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J'avais gardé mes yeux bien ouverts.

Je n'avais pas eu le temps de connaître ma mère, mais son patron m'avait toujours dit qu'elle avait eu des dons de voyance. C'est comme ça que j'étais devenu le conseiller d'un grand criminel dès l'âge de huit ans.

Bon en vrai, la seule chose que je lui avait prédit avec exactitude avait été le jour de sa mort. Ça avait été facile, c'est moi qui l'avait buté.

Même si toute cette histoire était ridicule, j'avais tendance à y croire lorsque j'angoissais. Et depuis le départ de Johnny, des putains d'images sanglantes me torturaient l'esprit.

"Bon, j'ai tenu vingt minutes. J'espère que Johnny sera fier de moi car c'est hors de question que je reste ici sans rien faire."

Mon regard se posa sur l'horloge du four. Johnny devait sûrement être en plein briefing et il me restait une bonne demi-heure pour tuer K.S avant lui. Avec l'effet de surprise, c'était faisable. Le soucis, c'est que ce casse-bonbon de Johnny avait confisqué mon gun.

Et avec moi, création et discrétion ne faisait pas bon ménage.

Au moment où je m'apprêtais à sortir, mon téléphone vibra. Est-ce que l'autre couillon m'appelait pour me dire adieu ? Non, le numéro était inconnu.

"Quoi ?"

"Bonsoir Ten, c'est Yuta. Je n'arrive pas à contacter Johnny et c'est la merde !"

Non ? C'était vraiment surprenant. Je glissai le téléphone contre mon oreille et couru jusqu'au parking. En conduite sportive, je pouvais arriver au stripclub en cinq minutes.

"Donghyuck vient de se pointer !"

"Attend ... quoi ?"

"D'habitude il ne danse pas les jeudis car Sho-"

"De quelles putain d'habitude tu parles ? Comment ça Hyuck fréquente cet endroit et pourquoi je ne suis pas au courant !?"

Si je n'avais pas cédé au caprice du Dream, on en serait peut-être pas là aujourd'hui. Et si finalement l'opération merdait par ma faute ? C'était un comble, je n'y participais même pas.

"Il a dit qu'il grillerait ma couverture !"

"Et tu as cru à ses menaces !?"

J'étais mal placé pour parler mais l'énervement avait pris le dessus.

"Bon, je suppose que Johnny n'était pas au courant non plus ? Bref, c'est pas le sujet. Écarte Hyuck de la zone d'éradication."

"Je ne peux pas."

"Tu ne peux pas le boucler dans un placard ? Ou lui dire de décamper ?"

"C'est trop risqué Ten, si K.S remarque quelque chose il nous tuera tous les deux. Il faut annuler !"

Combien de fois j'avais dit à Johnny de renoncer ? Maintenant c'était trop tard. Si je n'agissais pas, son petit-frère allait sûrement y passer ce soir.


 Si je n'agissais pas, son petit-frère allait sûrement y passer ce soir

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2 BADDIES - (Johnten)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant