Chapitre 28 : Je dois partir

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"Baby, angels like you can't fly down hell with me " Angels like you - Miley Cyrus

Tyler.

Je dois partir. Je sais que je lui ai fait du mal en lui disant adieu et même si une partie de moi est triste je dois avouer qu'une autre est satisfaite. Oui, je suis satisfait parce que maintenant elle me hait pour de bon. Je devais le faire, il fallait arracher le pansement d'un coup sec, une bonne fois pour toute. Si on m'avait dit qu'en venant en Californie j'allais rencontrer une belle brune qui allait me faire tomber amoureux j'aurais sûrement rigolé. D'ailleurs, c'est en fait ce qui s'est passé. La phrase de Noah au moment où nous sommes arrivés ici me percute de plein fouet : « je sens que tu vas rencontrer une fille qui va te retourner complètement ». J'esquisse un sourire en repensant à ça, l'enflure, il avait raison. Tous les meilleurs amis sont devins ou il n'y a que le mien qui est comme ça ? Il a toujours eu un don pour deviner ce qui allait se passer mais jamais je n'aurais pensé qu'il avait encore vu juste à ce moment-là. En réalité, si j'avais eu assez de courage, je pense qu'elle aurait pu me guérir. Joyce aurait pu refermer toutes mes plaies mais je suis un lâche alors me voilà à l'aéroport pour repartir direction San Diego. Je laisse la voiture à Noah, il en aura plus besoin que moi. Je ne suis pas sûr que repartir à l'endroit que je fuyais en venant ici soit une bonne idée mais je n'ai nulle part d'autre où aller. Noah attend à mes côtés, il a l'air aussi triste que moi.

-T'es sûr que tu ne veux pas rester mec ?

Je rigole doucement et tape dans son épaule.

-Qu'est-ce qui a mon chou, tu nous fais une dépression ?

J'essaye de détendre l'atmosphère mais en réalité il va me manquer ce con. Il soupire tristement et répond :

-Je suis sérieux Tyler.

J'avale difficilement ma salive.

-Je ne peux pas faire ça. J'ai besoin d'une pause.

-Pourquoi tu ne lui dis pas simplement que tu l'aimes ? Tu sais qu'elle aussi.

-Parce que je suis un trouillard égoïste.

Il hoche la tête.

-Au moins, on est d'accord là-dessus. Tu l'as mis dans un sale état, elle pleure tout le temps.

Mon cœur se serre à l'image de Joyce pleurant à cause de moi.

-Noah... ne me blâme pas, tu sais ce que j'ai vécu.

-Je sais, c'est juste que... il s'arrête un moment l'air hésitant puis finit en me regardant. Elle n'est pas Kelly.

Les larmes me montent aux yeux.

-Je sais, c'est justement pour ça que ça me fait peur putain. Je prends une profonde inspiration. Je ne suis pas prêt pour ça Noah. Je dis la gorge serrée.

Il hoche la tête.

-Elle t'aime. Dit-il en douceur.

-Et je l'aime aussi. Je réponds en laissant couler une larme douloureuse.

-Je sais, je le vois.

Il remarque les larmes sur mon visage et me prend dans ses bras une mine triste fixée sur son visage. C'est si rare les moments où je suis autant vulnérable, je m'accroche à lui comme à une bouée. Il m'a toujours sauvé de tous mes tourments après tout. Il me frotte le dos comme un grand frère le ferait à son petit frère. Cette vision est étrange quand on sait qu'on a le même âge tous les deux. Il se détache un peu de moi pendant que je sèche les dernières larmes qui s'échappent de mes yeux.

-Est-ce que tu vas revenir ?

Je baisse la tête, est-ce que j'en serais un jour capable ?

-Je ne sais pas. Je réponds honnêtement.

Il me regarde un instant puis esquisse un sourire.

-T'as intérêt à revenir sinon je te jure que je ne me générais pas pour l'embrasser une seconde fois.

Une pointe de jalousie me transperce en entendant sa phrase, je l'avoue, puis je rigole franchement en me détendant. Je sais qu'il ne ferait jamais ça et que c'est sa manière à lui de me dire qu'il veut que je revienne.

-J'essayerais. J'annonce simplement. On a peur de rester seul petite âme en détresse ?

Il lève les yeux au ciel et s'approche de moi quand une voix annonce l'embarquement pour mon vol. Il m'offre une accolade les larmes aux yeux et ce qu'il me dit provoque à nouveau une vague de tristesse en moi.

-Tu vas me manquer mon frère.

Je retiens mes larmes.

-Toi aussi putain.

On se lâche et après un énième au revoir je me dirige enfin vers les portes d'embarcations.

Mon cœur est lourd quand je m'assois sur mon siège. Je ferme les yeux un instant en attendant que l'avion démarre. Je m'autorise à ouvrir les yeux seulement une fois que nous sommes dans les airs comme si le fait de les ouvrir avant m'aurait fait changer d'avis. Mes yeux s'attardent sur les nuages et ma vue est encore embrouillée de larmes que je laisse volontiers couler cette fois pour évacuer ma peine. Les souvenirs remontent à une allure fulgurante malgré moi et je me rappelle.

Je me rappelle notre rencontre et se verre qu'elle a renversé sur mon T-shirt blanc, quelle maladroite. Je me rappelle m'être invité à leur soirée avec Jarren pour la garder à l'œil et je me rappelle de la première pointe de jalousie que j'ai ressenti en la voyant embrasser Jarren pour la première fois au jeu d'action ou vérité. Je me rappelle avoir saboté son premier rendez-vous avec lui parce que je commençais à comprendre qu'elle m'attirait physiquement. Je me rappelle de la première tension qui est apparue entre nous dans les couloirs de ces toilettes pendant son rendez-vous mais aussi de la première fois où j'ai été blessant avec elle et qu'elle m'a giflé. Je me rappelle du premier changement qu'il y a eu entre nous dans ce moment de confession au bar en attendant notre coca, quand j'ai posé ma main sur la sienne et que mon cœur a commencé à effectuer des battements un peu plus forts que les autres. Du premier surnom que je lui ai donné, du début de notre colocation forcée, de la première fois où j'ai entendu son rire, de son premier cauchemar, de notre première nuit ensemble, de quand elle m'a parlé de James, de la première fois où on a failli s'embrasser, de noël et du drame qui s'en est suivi. Et je me souviens de quand on a lâché prise, de notre premier baiser, de son baiser avec Noah qui m'a rendu fou, de nos premiers préliminaires et de ses mains sur moi qui me rendaient dingue, de notre première fois aussi et de la sensation que j'ai éprouvée. Je me souviens de l'évolution de notre relation, de notre désir, de nos rires, de nos confessions. Et enfin, je me souviens de notre dernière nuit quand j'ai réalisé que j'étais tombé pour elle et de notre dernière conversation, je me souviens de nos adieux, de mes adieux.

Je voulais la passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant