Chapitre 1 : onzième homme

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Comme à leur habitude, les jeunes mariés Bucky et Sam ont choisi une somptueuse villa de luxe comme lieu de rendez-vous pour évoquer leur nouvelle affaire mais Tony ne prête qu'une oreille distraite au briefing de ce dernier.

Il a une mission bien précise à accomplir, c'est la raison pour laquelle il a choisi de bosser avec les véritables pros que sont Wilson et sa bande, c'est bien la seule et unique raison de sa présence ici d'ailleurs et il se demande encore et encore, jour après jour, quand il pourra enfin avancer à visage découvert auprès de ses fidèles complices.

- heu Sam, c'est qui l'armoire à glace qui est entrain de faire les cent pas dans le couloir là ?

La voix de Clint retentit dans la grande salle de conférence alors que sa main désigne en même temps la baie vitrée adjacente à lui.

Piqué dans sa curiosité, Tony se retourne illico sur sa chaise et il manque de s'étouffer avec sa salive à la vue de ce véritable Adonis blond, un authentique Dieu barbu à la carrure d'athlète qui pourrait être élu plusieurs années de suite l'homme le plus sexy au monde par People magazine, largement même.

Magnifique. Une vraie beauté. Une putain de frappe. À s'en décrocher la mâchoire. Un véritable canon. Sexy. Superbe. Renversant. Les superlatifs ne manquent pas.

C'est typiquement le genre de mec à en faire tourner des têtes et en particulier la sienne. Tony n'a qu'une envie à cet instant c'est de lui arracher tous ses vêtements, un par un et de danser avec lui à l'horizontal pas plus tard que tout de suite et maintenant.

- ferme la bouche, tu baves.

C'est Rhodey qui met fin à sa contemplation éhontée, assis tout sourire à côté de lui, Tony se retrouve à court d'arguments alors il se contente de grimacer.

- pfff n'importe quoi.

En même temps, comment ne pas baver devant cet homme dont il aperçoit aisément les pectoraux saillants à travers son Henley moulant ? Pectoraux probablement sculptés par Michel-Ange lui-même en personne.

- Steven Grant Rogers. Notre nouvelle recrue.

Ça va faire bientôt quatre mois que Tony a intégré la fameuse bande des « dix de Wilson » et si l'on en croit les journaux qui narrent le moindre de leurs exploits, ils se débrouillent parfaitement bien comme ça.

Chacune de leur opération est ciselée comme du papier à musique et se termine en véritable réussite donc autant dire qu'ils n'ont absolument pas besoin d'un onzième homme sous les ordres de Sam, malheureusement ce n'est visiblement pas l'avis de leur chef de bande.

- c'est un ancien militaire. Il connaît tout sur tout.

L'enthousiasme est patent dans la voix du mari de Bucky et les sourcils de Tony se froncent dans la foulée, il ne lui reste plus que de tenter tant bien que mal de calmer ses ardeurs.

- et pourquoi on aurait besoin de lui d'abord ? On est déjà assez nombreux comme ça ! Et surtout doués, non ? En quoi il pourrait nous être utile franchement ?

Alors que Sam est hilare, c'est Bucky qui prend la parole tout à coup.

- ne boude pas Tony.

- je boude pas.

Tony boude.

Les bras en croix, il se met à souffler exagérément d'un air exaspéré mais ça n'empêche pas Sam de faire signe au Dieu blond afin qu'il fasse son entrée dans la pièce.

Le barbu aux épaules carrées s'exécute et une odeur des plus envoûtantes envahit aussitôt les narines de Tony, putain, mais même l'eau de toilette de ce mec est sexy, comment c'est possible déjà un truc pareil ?

- et enfin : voilà Tony, le benjamin de la bande.

À l'entente de son nom dans la bouche de Sam, l'intéressé sort de sa rêverie et accepte de serrer la main que lui tend l'homme possiblement le plus sexy au monde.

- mon nom est Rogers. Steve Rogers.

Le barbu blond se présente à lui à la manière de l'agent 007 et les rires de Sam, Bucky, Rhodey, Carol, Scott, Hope, Clint, Natasha, Thor et Jane fusent dans la pièce tandis qu'un sourire grimaçant étire les lèvres de Tony, non mais ce mec est d'un ridicule sans nom franchement.

C'est bien simple. Tony déteste ce type. Sincèrement.

Ça fait maintenant une semaine qu'il fait partie de la bande et le constat est sans appel, Steven veut qu'on l'appelle Steve et Steve n'est pas humain. Personne n'est aussi parfait. C'est tout bonnement impossible.

Non mais sérieusement, ce mec est littéralement doué pour tout. Dans tous les domaines. Non seulement, il ne fait jamais d'erreurs, mais en plus, il est toujours aussi sexy même quand il est trempé de sueur. Et ça, ça a le don d'énerver Tony plus que de raison.

Alors du haut de ses 22 ans, il se comporte comme le véritable gamin qu'il est, c'est bien simple, quand il doit faire équipe avec ce dernier, il prend un malin plaisir à faire exactement le contraire de ce que Steve lui demande, ou encore d'ignorer ses propos, ou encore, et ça, c'est son activité favorite, de lever les yeux au ciel à la moindre parole que ce véritable Adonis blond peut prononcer.

Même si Steve dit rarement des choses pas intelligentes. Très rarement. Quasiment jamais quoi si Tony doit être honnête.

- c'est quoi ton problème gamin ?

À sa plus grande surprise, la patience légendaire de Steve a des limites car il se présente devant lui à la sortie d'un énième briefing en compagnie de toute l'équipe.

Tony sent immédiatement monter la colère en lui, il ne goûte que très peu à ce surnom des plus condescendants. Ce n'est pas parce que ce mec a facilement dix piges de plus que lui qu'il peut se permettre de lui parler comme ça, c'est clair ?

Le brun attend quelques secondes que ses complices s'éloignent et quittent définitivement le long couloir avant de fixer l'objet de toutes ses frustrations droit dans les yeux.

- toi. C'est toi mon problème. Tu viens d'arriver dans la bande. T'es pas censé faire ta loi ici. Tu ferais mieux de la jouer profil bas en tant que petit nouveau.

Un rire franchement moqueur s'échappe spontanément de la bouche de son interlocuteur et la mâchoire de Tony se tend dans la foulée.

- attends, je rêve où tu viens juste de me donner un conseil du haut de tes 19 ans ?

Tony bouillonne littéralement de l'intérieur. Il adresse un regard noir à Steve.

- j'en ai 22, pas 19.

- oups, désolé, c'est vrai que ça change tout.

Une lueur clairement amusée danse dans les yeux magnifiquement bleus de son interlocuteur et un air satisfait s'affiche sur son visage, il paraît visiblement ravi d'avoir pu moucher Tony ainsi et il repart avec le sentiment du devoir accompli.

Le brun n'a qu'une envie à cet instant, c'est de s'arracher un bras juste pour avoir quelque chose à lui balancer à la figure ou encore mieux, de lui mettre une droite directement en pleine face.

Il met de côté la partie de son cerveau qui veut le faire taire définitivement en le prenant fermement par le col de son putain de Henley moulant pour mieux coller furieusement sa bouche à la sienne et... une minute, non mais d'où vient cette pensée totalement déplacée et impure tout d'un coup ? Ça n'a aucun sens, il faut que Tony se reprenne et vite !

Il est là pour une seule et une unique raison après tout, ce n'est pas le moment de s'éparpiller, il doit rester focalisé sur son objectif principal, c'est vraiment tout ce qui compte pour lui, depuis déjà quatre mois maintenant et il ne lâchera pas le morceau tant qu'il n'aura pas obtenu satisfaction, il se l'est promis à lui-même.

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