Chapitre 2 - Sixième année

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1996

Très vite, dès la première semaine, Hermione se retrouva confrontée à deux problèmes de taille.

Le premier portait le nom de Severus Snape. Son professeur – comme il était étrange de le reconsidérer ainsi... – se montrait plus acerbe qu'à l'accoutumée, ses iris abyssales ayant défié les siennes de manière aussi analytique que suspicieuse lorsqu'il l'avait interrogée en cours de Défense contre les forces du Mal. A moins que cela ne fut dans l'imagination de la jeune fille, maintenant qu'elle savait que Snape s'était montré interrogateur à son sujet... La répartie de son professeur, alors qu'elle lui avait donné une réponse correcte lors du dernier cours, l'avait par ailleurs laissée sans voix. « Une réponse copiée presque mot pour mot dans Le Livre des sorts et enchantements, mais correcte sur le fond », lui avait-il répondu avec dédain, provoquant le ricanement narquois des quelques Serpentard présents, Malefoy y compris.

L'écho de ces mots avaient projeté Hermione en 1977, lorsque par un jour d'hiver, elle s'était retrouvée à la bibliothèque face à un Snape moqueur qui l'appelait déjà « Miss Je-Sais-Tout » et qui semblait exécrer sa manière d'apprendre par cœur tous ses cours...

Le second problème intervint en la personne du nouveau professeur de Potions : Horace Slughorn. L'homme était revenu enseigner à Poudlard après que Dumbledore l'eut sollicité, le poste étant laissé vacant par Snape qui avait enfin obtenu celui qu'il convoitait depuis des années.

Cette nouvelle donnée s'ajoutant à l'équation, la jeune fille remit rapidement en question les dires du directeur au sujet des « vagues souvenirs » qui ne risqueraient certainement pas de la compromettre...

Si Hermione appréhendait sa future rencontre avec Slughorn, le véritable malaise s'installa dès leur premier cours de Potions tandis que le professeur se tenait devant les élèves, les mains jointes sur son ventre proéminent et un petit sourire joyeux à peine visible sous son épaisse moustache.

Des effluves s'échappaient des chaudrons laissés derrière lui, dont les préparations bouillonnaient encore, à peine terminées. Hermione vit Harry et Ron renifler d'un air intéressé : ils étaient probablement attirés par l'Amortensia, dont elle avait immédiatement repéré les douces vapeurs. Ce fut justement près de ce chaudron au liquide doré que le trio fut obligé de s'asseoir, Ernie Macmillan à leurs côtés... Hermione vit Harry humer avec davantage d'appréciation le parfum qui se dégageait de la préparation, les yeux mi-clos. Elle tenta, de son côté, de ne pas se laisser détourner par les émanations qui emplissaient ses narines comme un nectar aussi délicieux que douloureux.

Les étudiants sortirent leur matériel avant que Slughorn ne débute son cours. Il commença par les interroger quant au contenu des chaudrons, testant visiblement leurs connaissances. Le naturel d'Hermione la rattrapa alors qu'elle levait spontanément la main, prête à répondre. Slughorn plissa les yeux un instant avant de lui faire signe de parler. Elle enchaîna les réponses pour présenter tour à tour le Veritaserum et le Polynectar, essayant de coller au mieux à la Hermione qu'elle avait toujours été depuis son arrivée à Poudlard.

« Excellent, excellent ! » s'exclama Slughorn avec un air appréciateur. « Maintenant, celle-ci... Oui ? »

« C'est de l'Amortentia » répondit une fois de plus Hermione sous la surprise du professeur.

« J'imagine que vous connaissez ses effets ? » demanda-t-il, impressionné.

« C'est un philtre d'amour. Le plus puissant au monde... »

« Exact ! Je suppose que vous l'avez identifiée grâce à sa couleur nacrée ? »

« A sa vapeur qui s'élève en spirales. Et à son odeur... on dit qu'elle est différente pour chacun de nous, selon ce qui nous attire le plus... Moi, je sens un parfum d'herbe fraîchement coupée, de parchemin neuf et... »

Résilience [R.Black, H.Granger]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant