L'Odyssée d'Osiphaé

17. Vœu d'étoile filante

Jusqu'à la nuit, nous avançâmes sans un mot, sans un bruit. Nous tentions quelques fois de faire conversation mais nous étions tous les deux visiblement préoccupé par nos propre pensée. Alors, sans qu'on s'en aperçoive, le silence retombait, et au chaque craquement de branche, nous avions une petite peur. Nathan se stoppait et tendait une main vers moi, un vrai tique de garde du corps. Alors que moi,pour nous défendre, et le défendre, je n'avais qu'une pauvre pierre que j'avais ramassée sur le chemin. De plus, la nuit tombant nous offrait des ombres qui jouaient avec notre imagination. Il serait peut-être mieux que nous nous arrêtions, mais la peur nous tenait debout et nous poussait à continuer. Où donc était la frontière ???

Les dernières lueurs du jour s'était évadée du ciel qui devenait blanc bleuté,laissant les premières étoiles briller. Les oiseaux piaillait, les arbres se calmaient de leur chant quotidien, nous coinçant dans leur pénombre. Bientôt, les troncs devinrent des silhouettes sombres, et il était de plus en plus difficile de voir ou nous allions. Voyant que Nathan ne diminuait pas son allure, marchant derrière lui, je lui pris sa main et il sursauta avant de reconnaître ma paume.

- Je penses que nous devrions nous arrêter pour la nuit. Dis-je.

Il ouvrit la bouche et je vis sa bouche ouverte, il était essoufflé le pauvre. Mais surtout, il y avait quelque chose dans ses yeux qui brillaient qui inspirait la crainte. Quel pouvoir avec Mandarine sur lui ?

Nous avions marché sans arrêt depuis cette après-midi, et il commençait à faire si sombre que nous ne voyions plus où nous mettions nos pieds, ça pouvait très mal se finir.

- Nathan, on ne peut pas se permettre d'être fatigué demain si on doit refaire une journée comme celle-ci. On peut se faire des tours de garde si tu veux.

Nathan me regarda, puis autour de nous. Il était en constante agitation,j'avais juste envie de poser mes mains sur ses épaules et le forcer à s'asseoir. Puis, d'un coup, ses épaules se décontractèrent, il me regarda dans les yeux et me sourit.

- Tu as raison...Osiphaé.

Je m'assis, plus parce que je sentais que mes jambes ne me tenais plus qu'autre chose. La journée de marche intensive plus ce tutoiement venant de nul part, s'en était trop. Bien sûr je n'allais pas me plaindre.

Il s'assit à mes côtés, son épaule touchant légèrement la mienne, il ouvrit le baluchon et sortit les différents pots, certains vides,d'autre non. Nous peinions à lire les étiquettes, je tentais d'en lire une, mais je ne voyais qu'une tâche sombre sur une étiquette blanche. Nathan et moi nous nous regardâmes puis en silence nous nous mîmes d'accord pour l'ouvrir, enfin, Nathan l'ouvrit.

Quelle ne fut notre surprise lorsque le couvercle céda et une substance étrange, gluante glissa sur la main de Nathan. Elle était ronde et informe. Nathan posa le pot et pris la chose à deux mains, il la titilla et au bout d'un moment, à force de jouer avec, on entendit un crack et la force arrondie se contracta et irradia de la lumière verte. Mais bizarrement, elle ne produisait pas de chaleur.

- Qu'est-ce que-, commença Nathan.

Je me tus en reconnaissant un des vers qui était sortis du corps de Julien quand Diane l'avait entaillé avec son épée la première fois que nous étions vu. J'eus un haut-le-cœur en y repensant et l'odeur du pot me prit en plein les narines. Nathan s'empressa de le fermer. J'étais content qu'au moins la chose ne se mouvait pas contrairement à ce que j'avais pu voir dans le passé.

- Tu sais combien de temps ça dure, me demanda-t-il ?

Je n'en avais aucune idée.

Il sortit ensuite les autres pots et nous déchiffrâmes les étiquettes.Nous vîmes trois pots avec cette même substance verte inerte et grisâtre dedans, d'autres de confiture et une qui disait« inflammable ». Nous échangeâmes un regard puis posions le pot à côté avec délicatesse. Il n'y avait pourtant une seule petite pile de cendre dedans, mais bon, il ne fallait jamais sous-estimer la magie d'un dragon.