Chapitre 7

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Les jours s'écoulent et l'étrange mal continue de se propager. Les deux hommes du conseil, ont été amenés à l'infirmerie. Malheureusement, ils ont succombé. 

Le mal a touché pas moins d'une cinquantaine de personnes. Personne n'a été épargné, les dames de cuisines, les valets, les écuyers, tout le monde. Le mal donne un teint pâle, presque vert. Des pustules se forment sur la peau, pour aggraver la situation, une toux apparaît dans les cas les plus graves. Les médecins, ne connaissent pas encore sa cause ni son origine. La famille royale est pour l'instant épargnée.

Nous sommes parqués dans nos chambres, sans avoir le droit de sortir, même pour prendre l'air. Les repas se font dans nos chambres. Seuls mes gardes sont autorisés à rester à mes côtés. Un goûteur leur tient compagnie. 

Le gentil homme doit s'assurer que ma nourriture ne contient pas de poison, il risque sa vie pour garder la mienne. Personne n'a encore attenté à ma vie, mais vaut mieux rester sur ses gardes !

J'occupe mes journées à lire, me renseigner sur les maladies qui ont fait leurs apparitions il y'a plusieurs siècles, avant de disparaître. La maladie de la pétriale a décimé un bon nombre de populations. On savait que les patients avaient la pétriale, lorsqu'ils avaient de la fièvre, des douleurs abdominales et des vomissements. Il y'a malheureusement aucune maladie qui correspond aux spécificités du mal présent dans notre château. Elle est inconnue.

Je décide de me lever et de prendre ma harpe. Je vais jouer une musique de Lucina Del Amor, c'est une grande compositrice. À l'âge de 11 ans, elle a composé son premier titre : rose. Il devient rapidement un succès, elle continue avec « la poupée de porcelaine », celui-ci la rend plus crédible. Elle est invitée à jouer à mon couronnement et lors du bal. 

Je choisis de jouer « Nothing », il est l'un de mes morceaux préférés. Les premières notes commencent, mes doigts tissent les notes, j'ai l'impression de m'amuser avec du fil. Plus rien n'entre dans mes oreilles, seul la musique caresse mes tympans. Lorsque que la dernière sort, mes yeux se recouvrent.

Après avoir joué, j'observe, un a un mes gardes. Je ne peux qu'apercevoir que leurs yeux. L'homme à ma droite possède des yeux marron foncé, à la limite du noir. 

Son coéquipier a des yeux noirs, aucun éclat n'est perceptible, il ne transmet aucune émotion. Le garde du corps du milieu a des jolis yeux verts, selon là où le soleil se positionne, l'intensité n'est pas la même. Il est envoutant. 

L'avant-dernier, à des yeux bleus, son regard est pétillant, vif. 

Le dernier a des yeux noirs, toute sa douleur est transmise avec eux.

 J'arrive à lire l'âme grâce à la profondeur du regard. Certaine personne, j'y lis du désir, de l'amour, de l'amertume, de la tristesse, de la mélancolie et tant d'autres choses...

Je détourne le visage vers l'inconnue aux yeux vert, je me décide de m'adresser à lui :

- Inconnue au regard vert, comment t'appelles tu ? Les secondes passent, toujours aucune réponse.

- Je crois me souvenir t'avoir posé une question, toute question mérite une réponse ! Le ton est peut-être trop formel et hautain, mais je veux une réponse.

Toujours aucune réponse, je commence sérieusement à m'exaspérer.

- Je pense que malheureusement,  je n'aurais pas de réponse, accompagnée moi aux toilettes. 

Je me lève, il fait de même. Il passe devant moi pour m'ouvrir la porte, nous finissons par sortir tous les deux. Nous sommes dans le couloir, il est derrière moi, je ne sais pas ce qui me prend, je me mets à courir. Je cours aussi vite que je peux. Dans ma course, je me retourne pour regarder si le chevalier me suit. C'est ce qu'il est en train de faire. Je me mets à rire, un réel rire, sincère. Je suis ralenti par mon rire, mais je continue ma course. Je descends les escaliers à vitesse grand V, je manque de me tordre la cheville. Le soldat est à ma poursuite. Nous nous trouvons désormais dans le jardin, entouré des plantes. Je traverse le buisson, ma robe s'accroche à des branches, je m'écroule au sol. Le soldat réussi à me rattraper, il me porte en sac à patates sur son épaule.

- Lâchez-moi sale brute !

Il continue son chemin, ne prenant pas en considération mes plaintes. Je le frappe dans le dos de toutes mes forces. 

- Je vais hurler, je vous préviens, vous serrez pendu, sur l'ordre de la future reine !

Toujours rien, puis à un moment, il me pose délicatement par terre.

- Ça vous arrive ne pas vous comporter comme une enfant de 5 ans ? Maintenant, vous allez marcher, aller aux toilettes si vous en avez besoin et renter dans votre chambre. Sa voix me dit quelque chose. Son regard porte un voile de colère.

- Ah, enfin, vous daignez prendre la parole. Savez-vous à qui vous parlez au moins ? Mes nerfs sont tendus, il m'énerve.

- Oui, je sais à qui j'ai affaire, notre future reine, ayant la mentalité d'une enfant de 5 ans. Le calme qu'il prend en disant ça m'agace.

- Je vous ferais regretter vos paroles, dis-je amèrement, je n'avancerai pas !

- Si vous le dites, je vais continuer de vous porter si ça continue.

- Finalement, je préfère marcher, sachez que réussirais à m'en fuir. En disant ça, je lui fais un clin d'oeil et lui tourne le dos pour avancer en direction de ma chambre.

Arrivé dans la chambre, je cherche une sortie pour pouvoir sortir ce soir. Je compte monter ma jument et galoper dans les plaines. Le soldat de tout à l'heure ne me quitte pas des yeux, il me fixe. Il épie mes moindres gestes. Il est le plus gros obstacle vers ma sortie nocturne. Il faut que je trouve un moyen pour détourner son attention.

J'attendrai la fin du dîner, puis je vais lui demander d'aller me chercher quelque chose. Le souci est qu'il en restera 4. Je dirais qu'il a une intrusion dans le château. Ils seront obligés de sortir. Je pense que l'idée est incroyable.

Le repas terminé, je mets en place mon plan.

- L'inconnue aux yeux verts, va me chercher du fil doré, des aiguilles et du tissus, j'en ai besoin ! Il incline sa tête et pars en direction du couloir. Il jette un dernier coup d'oeil vers moi.

Etape numéro une réussit.

Je me dirige vers la fenêtre, j'attends quelques minutes pour être sûr que l'autre garde est loin.

- ARRGGGGG, je hurle de toutes mes forces. Les gardes se précisent vers moi avec un regard inquiet.

- J'ai vu un homme armé dans le jardin, il se dirige vers le donjon. 

Je vois que mon discours fait mouche, étant donné qu'ils se précipitent vers le donjon. J'attends quelques secondes et pars en courant vers les écuries. Il faut espérer que je ne croise aucun garde et surtout pas ma mère. Je suis à bout de souffle lorsque je pénètre dans l'écurie. J'entre dans le box de ma jument, je la sort. Je la selle. Je suis sur le point de partir lorsque j'entends un bruit.

- J'en étais sûr, il n'y a personne, je suppose. J'aperçois le garde aux yeux vert.

- C'est exact, il n'y a personne. Il fallait que je trouve une ruse pour sortir. Je mets à rire en repensant à la panique qui leur prit.

- Maintenant, que votre petite blague est terminée, rentrons !

- Il en est hors de question, je vais aller me balader à cheval. Je monte en selle. Attraper un cheval et essayez de m'attraper. Si vous réussissez, je me plierais aux règles. Je lui lance un défi convaincu de gagner. 

- Marcher conclut. Attendez, je prends un cheval et on démarre le jeu.

J'attends le temps qu'il se mette en selle. Le voyant en selle, je pars au grand galop. Je me tourne, je le vois derrière moi plein galop.

Nous continuons notre grande galopade à travers les plaines. Ma jument commence à s'essouffler et mon garde du corps se rapproche de plus en plus de moi. 

Entre coeur et raisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant