6. Un drôle de compagnon

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Cela faisait déjà deux jours que la situation empirait. Les nouvelles venant d'Ar étaient de plus en plus catastrophiques. On disait que l'Ubar avait essuyé déjà deux coups d'État provoqué par une bonne partie de la population qui lui était bien hostile.

A ce stade, on disait que l'armée se ressairait de plus en plus sur les appartements de la famille de l'Ubar ; l'on disait qu'il n'avait presque plus aucun pouvoir sur la ville et que c'est la caste des initiés qui maîtrisait politiquement la majorité de la cité.

Satanés initiés ! Pour travailler ou essayer de produire quelque chose d'utile pour quelq'un , rien à foutre! Mais dès qu'il ont une petite importance politique quelque part au milieu d'un bordel pas possible, on les voit en pleine manigance. Il faut dire qu'il n'arrange pas du tout la situation de l'Ubar.

De mon côté, il faut dire que ça fait déjà deux heures de marche que j'effectue pour essayer de retrouver la pierre du foyer perdue. Accompagnée de ma fidèle captive, faut dire qu'elle n'a pas vraiment le choix, je parcours les broussailles et chemins qui voisinent Ar dans l'espoir de ramener l'objet de ma mission sur cette planète

Il faut dire que ma quête était quand même mission impossible. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Mais bon il faut que je m'accroche, il en dépend de la survie de la cité de mon père.

Au cours de mes recherches, je me suis retrouvé sur le chemin qui reliait Ar à son attache portuaire appelé Stone Ar qui comportait un quartier administratif, un bas quartier et le port.

De ce dernier, se déchargeait plusieurs centaines de navires par semaine, car Ar était une cité qui entretenait un grand nombre d'échanges commerciaux avec les cités portuaires vu qu'elle se situait à l'intérieur des terres et donc n'avait pas accès à la majorité des produits de la mer tel que le spleen des mers , une créature des mers qui ressemble à la fusion entre une anguille et un requin.

En parcourant le chemin, une caravane immensément longue de marchandises approchait. Une telle caravane était protégée par des mercenaires. Et pas n'importe quel groupe de mercenaires. C'était le groupe Adamas réputé pour ses techniques de combat barbares mais efficaces .

En approchant, je pouvais apercevoir leurs tenues. Ils étaient vêtus d'un pantalon noir déchiré et troué à certains endroits d'où on pouvoir la couleur de leurs sous vêtements ; leurs hauts était semblable à des cols roulés dont le cou est plutôt fait en fourrure . Le tout sous une armure de viking qui avait l'air bien légère.

Je remarquai aussi que la plupart des armures était noir à l'exception d'une seule. Sûrement leur chef ! C'était un individu à la stature forte . Il avait une cicatrice au niveau de l'œil avec des muscles assez robustes qui pouvait intimider le premier venu .

Lorsque j'arrivais à son niveau, il me lança :

- Quelle belle prise que tu as là ? Peux tu me la prêter ?

Je compris par la suite qu'il faisait allusion à Irys qui était encapuchonné avec un voile d'esclave. Il faut quand même avouer qu'elle était assez belle avec ses belles jambes à l'air et sa belle silhouette qui dévoilait une magnifique paire de seins à peine couverts par ses vêtements en lambeaux.

Pendant mes quelques instants d'hésitation et de fantasmes, le soldat s'avança vers elle, la jaugea de l'œil et la porta sur son épaule comme un vulgaire gibier de chasse .

- Affaire conclue dit-il

- Eh oh! Il n'y a jamais eu d'affaire. Elle n'est pas à vendre.

- Je la veux un point c'est tout ! Dit-il d'un ton ferme

Il avait déjà mis sa main sur sa dague prêt à dégainer. Puis il prit un air déterminé avant de dire :

- J'ai envi de la récupérer selon les règles donc j'en appelle à la règle du Splentorn

A l'évocation de cette règle les autres mercenaires tirèrent un visage de stupéfaction.

En résumé, la règle de Splentorn stipule dans le code de la caste des guerriers qu'en cas de disputes sur un butin ou des esclaves, les concernés doivent se battre à l'intérieur d'un cercle de pierre jusqu'à ce que mort s'en suive. Si un ou plusieurs des combattants traversent le cercle de pierre, ils perdent automatiquement le combat. S'ils fuient ou abandonnent , ils sont bannis pour toujours de la caste. Dans ce cas-ci, je pouvais pas vraiment désigner Irys comme esclave, mais faut avouer que qu'elle m'a énervé tout au long du voyage avec ses plaintes à longueur de journée.

Les mercenaires avaient déjà formé le cercle de pierre. Pendant ce temps, Irys était attaché à un arbre , désorientée et maudissant le jour où elle m'a rencontrée.

En tout cas, moi j'étais entrain de me préparer et faire aussi mes dernières prières. Ma maitresse d'armes m'avait déjà dit que la force physique comptait pour 70% dans un combat et il faut dire que j'étais clairement en désavantage néanmoins il me restait l'adresse à l'épée.

Le moment fatidique arriva, nous entrâmes dans le cercle, et nous nous salûames en nous blessant légèrement le bras gauche et laisser le sang couler à terre. Enfin le combat commença par un coup d'épée du côté droit lancé par mon adversaire. Heureusement, je pus esquiver et lui asséner un coup de pied sur ses jambes pour le déstabiliser.

Grave erreur ! C'est plutôt mon pied qui s'est pris un coup dur avec un bon nombre d'os cassé. Il avait anticipé mon action en mettant des cuirasses en acier. Évidemment, il en a profité en enchaînant avec une série de coup d'épée que je réussis à parer de justesse. Agacé, il me poussa avec son bouclier pour me faire appuyer sur mon mauvais pied, ce qui réussis à me faire tomber. Ensuite, il planta son épée dans ma jambe gauche et essaya pour une deuxième fois au niveau de mon cœur.

Heureusement, soit par réflexe ou soit par coup de chance, je réussis à esquiver quelques secondes avant que la lame n'arrive à ma poitrine. Je finis par me relever d'un bond étant boiteux. Je venais de voir la mort de près et pas qu'un peu. Surpris, il me dit :

- Étonnant ! Il semblerait que tes réflexes soient plus rapides qu'à la normale

Et prenant un air de psychopathe avec un large sourire des films d'horreur, il lança :

- Très intéressant ! Ta mort n'en sera que plus belle

Il continua ainsi à enchaîner des coups d'épée de plus en plus rapides tout en lançant de petites remarques pour corriger certains de mes déplacements.

- Noon! Pas par là ! Lève bien ton bouclier !

Plus le combat perdurait, plus je me sentai fatigué et énervé par ses remarques qui me rendais ridicule devant tout le monde présent. Alors je finis par décider de passer à l'attaque.

En prenant appui sur mon pied valide, je le poussa avec mon bouclier d'un mouvement vif puis j'appliqua un coup d'épée au niveau de sa cuisse. J'étais un peu fier de mon coup vu la grimace qu'il venait de tirer.Il finit par rapidement reprendre ses esprits et me désarma en tordant mon poignet. Ensuite, il me donna un violent coup de tête mais qui fini plutôt par le déstabiliser.

Il faut bien préciser que j'avais longtemps pratiqué du rugby pendant ma scolarité et que faute d'équipements, on s'entraînait sans casque, d'où ma tête très solide.

Prenant cet avantage, je le poussa au sol où j'avais donc toute la latitude de le tuer. Il était au sol tout sonné comme quelqu'un qui aurait bu dix tasses de bières.

Il était à ma portée !

Je pouvais bien le tuer et en finir !

Or, je ne sais pas quelle émotion me remplit au point où je laissa tomber mon arme pour l'épargner.

À la vue de mon geste, la foule de gens qui nous regardait me fixait avec étonnement et admiration. Mon adversaire remit du coup de tête, fini par comprendre ce qui s'était passé et se relevant, il prit un couteau se blessa le bras gauche et le mien , les colla pour mélanger nos deux sang en disant :

- Aujourd'hui, j'ai perdu un combat, mais j'ai gagné un frère

Moi, désorienté par la tournure des choses, fini par demander, hébété :

- Pourrais je connaître le nom de mon nouveau frère ?

- Kuris le bélier sanglant de port Kar

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