Prologue

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L'Homme est confronté, depuis l'aube des temps, à devoir prendre des décisions, aussi diverses et variées soient-elles ; qu'il puisse être question de se nourrir, de se chauffer, de se loger, de s'habiller, de survivre, de concevoir, de créer, ou encore de développer des réflexions conduisant à un épanouissement individuel. Ces prises de décisions ne sont pas la résultante d'un pure intellectualisme spontané et naturel, elles ne sont que le reflet d'une conjonction entre une idée simple, une réflexion anodine, démultipliée par nos connaissances, nos expériences, notre capacité d'analyse, et la génération d'un développement artistique, le tout accompagné d'une pointe d'imaginaire. Mais trop souvent notre conscient subi la pression contradictoire de notre inconscient, générant une pensée procréée de toute pièce par les préjugés et l'intervention d'un entourage déviant, nous guidant à mauvais escient vers l'erreur, l'incertitude, ou l'échec. Cette confrontation entre intelligence et intellectualisme conduit à la conception de convictions, ou de vérités, qui peuvent parfois être erronées. Les tabous, les non-dits, associés aux à priori et aux jugements, nous entraînent indéniablement vers des sphères inconscientes et collectives qui peuvent, dans de nombreuses situations, masquer l'objectivité et révéler finalement des prises de décisions peu judicieuses. En d'autres termes, si l'on ne se trompent pas radicalement, nous n'abordons pas instinctivement l'ensemble du problème, dans son envergure globale ; par conséquent toutes les possibilités liées à la résolution de ces conflits intellectuels ou moraux, ne sont pas envisagées dans leur intégralité, et les idées ainsi que les réflexions les plus osées restent inexploitées.


En 2015, regardant derrière nous et constatant les prouesses révélées par l'Homme, nous devons nous incliner en reconnaissant combien l'évolution humaine aura été stupéfiante. L'Homme ne peut se contenter de stagner, il progresse inflexiblement, comme si cette pulsion le dévorait de l'intérieur, le poussant à davantage d'enrichissements personnels, intellectuels, et culturels, comme si cette curiosité dévorante était ancré dans ses gènes. L'Homme possède en lui cette volonté indicible qui le mène à voir toujours plus grand, toujours plus haut, toujours plus beau. Et cet entrain de créativité semble être infini.

Depuis un peu plus de cent ans nous sommes propulsé dans ce que nous pouvons vulgairement appeler l'ère industriel. La curiosité a engendrée la convoitise, qui elle-même a générée la connaissance, tout cela pour nous conduire vers la création. De cet élan créatif et artistique sont nées deux grands courants : la science et la technologie. Sans eux nous ne pourrions pas franchir les océans dans de gigantesques bateaux, il nous serait impossible de voler dans les airs, ou de traverser de grandes distances à l'aide de trains ou de voitures. Impossible également d'user de la télévision, d'Internet ou de la téléphonie mobile.

N'oublions pas encore, car il est d'importance capitale de le signaler, qu'il aura fallu à notre civilisation plus de cinquante mille ans pour passer de l'age de pierre à un imaginaire créatif nous permettant d'envisager l'idée folle et singulière de faire voler un être humain dans les airs ; et qu'il n'aura fallu qu'une soixantaine d'années entre le premier vol motorisé des frères Wright et les premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune. « Un exploit », direz-vous !. C'est discutable. Tout dépend de quel point de vue l'on se place pour aborder ces réalisations, et tout dépend si l'on accepte l'idée que l'Homme ait été propulsé d'une seule coup, d'un seul, dans un monde technologique, qu'il ne comprend d'ailleurs pas toujours. A ce sujet, de nombreux idéologues et philosophes s'inquiètent sur ce monde qui vit à cent à l'heure. Pour certains, la race humaine, armée de sa science et de ses nouvelles technologies, gravit les échelons trop rapidement pour en maintenir le contrôle. Pourtant, nous devons nous estimer heureux, car tout aurait pu aller encore plus vite. Les hommes auraient pu profiter de vols aériens depuis plusieurs siècles s'il n'y avait pas eu ce frein contestable, source du ralentissement intellectuel : une névrose face à l'ouverture d'esprit indispensable à tous progrès.

LE DIXIEME HOMMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant