11. Goutte de trop

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Plus tard, quand il fit totalement noir, le Dragon nous convia autour du feu pour prendre un dîner. J'étais toujours perturbé par la tournure des événements, mais au moins, Diane ne semblait plus vouloir le tuer, et cela était un bon départ.

- Je vous ai fais de la viande si vous voulez. Moi je suis végétarien.

La vie ne cessait de m'étonner. Moi, un prince me retrouvait dans la nature, toujours en vie et en compagnie d'une délinquante, j'avais volé sur le dos d'un Pégase, m'étais travesti et me voilà accueilli par un dragon pacifique, végétarien et en sérieuse relation avec un mouton, qui avait, en toute honnêteté, rien à faire d'être ici ou ailleurs.

Diane inspecta la viande et pris une bouchée, ouvrit les yeux, surprise puis finis par tout manger.

- Alors, comment c'était ?

- Pas mal, Dragon.

- Dragon ? Je suis vexé. Je m'appelle Julien, Julien Le Dragon.

- Enchanté. Moi c'est Diane, et lui-là, c'est Osiphaé.

Les genoux ramenés entre mes bras, je quittais ma contemplation du feu pour esquisser un sourire timide et fis « coucou » de la main.

- Qu'est-ce qui vous amène ici ? Ça fait des lustres que je n'ai vu personne, enchaîna le dragon et plantant ses griffes noires dans un récipient de myrtilles.

Il les mis ensuite au-dessus du feu, et une odeur sucrée s'éparpilla dans la grotte, jusqu'à ce qu'ils les avalent d'un coup, et qu'il ne recommence.

- Oh tu sais, Osi-... les aléas de la vie, se corrigea Diane en lisant sur ma tête que je n'avais pas qu'elle explique comment nous étions arrivés à cette situation. Et toi, Julien, que fais-tu ici ?

- Je vis ici et bien parce que j'ai un peu vécu ici toute ma vie. Mais vous voulez entendre un secret ? Je vais vous le dire, continua-t-il sans attendre une réponse de notre part, Je rêverai de vivre au village avec Sophie, ma brebinette d'amour, devenir cuisinier pour un restaurant écoresponsable et végétarien, qui privilégie l'agriculture durable. Mais à croire que je suis aussi banni chez les humains que chez les dragons.

Il parla avec une certaine tristesse qui fendit mon cœur autant que l'assiette en bois que Julien transperça par un coup de griffe trop brusque.

- Ah ! Ca vous fais un point commun, à vous deux.

Je raclai ma gorge, me leva, et dépoussiéra mes vêtements.

- Hé bien, Julien, dis-je pour changer la conversation, auriez-vous l'amabilité de nous montrer hospitalité pour un petit moment ?

- Je le veux bien, si votre petite amie ci présente arrête de vouloir me tuer.

Il croisa ses bras, enfin, comme ils étaient trop petit, il se toucha les mains, ou pouvait-on appelé ça des avants-bras ? J'étais confus concernant la morphologie draconienne.

- Hé ! C'est pas mon petit-ami.

- Je parlais en fonction de votre taille, tous les humains sont petits pour moi. Je l'ai toujours dis, pas vrai Sophie, que les humains sont les créatures les plus susceptible, plus que les fées.

Sophie bêla, et continua de mâcher de l'air.

- Que puissions-nous faire en échange ? Demandais-je.

- Oh ! Maintenant que j'y pense, vous pourriez m'aider dans mes tâches ménagères, et me tenir compagnie.

- Parfait ! S'écria Diane.

L'Odyssée d'OsiphaéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant