Elle le questionna à propos de son Chris', lui demandant pourquoi s'étaient-ils ainsi emportés - Ses souvenirs furent si flous - et surtout que diable était-il arrivé à ce dernier ? Pourquoi agissait-il ainsi ? Et sa cicatrice, d'où provenait-elle ? Ce à quoi l'homme plissa les yeux puis soupira une réponse telle :
- "Navré, vous m'aviez ainsi parlé de cette crainte envers Mr Bang Christopher Chan. Lorsque je vous ai entendu hurler votre peur je n'ai pu retenir un brin de peur pour vous. Je ne me le serais jamais pardonné si malheur s'abattait sur vous, comprenez-moi, ma chère."
La sincérité dont il avait fait part avait fini par atteindre la jeune femme, fébrile ses aveux, tandis qu'il embrassa ses mains dans les siennes, regardant la flamme d'amour qui dansait dans ses yeux gris clair, des yeux de femme éprise. Mais son cou... - pensa-t-il - Ô seigneur son cou, orné d'un fil noir en dentelle cachant les frissons qui parcouraient sa chair pâle, il ne put arrêter de languir ce dernier, ce désir l'appelait à son devoir. Mais impossible d'y goûter, la culpabilité l'emportait. Il la serra dans ses bras de manière spontanée, caressa ses cheveux en débordant sur sa joue douce. Elle aimait cela, ce jeu de regard, cette fraîche chaleur qui lui rappelait son enfance, cette odeur de "chez-soi" qui étreignait les deux amants. Hyunjin lui susurra quelques mots suaves tandis qu'elle se laisser bercer, les yeux fermés, lui dévouant une entière confiance. Mais ce qu'elle ignorait, ce qui aurait pu la faire se désister, s'indigner au point de le rejeter, ce fut le pire des secrets. La "personne" qu'elle enlaçait n'était autre que morte, pour autant, sa chair froide et grisâtre, ses dents pointues, ses yeux bleus perçants, ses cheveux noir charbon et sa silhouette parfaite, constituait tous ses fantasmes. Elle n'était point croyante, loin d'elle restaient ce genre d'idées saugrenues. Il aurait bien fallu lui dire un jour, mais ce moment fut bien trop tendre pour être brisé. Il déposa de longs et doux baisers partout où ce fut possible, caressa ses hanches, son dos et parfois ses côtes. Elle souriait, appréciant simplement ce moment qui semblait durer une douce éternité. Or la mort fût si charmante et attirante, et Charlie si ignorante. Ses doigts fins vinrent embrasser ceux de la jeune femme, ses horribles canines caressaient son cou et elle nee les ignorait point. Ce fût irrévocable, et son inconscient le savait : C'était un Nosferatu. Mais la toute petite partie en elle qui répondait encore de la raison refusait de se prêter au jeu, aussi exaltant fut-il. Elle laissa tout cela dans un coin poussière de son esprit. Et bien évidemment, le vampire le savait, il priait afin que son ignorance reste telle quelle. Ces jeux a la fois sensuels et excitants prirent fins, ils reprenaient déjà la route du manoir. Le cœur du vampire menaçait une nouvelle fois de s'échapper de sa poitrine, les fines traces de sang volées dans ses veines ne constituaient plus - et ne l'ont jamais été - une essence propice à faire battre son vieux cœur déchu. Elle, elle ne pensait déjà plus à son vieil ami, Christopher, qui n'était à présent qu'un vilain cauchemar que Hyunjin avait réussi à faire taire, grâce à son amour et ses tendres caresses. Quant à Chris', prisonnier de ses pulsions, ne pouvait s'acquitter de se morfondre sur lui même ; il avait blessé et épouvanté sa chère et tendre Charlie. Mais Hyunjin était évidemment là pour prendre soin d'elle, et de quelles nausées fut-il pris lorsqu'il se rendit compte que la solution la plus efficace pour la protéger serait de la rendre impunit aux coups, immortelle Hyunjin en avait tellement peur. Lui en voudrait-elle ? Son cœur s'allégeait quand il l'imaginait reposer dans ses bras, dénudée de toutes peurs, simplement empli d'amour pour lui.