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Nova.U

(TW:violence, mention de viol, sequestration)

12:67.

Le sol était froid, comme à son habitude.

Mes lèvres étaient sèches et rêches et mes poignets me faisaient atrocement mal.

Tout était comme d'habitude, enfin, comme mon habitude, mon quotidien.

Sauf une chose, les bruits, les tortures.

Aujourd'hui et depuis ce qui me semble quelques jours, depuis que j'ai entendu cette autre voie rauque, Le monstre ne m'avait pas rendu visite et quand bien même il n'en aurait pas eu l'envie, je n'avais entendu aucun pas.

Je rafraîchis ma trachée avec le peu de salive qu'il me restait, ma gorge me brûlait, le sol me faisait tellement mal que je ne sentais plus mes jambes et mes fesses.

Non, juste le froid.

Le froid glacial, qui endolorie jusqu'à ce qu'il brûle ma peau desséchée et m'assaille d'une douleur atroce.

Au début, j'ai pensée qu'il voulait peut-être me faire peur, ou renforcer ma paranoïa depuis que j'ai...tuer April.

C'est ma faute bordel.

Mais le silence régnant ne signifiait qu'une chose; Il était parti.

Et je déteste quand il part, car quand il revient il frappe plus fort, c'est le pire.

Il se défoule.

Soudain j'entendis la porte claquer, elle vient de s'ouvrir.

Merde, il est là, et ses pas se rapprochait, je sentais la peur comprimer ma cage thoracique, pourquoi j'ai peur ? Je sais ce qui va arriver, je sais qu'il va me tuer, il va au moins me laisser au bord du gouffre, ne laisser qu'un fil de ma vie et repartir en espérant, peut être que mon cadavre ne sente pas trop demain.

Pourquoi j'ai peur ? Je n'ai plus rien à sauver, plus rien à aimer, et plus personne à qui m'accrocher, plus personne qui ne pense a moi ou me cherche même, la seule personne qui le ferait est morte...

J'entendis des bottes s'échouer sur le béton froid de l'escalier, une marche, deux marches,...

Non. Bordel c'est pas lui.

Je reconnais ses pas, il me font trembler et il le sait, alors il prend les marches lentement, il sait que je ne peux pas m'échapper, que j'ai cet horrible sentiment d'être bloquée, car je suis bloquée, mais la ses pas sont pressés, et dans quelque secondes, la personne qui est entrain de descendre les escalier, va se retrouver là, en face de mon corps au bord du gouffre.

Peut être qu'il ne voulait pas me tuer de ses mains ? peut être que quelqu'un d'autre va s'en charger, que je vais mourir rapidement, comme une chose insignifiante, sans importance.

De toute façon c'est ce que je suis non ? sans importance, perdue, une merde, qui est née triste, seule et moche et qui mourras de la même façon, retour à la case départ, à un enfer sans fin, si je devais y penser, c'est ça l'enfer, la solitude, la peur, la tristesse, le sentiment de n'être rien.

Rien. Rien. Rien.

Il est là devant moi, cet homme qui n'est pas ce monstre mais qui en est sûrement un aussi, grand, immobile, habillé tout en noir, comme s'il se cachait.

Pourtant s'il me tue, je n'aurais personne à qui allez dire que c'est cet homme qui m'a terminée, après tout, même vivante, personne n'aurait pris la peine de tendre l'oreille.

NOVAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant