Chapitre 5

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Ce matin, en me réveillant, j'ai toujours les marques que ma mère m'a infligées. Certaines sont douloureuses et d'autres ont juste laissé leurs empreintes.

En regardant le ciel, un sentiment étrange me parcourt, comme si quelque chose de mauvais allait se préparer. Le ciel est morne, les nuages sont livides et les plantes épuisées. J'ai un instinct développé, je sais lorsque quelque chose d'étrange se déroule. C'est le cas aujourd'hui. Ce mardi 25 novembre 1613 n'était pas comme les autres.

Aujourd'hui, j'ai cours de danse et j'ai des essayages à faire pour ma tenue du bal. J'irais ensuite chercher les décorations en compagnie de Désirée. Bien que mes parents ne me laissent pas le choix pour mon futur époux, ils me laissent au moins gérer le déroulement de mon bal.

Mon bal ouvre la saison des mariages, il est donc crucial qu'il soit réussi. Des jeunes filles de la haute société font leurs apparitions à des bals pour tenter de trouver un époux. Mon statut fait que j'ai pu assister à des bals, mais personne n'avait le droit de me courtiser. J'étais celle qui le temps d'un soir accordais un peu de sa compagnie avant de retourner dans son donjon. Mais ça ne m'a jamais dérangé, j'aimais entendre parler des voyages que les uns et les autres avaient fait, les découvertes de certains chercher.

Perdu dans mes pensées, je n'ai pas entendu pas Désirée entrée. Elle me tapote alors sur l'épaule.

- Bonjour Mademoiselle, comment vous-sentez vous aujourd'hui ? Il y'a un léger contretemps, votre mère souhaite que vous alliez rendre visite à votre tante.

-Elle n'est pas possible! Je ne peux rien faire sans qu'elle n'en décide autrement. Je peux tout de même me contenter de ça, car j'aurais tout de même le temps de faire ce qui est prévue. Lorsque ces paroles sont sorties, je me suis rendu compte que Désirée est gênée. Elle m'a élevé néanmoins, elle reste au service de mère. Je change immédiatement de sujet pour ne pas faire durer plus longtemps la gêne. que vous alliez rendre visite à votre tante avant de partir dans les préparations du bal.

- Je vais me préparer tout de suite pour arriver le plus tôt chez ma tante ! Je me déshabille en vitesse et ma nourrice appelle des dames pour me préparer mon bain.

La tante chez qui je vais est la sœur de ma chère mère. Elle vit seule dans un grand manoir sombre à lauré des bois. C'est une vielle fille qui n'a jamais souhaité se marier. Je suis donc une de ses parentes les plus proches.

Sa compagnie ne me déplaît pas, mais elle est vite ennuyeuse. Elle radote des histoires que nous connaissons par cœur à force. Ses yeux avaient perdu de leurs éclats. Plus aucune lueur quelqu'elle soit ne brillait. Ses cheveux sont aussi à son image, blancs et délavés. Aucun sourire ne s'affiche sur son visage, pourtant, elle n'a pas perdu de sa douceur.

Elle est souvent une bouteille à la main pour calmer ses névroses.

Lorsque j'ai dit qu'elle ne voulait pas se marier, c'est pas tout à fait exact. Il fut un temps où son cœur battait pour un homme. Il s'appelait Alexandre. Il était vicomte d'une partie du royaume de mon grand-père. Leur amour était impossible. Lui et ma tante s'étaient fait la promesse de s'enfuir pour se marier. C'était quelqu'un d'aventureux, un peu trop.

Une nuit d'hiver, il décida de prendre la route pour rejoindre ma tante et s'enfuir. Il lui avait donné rendez-vous devant une ferme à deux pas de là. Le chemin était risqué et dangereux. Il devait suivre des montagnes ou les chemins y étaient étroits. L'autre risque était les bandits, ils étaient plus virulent, le soir, lorsque le soleil s'était couché pour se reposer.

Cette nuit-là, il fut attaqué par un groupe d'hommes. Ils devaient être une demi-douzaine. Les hommes lui volèrent tout son argent et sa monture. Ils le rouèrent de coups, il n'était pas en condition pour continuer à pied. Il ne lui restait plus que son ancre et sa plume.

Entre coeur et raisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant