Chapitre 26 : Mensonges

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" You can change him but I know you won't. The devil doesn't bargain, he'll only break your heart again. It isn't worth it Darling, he's never gonna change. He'll never be prince charming. " Devil doesn't bargain - Alec Benjamin

Je suis dans mon lit, absolument anéantie par ce qui m'arrive. Ça fait une putain de semaine que je n'ai plus aucune nouvelle de Tyler, il ne dort même plus ici et tout ça sans explication. Je suis tellement en colère, alors quoi ? Il a tiré son dernier coup et il est parti c'est ça ? Je pensais que je valais plus, que je comptais plus que ça pour lui mais il faut croire que je me suis trompée et ça me laisse un goût amer dans la bouche. Mes cauchemars ne sont pas encore réapparus mais j'imagine que ce n'est qu'une question de temps avant que ça n'arrive, je crois que mon état ne pourrait pas être pire. Je sens une larme glisser le long de ma joue en repensant à lui et à la façon dont je me sentais quand il était près de moi, bordel Joyce... Oui, je vais le dire, je suis tombée amoureuse de lui. Putain, j'ai tellement essayée de lutter mais je n'ai pas pu tenir. Il ressemblait tellement à ce que je recherchais, il m'a fait ressentir des choses que je cherchais depuis si longtemps. Enfin, du moins c'est ce que je pensais. Putain mais qu'est-ce qu'il m'a pris ?! Lui donner mon corps comme ça et m'attacher à lui de cette manière, ça n'aurait jamais dû arriver. Pourtant, il m'avait prévenu, il m'a toujours dit qu'il ne recherchait rien de plus mais je ne pensais pas qu'il partirait du jour au lendemain me laissant seule avec des souvenirs que j'aurais presque l'impression d'avoir inventés. Est-il possible de jouer la comédie à ce point-là ? Sa douceur, ses mots et son regard... tout ça paraissait si réelle sur le coup. Ce jour-là, après notre dernière nuit je me suis réveillée seule. J'ai essayé de l'appeler sans réponse, j'ai envoyé des messages, j'ai toqué à sa porte, je l'ai même cherché dans le lycée sans aucun résultat, il m'avait simplement abandonné comme si de rien n'était. Mes mains remontent sur mes cheveux que je tire sous la pression des souvenirs de cette semaine où j'ai essayé de le contacter. J'ai l'impression de devenir folle. Soudain je lâche tout, je laisse échapper un cri de désespoir en laissant sortir les sanglots que je peinais à retenir jusqu'ici. Ils s'évadent de mes yeux sans s'arrêter, dévalant mes joues, ma mâchoire puis mon cou pour terminer leur course folle en se décrochant de mon visage pour finalement venir s'écraser sur le blanc maculé du drap qui recouvre mon corps. Pourquoi ? Pourquoi faut-il que ça me tombe toujours dessus, mon dieu ce que je le déteste... Je peine à reprendre ma respiration quand la porte de ma chambre s'ouvre timidement. Je tombe dans les yeux de la seule personne à qui je peux faire confiance sur cette terre. Ivy se jette dans mes bras en me serrant fort ce qui ne fait qu'augmenter l'intensité de mes pleurs.

-Joyce...

Je renifle en lui répondant :

-Putain Ivy, je suis tellement bête !

Elle caresse mes cheveux.

-Ne dit pas ça... Joyce, j'ai vu comment il te regardait, crois-moi ça ne se contrôle pas ce genre de chose.

Je secoue la tête en me dégageant légèrement.

-Non Ivy, il est parti. Je ne pourrais jamais pardonner ça.

-Il a peut-être une bonne raison. Dit-elle en se pinçant les lèvres.

Bordel mais pourquoi elle est de son côté ? Si je ne la connaissais pas aussi bien je penserais même qu'elle sait quelque chose que j'ignore.

-Pourquoi tu le défends merde ? Aucune raison ne sera à la hauteur des larmes que je verse pour lui.

Elle répond en ignorant complètement ma question :

-Je sais. Allonge-toi, je vais te faire quelque chose de chaud.

J'acquiesce me sentant frigorifier. C'est marrant mais la douleur que je ressens n'a rien à voir avec celle que j'ai ressenti lors de ma rupture avec Jarren. Ce n'est pas la douleur d'un lien qui se brise. C'est complètement différent. C'est en moi, dans ma tête, dans mon cœur, dans ma chair. Alors, si je ne ressens ça que de cette manière, ça ne peut vouloir dire qu'une seule chose : Je n'ai jamais été reliée à lui et c'était donc bien un jeu depuis le début pour lui. Quel menteur. Cette constatation m'épuise soudainement, je m'allonge plus confortablement en attendant Ivy. Je ne la verrais jamais revenir avec mon chocolat chaud parce que Morphée m'enveloppera dans ses bras bien avant et m'emportera dans un monde bien plus beau que celui-ci.

Je voulais la passionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant