Celui qui revoyait une amie

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PDV Katsuki :

Trois longues heures sont passés depuis que j'ai été libéré de l'ascenseur. Quand je suis rentré chez moi après quelques test pour vérifier que tout allait bien, on m'a annoncé que Deku était tombé dans les pommes. Assis sur ce banc depuis quelques minutes, je ne pense qu'à lui en espérant qu'il aille bien.

Je suis planté dehors, à attendre patiemment comme on me l'a demandé. Si j'avais eu le choix, je serai sûrement resté aux côtés de Deku. En fait j'ai envie d'être à ses côtés tout le temps, dès que je le peux et même quand je ne pourrais pas. Mais il a fallut que je reçoive un fichu message à peine après m'être remis de l'accident.

Un message anonyme, mais sans aucune volonté de cacher une quelconque identité. Le contenu de cette incitation à parler était plutôt explicite : une histoire d'entreprise famille problématique. Le résumé de ma vie en quelques sortes, puisque j'ai l'impression que j'aurais beau vouloir tirer un trait sur mon passé, il y aura toujours quelque chose pour me rappeler que je suis relier à lui.

Alors que mes pensées bloquent sur mes problèmes principaux, des bruits de talon m'atteignent, ce qui me fait lever de mon banc. Sans surprise, c'est un visage bien familier.

- Katsuki : Toga... Si j'avais su que je te reverrais ici-

- Toga : Ne dis pas de bêtise, je suis tellement imprévisible que jamais tu ne pourras deviner quand est-ce que nous nous reverrons.

J'acquiesce sans plus de conviction, car dans le fond elle a raison. À mes yeux Toga est une amie, mais rares sont les occasions de lui parler. En tout cas, si une tel amitié existe entre nous, elle n'a pas commencé par choix.

- Katsuki : Qu'est ce que tu me veux ?

- Toga : Moi ? Rien. Ta mère par contre...

Évidemment.

- Toga : Mais je ne viens pas pour elle. Pas encore. Ta mère s'impatiente, c'est une question de jours avant qu'elle ne débarque ici. Si elle comprend que tu es là, tu peux dire adieu à ta liberté.

Je reste sous silence, blasé de cette situation qu'est ma vie. Toutes ses paroles s'avèrent vraies, ce qui les rendent d'autant plus désagréables. Moi qui pensait pouvoir enfin respirer, je suis vite rattrapé par cette annonce soudaine de l'arrivée si précoce de ma génitrice.

- Katsuki : Et donc ? En quoi ça te concerne ?

Elle soupire, agacée par la question. Plus qu'embêtée, son regard m'indique tout autre chose. Elle semble... Gênée ? Je ne cache pas mon étonnement, car je croyais ce sentiment inconnu à la blonde.

- Toga : J'ai appris tout ce qui c'était passé depuis un mois, comme tu as pu le comprendre. Je dois avouer qu'entendre que tu as enfin pris ton envol, ça fait un choc.

- Katsuki : Tu me croyais incapable ?

Elle ne se prive pas de me donner un coup de coude qui m'oblige à me crisper légèrement pour ne pas montrer ma douleur. Toga est une fille forte dans tous les sens du therme.

- Toga : Évidemment que non. J'étais plutôt rassurée à ce moment là. Enfin tu quittais le nid familiale pour vivre ta vie. Je savais que tu n'étais pas du genre à suivre aveuglément ce qu'on te dit.

- Katsuki : Comme toi tu veux dire ?

Si ce n'est pas une attaque physique, c'est un regard assassin que je me prend de sa part. J'ignore lequel est mieux.

- Toga : C'est différent. Et tu le sais très bien. Si je suis là aujourd'hui c'est parce que je tiens à toi - malgré moi - alors te prévenir m'a paru essentiel.

Je ricane, mais l'intention n'est pas mauvaise.

- Katsuki : Merci alors. La seul petit problème c'est que ça ne change rien, si ma mère me retrouve, je ne pourrais rien y faire.

Mon amie s'assoit, mais elle ne présente aucune défaillance, au contraire elle a bien une idée derrière la tête avec la détermination qu'il faut. Ça m'étonne de la voir si impliquée pour mon problème.

Sachant très bien que lorsqu'elle veut quelque chose elle l'obtient sans que l'univers n'ai son mot à dire, je me pose à ses côtés tout ouïe.

- Toga : J'estime le temps que prendra Madame Bakugo entre une et deux semaines. Soit juste absent durant cette période, le reste je m'en charge.

Ce n'est pas une si mauvaise idée en soit. Elle fouille soudainement dans sa poche et sort un trousseau de clé. Sur le porte-clés, une inscription est notée : une adresse.

- Toga : Ne pose pas de questions, tu n'as jamais rien su de ma vie personnel, ce n'est pas maintenant que ça va commencer. Prend juste ces clés, elle donne accès à un chalet sur une plage à l'adresse indiquée, et ne me remercie pas.

- Katsuki : Je n'oserais jamais. Tu déteste ça.

Elle sourit en comprenant que j'avais retenu la leçon depuis le temps.

- Toga : Qu'est ce qui t'es arrivé ?

Elle attrape ma joue pour l'examiner sous tous les angles. Je suis obligé de lui agripper le poignet pour qu'elle arrête.

- Katsuki : Rien du tout, juste un accident d'ascenseur.

Contrairement aux autres gens que je connais, elle ne me bombarde pas de question à mon plus grand plaisirs. Je m'empresse de changer de sujet.

- Katsuki : Ça va le travail ?

- Toga : Tu sais très bien.

- Katsuki : Donc j'en déduis que tu bosses toujours chez ma mère.

Un silence si froid que même Eijiro qui sait animer les conversations n'aurait pas su quoi dire. Ce vent glacial me gèle la peau pendant de longues minutes.

- Toga : J'ai fait ce que j'avais à faire, je dois y aller maintenant.

Elle se lève sans prendre la peine de me saluer, et commence déjà à partir.

- Katsuki : Salut. A bientôt.

Je la regarde marcher jusqu'à ce que mon regard ne puisse plus l'atteindre. Au fond de moi, je suis déçu que cette discussion ce soit terminé comme ça. J'aurais voulu qu'elle me parle avec les mots qu'elle a sur le cœur pour une fois.

Il est vrai que nous sommes amis, je suis même la personne la plus proche d'elle, mais pas une seule fois elle ne m'a fait part de son ressenti au cour de notre longue amitié.

Puisque je n'ai plus rien à faire ici , je retourne sur mes pas, en direction de chez moi. Sur le chemin, je tripote les clés que Toga m'a donné, comment un si simple objet peut-il me donner des réflexions si complexes ?

J'arrive enfin sur mon pallier et rentre dans l'agréable chaleur de l'appartement. Eijiro est juste là, un sourire inquiétant sur les lèvres.

- Katsuki : Salut. Qu'est-ce qui te fait sourire ?

- Eijiro : Oh rien, rien... Juste une petite visite inattendu.

Je n'accorde pas plus d'importance à son étrange bonne humeur, quoi que, il n'est jamais de mauvaise humeur. Ce problème fut même assez vite oublié, car je passai le reste de la journée à fixer le porte clé avec de profondes pensées.

Comment tu as changé ma vie {BakuDeku}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant