça Harry ! Le gay se rebelle ! Un événement historique bientôt encré dans l'histoire. Faut filmer ça ! rigole-t-il en sortant son téléphone de sa poche.

Je m'en vais c'est trop pour moi ! Je n'en peux plus de cette conversation qui tourne en rond depuis le début.

Je me lèves donc de mon siège en entendant toujours leurs rires de plus en plus forts. Je me diriges vers le devant du bus quand je me fais interpeller par la voix du prénommé Harry.

- Eh bah le pd, t'es couilles inexistantes se dégonflent ou quoi ?!

- C'est vrai quoi reste avec nous, tu pourra me mater comme ça ! rajoute son ami aux grosses cuisses toujours en rigolant.

Je ne prend même pas la peine de me retourner. Sinon je me rabesserai à leurs niveaux intellectuelles très faible et leur donnerai raison. J'évites donc de faire ça en continuant mon avancée le plus loin possible du fond de bus.

Je cherches une place vers l'avant du bus et BINGO. Une place est libre à côté d'une femme d'environ la trentaine ou la quarantaine maximum je dirais.

- Excusez moi madame. Est ce que je peux m'assoir là s'il vous plaît ? je demandes avec ma plus grand politesse.

Elle hoche la tête avec un sourire rassurant sur le visage. Je lui souris en retour et m'apprêtes à poser mes fesses sur ce siège quand la voix du pote de nam retentit dans mes oreilles.

-Faites attention madame ! Il est gay. Il pourrait vous contaminer avec sa maladie contagieuse. Cette phrase me fait me stopper net. Je tournes ma tête vers eux et les vois entrain d'avoir probablement l'un des meilleurs fous rires de leur misérable vie d'anculer.

Ma tête se retourne vers la femme. Je vois qu'elle me sourit et tape la place à côté d'elle avec sa main. Elle ne me trouve pas dégoûtant ? Étonnant. C'est étrangement bizzard. Les gens me repoussent normalement quand ils apprennent que j'aime les homme.

Mais bon je ne vais pas refuser une si gentille offre alors je m'assois à côté d'elle et remets mes écouteurs dans mes oreilles. Je restes comme ça jusqu'à se que le trajet se termine toujours sous les rires de chèvres des deux amis au fond du bus.





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