LE MONDE DE YORK

3. LE TARN

Dès le matin, mon père venait me réveiller avec un saut d'eau, bien froid, pour m'apprendre l'importance de toujours me lever tôt. Évidemment, au bout de quelques réveils difficiles, j'ai pu acquérir la capacité de m'éveiller bien avant lui. Cependant, un jour, aux environs de la 20e ehn (minuit heure terrestre), je sentis le bout d'une lame qui me touchait la gorge ; surpris, mais assez calme pour me maîtriser, j'ai lentement ouvert mes yeux pour observer, à ma grande stupéfaction, une jeune femme d'à peu près mon âge, aux cheveux blonds, et aux yeux dorées, avec un corps parcouru par des muscles que moi même je n'avais pas encore développer qui tenait une lance dont le manche mesurait à peu près 4 hort ( à peu près 1,5m ) . Face à cette beauté qui tenait une lance, peut être pour me tuer , je ne pouvais rien faire. Curieusement, elle retira sa lance en me regardant d'une manière hautaine.

- Tar dar Sen York ( par les prêtres roi de York) je n'ai jamais vu un homme aussi faible que toi. Je m'attendais à plus du fils de l'Ubar .

- Comment aurait je pu me défendre face à une telle beauté sans risquer de la blesser dis-je en justifiant mon impuissance

Tout à coup son visage changea d'humeur pour virer à la colère, je n'eu même pas le temps de réaliser ce qui se passait que j'aperçus du sang jaillir de mon visage du côté de ma joue. Elle venait de me projeter sa lance tout en esquivant mon nez pour éviter de me tuer.

- La prochaine que tu sous-estimera une femme de la caste des guerriers, tu le regrettera de ta vie. Espèce de sale sleen

Le sleen est un animal ovipare qui s'apparente aux scolopendres sur Terre. La différence est cependant, faite au niveau de la taille car le sleen est plus gros que le scolopendre et aussi plus affreux et laid. Pas étonnant qu'il est utilisé pour les insultes.

La tension étant baissé d'un cran, mon père entra dans ma chambre et dit :

- Fils, voici ta maîtresse d'armes ; elle sera chargé de te montrer tout ce qui concerne la maîtrise de l'épée et autres. Je vois déjà, que vous avez fait les présentations dit-il d'un air amusé en regardant ma fine blessure à la joue.

- Alors comment tu le trouves Vika ?

- Trop lent à réagir, musculature faible , et insolent, ce sera difficile de le mettre sur pied ; il me rappelles toi quand tu es arrivé ici il y a 300 ans .

Pour simple rappel, ici sur York, l'espérance de vie d'un homme libre est de 1500 ans du fait des recherches en médecine très avancée qui ont permis de créer des sérums de stabilisation qui maintiennent les cellules du corps humain à un état jeune pendant un bon moment ralentissant ainsi la vieillesse.

- En tout cas, d'ici 02 mois , il sera assez prêt pour commencer à diriger une armée.

- Quoi qu'il en soit, je te fais confiance. Dit mon père en sortant de la pièce.

Les semaines qui suivirent furent difficiles du fait de mon entrainement avec ma nouvelle maîtresse d'armes Vika et mes leçons de culture générale avec Torm. Je n'avais presque plus de temps pour me reposer ; de plus, je me demandais quelle était cette mission importante que je devais remplir et qui rendait mes journées si fatigantes. Au bout d'un mois et demi, je parvenais à maîtriser le maniement de l'épée, la lance , l'arc et le bouclier. Le dernier jour de mon entrainement, Vika me demanda de la rejoindre sur un des toits de la cité qui semblait plus grand que les autres. Il ressemblait plus à une piste d'atterrissage qu'à un toit ordinaire. Je me demandais la raison de présence quand soudain , j'entendis au loin un cri perçant comme celui d'un aigle et vis un gros oiseau qui fonçait dans notre direction. Dès que l'oiseau se posa près de nous, sa vue me fit penser aux oiseaux montés par des hommes que j'avais vu le premier jour dans ma chambre. Vika s'approcha et me dit :

- Voici ce qu'on appelle un Tarn de guerre ; il est utilisé pour se déplacer très rapidement d'une cité à une autre lors d'un siège. Il permet de déstabiliser la défense des remparts d'une cité ennemie.

Elle continua :

-Malheureusement, il est très agressif et dangereux s'il ne te reconnaît pas comme son maître et peut te manger .

Cette remarque me fit trembler de peur et je lui demanda s'il était indispensable à la mission que je sache le monter. Elle acquiesça par une signe de la tête. Bien évidemment, Torm m'avait enseigné théoriquement comment monter et diriger un Tarn mais la pratique semblait plus compliqué. Une fois ma peur redescendu, je pris mon courage à deux mains et entrepris de monter le Tarn.
Au début, le Tarn montrait une réticence vis à vis du fait que j'essayais de le monter,par des coups de griffes en acier qu'il avait au niveau des pattes ; heureusement je les toutes esquivé. Puis, avec des caresses et de la douceur, je pus facilement atteindre son dos où le système de pilotage était déjà en place. Enfin, je fis mon premier vol à dos de Tarn avec une vitesse incroyable qui , selon moi atteignait 150 km/h. À cet instant, je me sentais libre et caressé par un vent doux et léger. J'avais à présent terminé mon entrainement et il était maintenant temps pour moi de partir pour accomplir la mission que les prêtres roi m'avaient confiés.