TOI D'ABORD

4.Signs

Le hasard n'existe pas,
tout a une cause et une raison d'être.
Ostad Elahi

Anaïa

Bucasia Beach, 19h15

Ce que j'avais toujours adoré en habitant sur la côte australienne était ses plages à disposition dès que je ressentais le besoin de me reconnecter à notre planète mère, notre Terre. Dès que je ressentais le besoin de me rappeler que face à l'immensité du monde, je comptais peu de même que mes tracas quotidiens. J'avais déjà trop perdu pour qu'une aussi grosse coïncidence que recevoir une lys rose de mon nouveau voisin vienne perturber mon nouveau départ. Je refuse d'avoir laisser mes parents derrière moi pour au final être rattrapée par les erreurs familiales, ma culpabilité se charger bien assez de cela pour elles.

J'observais les vagues se fracassant contre le rocher sur lequel j'étais assise depuis peu. Cette odeur de sel imprégnait mes narines tandis que je laissais ce doux son détendre mes nerfs. Je m'allongeais, apaisée, laissant mon dos rencontrer l'aspect rugueux de la pierre. Regardant le ciel me surplomber, les couleurs s'assombrissent déjà m'arrachant un sourire. J'allais assister à un coucher de soleil, pile ce dont j'avais besoin.

Je savais Rose impatiente de me voir, mais je n'ai pas pu. Mon regard se détourne sur la lys posée à ma gauche accélérant mon myocarde, non je n'ai pas pu.

Ce n'est qu'une coïncidence. Une simple coïncidence.

Jaye m'avait l'air gentil, certainement plus vieux de quelques années mais il m'apparaissait comme quelqu'un de plutôt bienveillant. La lys était un présent, je n'ai pu la refuser, ça aurait été bien trop mal poli et je ne voulais pas paraître virulente alors qu'il venait tout juste d'arriver.

Je suis sûre que c'est une bonne personne.

« Arrête de te bercer d'illusion, c'est ridicule. »

Je ferme les yeux, agacée. Je détestais quand elle faisait ça, ça me prouver que je n'étais pas encore guérie de sa disparition.

« Tu peux toujours m'ignorer petite-sœur, tu sais bien que j'ai raison. Dans notre monde, rien n'est jamais une coïncidence.

- Dégage. »

Je serrais les dents. Elle n'avait pas le droit de me déranger alors que j'étais dans mon havre de paix.

« C'est comme ça que tu parles à ton aînée ? Toi qui te fais passer pour un vrai petit ange avec les autres... »

Dis-moi quelque chose d'utile pour une fois.

Alors que je me chuchotais ces mots, je sentais un vent violent percuter mon visage. Je me relevais surprise, frictionnant mon dos à la pierre. Les vagues se fracassant entre elles d'une force me laissant bouche-bée.

Le vent essayait d'emporter la lys mais je l'en empêchait directement. Mes doigts s'accrochèrent à elle, la peur qu'elle disparaisse d'un instant à l'autre sans même que j'en prenne conscience, comme toi, Noa.

Mon téléphone se mit à vibrer et je frissonnais à la vue du nom qui s'affichait sur celui-ci.

Maman.

Je le saisis de mes doigts tremblants et l'approche de mon oreille.

« A-allo ?

- Anaïa. »

Une boule se formait dans mon estomac alors que mon prénom franchissait ses lèvres. Elle ne m'appelait que très rarement par mon prénom complet, et c'était uniquement lorsque je faisais de grosses bêtises.