Chapitre 3

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14h36, Tamaulipas, Mexique




















-PDV AFONSO-




















Les kilomètres heures défilaient à toute allure sur le cadran de ma moto cross. Je me trouvais sur la route en direction du repère de La Lechuza.
Le soleil de plomb cognait sur mon casque, j'étouffais presque sous la chaleur estivale.
Habituellement je m'y rend que le soir, ou durant la nuit. Cet horaire inattendu m'annonçait déjà la couleur de ce qui m'attendait là bas.

J'arrivais enfin face à l'immense portail de fer noir. Deux guardias lourdement armés avec des AK47 étaient postés devant et je m'arrêtais à leur niveau.
Je soulevais mon casque afin de révéler mon identité, et l'un d'eux appuya sur une petite télécommande qui actionna l'ouverture du portail.

Ma moto démarra aussitôt, la villa se trouvait beaucoup plus haut, peu visible puisqu'elle était camouflée par de grands arbres.
Je me garais, retirais complètement mon casque et descendis.
Mes pas se dirigèrent instantanément vers la demeure sombre, qu'on pourrait assimiler au manoir de Dracula.

L'épaisse porte s'ouvrît alors sur l'un des hommes de main.
Il était assez petit de taille, avec un crâne dégarni et un visage marqué par le temps.  Habillé d'un costume 3 pièces noir, une chemise blanche et des gants assortis, ainsi qu'une paire de chaussures en cuire parfaitement cirées. Il avait l'allure d'un serveur.
Je le saluais d'un bref mouvement de tête et il m'escorta vers ma destination.
Je connaissais déjà le chemin alors je ne l'attendis pas pour gravir l'imposant escalier de marbre sombre, donnant sur un petit salon.
Je contournais les canapés de velours pourpre, me dirigeant vers le couloir au bout duquel se trouvait une seule et unique porte.

Cette fameuse porte, était ornée de décorations couleur or.

L'homme de main, dont j'avais presque oublié la présence, tourna la poignée dorée en forme de faucon, et j'entrais dans l'antre du diable.

Aussitôt une voix sèche retentit:

- Afonso, je t'attendais.

La femme d'âge mûr qui se tenait face à moi m'indiquât le siège de cuir se trouvant près du large bureau derrière lequel elle m'observait.

J'en profitais pour balader mon regard sur ce lieu dont je connaissais les moindres recoins.
Les murs noirs sont longés par de grandes bibliothèques donnant une dimension assez sinistre à la pièce. Au centre trône le bureau de bois ancien, et la chaise accordée. Enfin, le fond de la pièce donne sur des canapés en face desquels s'étend une longue baie vitrée offrant une vue d'ensemble sur la forêt.

Elle pris place et croisa ses paumes sur la table d'un air grave, tandis que je préférais rester debout.

-Il y a eu un nouvel affrontement à Martinez De La Torre.

J'avais déjà eu des échos de cet événement. Je ne répondis donc rien et elle continua.

-Il y a eu plusieurs morts dont Estefanio.

Estefanio était l'un des membres pionniers du cartel de Santa Muerte, dirigé par La Lechuza en personne.

-En quoi ça me concerne ? Je répondis.

-J'ai décidé que tu allais prendre sa place.

Mes sourcils se froncèrent immédiatement.

-Je refuse.

-Tu n'as pas le choix.

-Demande au bras droit d'Estefanio, il attendait sa mort avec impatience pour pouvoir reprendre le flambeau.

El Cartel de Santa MuerteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant