Exercice N°4

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L'exercice consistait en écrire un court texte en y incorporant des paroles de chanson, ici Dis Moi de BB Brunes.


Il est déjà tard alors que j'entre dans le commissariat, ma mallette anthracite à la main. Une légère envie de violence me parcourant lorsque je pense à l'interrogatoire que je vais mener. Il a un seul agent dans la pièce, et elle me reconnait aussitôt.

"Bonjour Mr Friedman" me dit-elle de sa voix trop aiguë

Je lui réponds par un "Bonjour Houna " glacial, et m'empresse de m'éloigner de cette conversation inutile qui s'annonce.

Mais elle m'emboite le pas. Décidément je ne pourrai jamais terminer une affaire sans devoir lui parler.

"Alors, vous avez décidé de vous engager comme agent finalement ?"

"Non, le commissaire avait simplement besoin d'un avis extérieur. Je ne m'engagerai pas chez vous à nouveau. Je ne suis plus à vendre, Houna je ne suis plus comme ça."  lui dis-je en me retournant pour la regarder droit dans les yeux.

Elle soutient mon regard quelques secondes puis, peut-être comprenant que toute tentative de nouer un lien avec moi est vaine, retourne trier la section infractions routières des dossiers en cours.

J'arrive près de la salle d'interrogatoire, la vitre me laissant entrevoir celui qui sera mon "compagnon" pour la prochaine demi heure , habillé d'une tenue orange délavée. La porte est gardée par un policier. Il a encore des traces de sandwich au thon sur son uniforme et empeste les chips au fromage. Mais il a l'avantage d'être plus raisonnable qu'Houna, ou simplement assez stupide pour ne pas savoir quoi dire, et ne me fait qu'un signe de tête avant de déverrouiller la porte avec son badge magnétique.

J'entre, m'assieds sur la chaise en plastique blanc qui m'attendait et commence à sortir les dossiers et photos incriminant l'homme se trouvant en face de moi. Homme que je n'ai d'ailleurs même pas effleuré du regard depuis que je suis entré. Je termine de parcourir les textes résumant l'avancement général de l'affaire que l'on m'a fournis, puis examine les photos prises par l'équipe de terrain. Heureusement qu'ils ne sont pas photographes, la moitié des clichés sont soit trop flous soit trop sombres pour que l'on distingue quoi que ce soit.

"Dis moi, tu sais pourquoi tu es là ?" je lui demande

"Des rumeurs ! Des rumeurs adolescentes disent que je l'ai tué, que je ne suis pas repenti depuis l'affaire du cartel, mais foutaises ! Cet homme était notre partenaire depuis 10 ans ! Tu sais autant que moi la punition qu'El griego réserve à ceux qui éliminent notre source d'argent...  "

"Le chefs d'accusation que l'on t'impute sont conséquents. Effraction dans le domicile d'un haut fonctionnaire de l'état, assaut à l'arme blanche, blessures aggravées... T'en as pour au moins 20 ans de prison ferme."

L'interrogé frappe la table d'un coup sec "Mais puisque je te dis que je suis innocent, cabron ! Je l'ai pas tué ce gars !" 


"Tu sais, les rouages de la justice sont obscurs et complexes, mais je pense qu'une part de vrai se cache dans ton histoire. Il ne manque qu'une seule page à ce dossier pour que les charges maintenues contre toi s'envolent. "

Nous nous observons d'un regard entendu, je lui tends une feuille blanche où il écrit une adresse.

"Tu sais que tu as fait le bon choix"  lui dis-je en sortant de la salle d'interrogatoire


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