Wilson's Eleven

Chapitre 4 : petit jeu

- enfin, c'est juste une suggestion comme ça en passant, hein. T'en fais ce que tu veux, Sam.

Et en plus, Steve, son héros qui est toujours assis nonchalamment sur son fauteuil, trouve le moyen de faire de l'ironie dans un moment pareil, bon sang, Tony est à deux doigts de se mettre à genoux pour lui faire sa demande sur le champ.

- vas-y, on t'écoute, Tony.

- ok, très bien, donc en gros cette mission tient en deux mots : Tiberius Stone. Le gérant du Montecito. Toute la presse vante ses mérites et surtout son incroyable générosité envers les associations de mères porteuses afin de faciliter leur contact avec des couples stériles. Officiellement, il est leur bienfaiteur ultime.

- et officieusement ?

Bon sang, revoilà Steve et ses magnifiques yeux bleus qui semble pendu à ses lèvres et boire absolument chacune de ses paroles.

- en réalité, il leur fait du chantage pour qu'elles acceptent de louer leur ventre à la plupart des gens de son entourage.

Piqué dans sa curiosité, Sam le fixe d'un air interrogateur.

- quel genre de chantage exactement ?

- toute sorte de chantage, par exemple, aux femmes addicts, il leur fournit de la drogue, ce genre de chose quoi.

- Tony, est-ce que t'as des preuves de ce que tu avances ?

Bucky semble dubitatif et Tony comprend aisément sa réaction.

- non, pas la moindre hélas, parce que tu penses bien qu'aucune femme n'est assez maso, inconsciente ou encore suicidaire pour témoigner contre un homme aussi puissant mais si je peux aider à ce que son empire se casse la gueule du jour au lendemain, l'idée ne me déplairait pas tant que ça, tu vois.

Le brun hausse les épaules d'un air nonchalant quand la voix de Steve lui revient aux oreilles, telle une douce mélodie entêtante.

- à moi non plus, pour être honnête.

- ok, on se fait le Mirage d'abord. Et si tout se goupille bien, on voit pour le Montecito ensuite, d'accord ?

- d'accord. Ça marche.

Un sourire satisfait étire immédiatement les lèvres de Tony, il est ravi que Sam ne se montre plus aussi buté qu'avant sur le sujet.

L'atmosphère se détend aussitôt dans la pièce et chacun raconte à l'autre ce qu'il a fait durant ces six derniers mois. Bucky et Sam font monter un buffet ainsi que du champagne dans leur suite du Bellagio et tout le monde en profite allègrement au passage.

Quand cette soirée improvisée mais fort agréable touche doucement à sa fin et avant que chacun ne regagne sa suite à son tour, Tony prend son courage à deux mains et il va enfin échanger deux mots avec l'acteur principal de tous ses rêves.

Steve est entrain de se resservir une coupe de champagne quand le brun va à son encontre.

- hey.

Bon sang, Tony sonne nerveux et bizarre à ses propres oreilles. Pourquoi il est aussi nerveux et bizarre en compagnie du Dieu blond déjà ? Il ne s'agit que de Steven Grant Rogers. Un collègue de boulot avec lequel il a échangé qu'une minuscule soupe de langue il y a six mois de ça, une seule et unique galoche de rien de tout, pas de quoi fouetter un chat en somme.

- hey.

Et revoilà le sourire authentique, et contagieux, et divin, et idyllique, et impeccable, et si parfait de Steve. Comment il est censé résister au juste ? Il prend une profonde inspiration et se lance.