Une part de Soleil en moi ~°>Tanjiro x Kanao<°~

Chapitre 5 : La cicatrice du cœur

PDV Kanao-21 ans

Les marques laissées sur mon épaule suite à la soirée du feu d'artifice ont complètement disparu, effacées. Mais je suppose que Tanjiro s'en veut encore, vu qu'il me fuit depuis l'autre soir.

Me voilà seule depuis trois jours. Mes derniers repas ont été froids et solitaires, je passe des journées ennuyeuses à mourir, coincée entre quatre murs.

Mais je ne lui reproche plus ce qu'il s'est passé il y a quelques nuits. À vrai dire, j'avais même espéré qu'il se passe quelque chose entre nous...

Tout ici est étrange. Une certaine alchimie s'est formée depuis mon retour, je ne saurais expliquer ce que je ressens rien qu'à l'idée de l'approcher.

Mon thé à la main, je franchis une des portes qui donne sur cet extérieur d'un autre monde, même pas étonnée de le trouver assis sur la terrasse. De dos, on le dirait simple et froid, alors qu'il est juste triste et seul.

— Salut, commence timidement le jeune homme.

— Salut.

— Comment tu vas ? me demande-t-il, trop honteux pour tourner entièrement la tête vers moi.

Sa voix se perd dans ma tête comme un écho.

— Ça va merci, je répond en buvant une gorgée brûlante de mon thé, adossée à une des poteaux qui soutiennent le toit. Et toi ?

Le jeune homme se contente de hocher la tête, le regard perdu. Mes doigts tapent avec insistance sur le bord de la tasse. Nous venons juste de nous retrouver après un long silence de gêne et pourtant une question me taraude déjà :

— Pourquoi tu ne rentres pas avec moi ? demandé-je enfin. Ils serait tous tellement heureux et soulagés de te revoir. Et... Tu serais en sécurité, plus qu'ici, ajouté-je légèrement inquiète en tournant dans mes mains la tasse fumante.

— Je te l'ai dis, je ne peux pas. Pas après ce que je suis devenu. Et pour ce que je t'ai fais...

— C'est oublié, lui assuré-je. Et les autres te pardonneraient, je le sais, il n'est pas trop tard pour mettre au point un antidote. Nezuko est morte d'inquiétude.

— Moi aussi j'aimerai la revoir, soupire-t-il en laissant ses bras tomber sur ses genoux, mais je ne peux pas.

— Et pourquoi ?

— Parce que j'ai faillit la tuer ! s'exclame-t-il soudainement, la voix brisée. Et toi aussi, tu aurais pu mourir par ma faute.

Je reste debout à le regarder alors qu'il se morfond sur lui-même. Un soupire agacé s'échappe d'entre mes lèvres et je dépose la tasse à mes pieds. Je défais les premiers boutons de mon uniforme et tire soigneusement ma chemise en dessous des bandages qui protègent ma poitrine.

— Regarde moi.

Il a compris. Il sait, mais refuse de dévier le regard, de peur d'affronter la réalité qui de toute façon viendra le frapper de plein fouet.

— Tanjiro. Regarde moi.

Il tourne légèrement la tête, rencontrant après toutes ces années la cicatrice qui couvre une partie de la peau sous mon sein. Celle qu'il m'a faite lorsque j'ai essayé de lui administrer le remède qui devait retransformer les démons en humains.

— Je sais que tu penses en mal. Mais regarde moi : je suis toujours debout. Je suis vivante. J'ai enduré bien pire que ça et je suis toujours là.