LE DIXIEME HOMME

Premier chapitre

I

NOTIONS DE NEO-EVHEMERISME

I.1 MYTHES ET LEGENDES

LES DIEUX VUS PAR L'IMAGINAIRE COLLECTIF

Mythe, nom masculin

[grec muthos, récit]

Sens 1 : Récit mettant en scène des êtres surnaturels, des actions imaginaires, des fantasmes collectifs.

Sens 2 : Allégorie philosophique.

Sens 3 : Personnages imaginaires dont plusieurs traits correspondent à un idéal humain, un modèle exemplaire.

Sens 4 : Ensemble de croyance, de représentations idéalisées autour d'un personnage, d'un phénomène, d'un événement historique, d'une technique et qui leur donne une force, une importance particulière.

Sens 5 : Ce qui est imaginaire, dénué de valeur et de réalité.

Synonymes : fable, allégorie, histoire, rêve.

Légende, nom féminin

[latin : legenda, chose à lire, de legere, lire]

Sens 1 : Récit à caractère merveilleux, où les faits historiques sont transformés par l'imagination populaire ou l'invention poétique.

Sens 2 : Représentation embellie de la vie, des exploits de quelqu'un et qui se conserve dans la mémoire collective.

Sens 3 : Bruit, rumeur nés d'une déformation et d'une amplification de faits réels par l'imagination.

Synonymes : conte, fable, folklore, tradition.

Les légendes et les mythes sont deux phénomènes strictement distincts. Souvent associés à tord, ils sont fréquemment sujets au mépris des intellectuels qui mettent ces récits au second plan, n'y attribuant pas le moindre crédit. Les individus, faute de précisions, commettent souvent l'amalgame des genres face à ces deux courants. Ils omettent d'étudier la définition de chacun de ces termes et se les approprient à toutes les sauces. Aujourd'hui, le langage courant associe la légende au mythe, faisant de l'un le synonyme de l'autre, et renvoie les deux à quelque chose dont l'existence n'a pu être prouvée. Or, une grande dissemblance se détache des légendes et des mythes. Une légende est un récit tout d'abord évoqué via un discours verbal, se transmettant de génération en génération pour finalement être retranscrit par écrit ; mais une légende retrace toujours des faits ayant existé et dont l'importance aura frappée les esprits. La légende est fortement liée et instruite par la manifestation d'un élément clé tel qu'un lieux, un objet, un personnage, un animal, un contact, une histoire, etc [...]. A l'inverse, le mythe n'est jamais rien de plus qu'une contraction de notre imaginaire, et n'est pas rattaché à quelques événements concrets. Depuis peu notre civilisation moderne a développé ses propres mythes qui sont des légendes contemporaines, ou plus généralement appelées des légendes urbaines. Ces histoires peuvent emprunter à tous les genres et se rapprochent inexorablement du mythe, de la rumeur ou du canular. Elles ont, en outre, la particularité de pouvoir bénéficier d'un fort pouvoir de transmission par le bouche-à-oreilles.

Mais pour en revenir aux légendes et aux mythes à proprement parlé, ils ont été vigoureusement développés par les récits bibliques et religieux, mettant en scène des dieux capables de prouesses extraordinaires, des exploits dépassant l'entendement et parfois générateurs de craintes, ou d'admiration. De très nombreux récits ont jadis été contés autour de ces êtres venus créer les mondes, ainsi que toutes les formes de vies existant dans l'Univers Sacré. Face à ces mystères, l'Homme a décidé de rassembler ces récits dans des textes mettant en avant un dieu unique, une entité puissante et grandissime que nous devons idolâtrer et chérir pour toujours. Ces textes réunis, véhiculés par des oracles et des prophètes qui rétablissent l'unissons, auront permis d'instaurer des doctrines et de permettre l'accroissement de religions et de sectes. A notre époque nous reconnaissons huit grands mouvements religieux qui ont une influence mondiale : le Christianisme, le Judaïsme, le Protestantisme, l'Orthodoxie, l'Islam, l'Hindouisme, le Bouddhisme et le Taoïsme. Parallèlement à cet engouement généreux, sont issus des légendes de moult sectes, religions obscures, et courants de pensés énigmatiques. En revanche, une chose ne diffère jamais dans aucun de ces rassemblements spirituels car, depuis l'aube des temps et quelques soient les civilisations, les cultures religieuses, les époques, les légendes et les mythes, toutes les histoires commencent de façons identiques. Les sumériens avaient des dieux Anunnaki, issus de la mythologie mésopotamienne et qui engendrèrent toute une lignée de dieux pour éconduire les hommes en leur offrant vie, savoirs, connaissances, sciences et technologies. Le peuple Dogon du Mali d'Afrique de l'Ouest, tire la cosmogonie de sa civilisation, et l'étendue de ses savoirs ancestraux, d'une légende exploitant la venue d'un peuple d'astronautes antiques arrivés sur Terre depuis Sirius. Les Incas reconnaissaient en Viracocha un Dieu, maître de la foudre et des tempêtes, vénéré par les civilisations pré-européennes d'Amérique du Sud. D'après les légendes locales Viracocha créa le Soleil, la Lune et les étoiles et descendit ensuite sur Terre. Pour les hopis d'Amérique du nord c'est le dieu Taiowa qui créa le monde fini, avec les terres, les plantes, les animaux et les humains. Lorsque les humains sont devenus mauvais, Taiowa détruisit le monde par le feu et seuls quelques individus furent épargnés et conduits dans un monde au dessus. La Bhagavad-Gita hindouiste conte l'épopée de Krsna, le huitième avatar de Vishnou, et d'Arjuna, qui partent en guerre contre une armée venu des cieux, et qui porte parmi eux la famille d'Arjuna. Que ce soient les égyptiens, les dogons, les éthiopiens, les mayas, les incas, les aztèques, les vikings, les germains, les normands, les hindous, les chinois, les japonais, ou encore des peuplades éparpillées sur des îlots minuscules de l'océan pacifique, il s'avère que les légendes et les mythes entretiennent la confusion, ils sont parfois contrariés, ils se croisent, se chevauchent, les personnages ne sont pas identifiés de la même manière, et les lieux sont diffèrent, mais toutes cosmogonies se penchent vers un récit unique : Les dieux sont descendus du ciel.