3. Inconfort dans le mariage

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Je me réveillai à cause de la lumière de mes rideaux qui furent tirés d'un coup bref. Je sursautai et immergeai de ma couette pour découvrir que ce n'était que Georges, un vieux domestique. Il était devenu ce cliché des employés de notre château, un vieil homme à la moustache blanche, dévoué à son travail, qui passait la journée à m'amener les petits-déjeuner lorsque je me réveillai trop tard et à astiquer les couverts ainsi que les bougeoirs de table.

Le soleil s'engouffrait dans ma chambre, avec sa luminosité habituelle et désagréable pour mes yeux fatigués. J'étais normalement quelqu'un de matinal, hormis les fois ou je ne dormais pas de la nuit. Comme ça avait et le cas en ce triste jour. J'avais oublié, à mon réveil, la moitié de ce que j'avais élaboré la veille, et mon plan qui m'avait semblé infaillible semblait à présent fou et très dangereux.

Comment sortir de ma fenêtre sans mourir écrasé au sol ? Puis, que faire après. Chasser ? Allumer un feu ? Cueillir des plantes comestibles ?? Je ne connaissais rien de tous cela. Mes semaines avaient toujours été calculées à la minute près. Si je reportais des actions au lendemain, je devais assurer celles prévues en plus de celles que je n'avais pas faites. Et certains événements était si fondamentaux que j'y assistais même malade. Je me souvenais de cette réunion dans la forêt en particulier, avec les sorciers et sorcières de notre contrée. Je ne m'étais pas très bien sentis le matin, et le trajet en calèche fut... très dynamique. Ce qui m'amena à vomir une fois que je mis pied à terre. Mes parents durent argumenter pendant plusieurs heures pour que les êtres de magies ne prennent pas cela comme un acte de provocation, alors que je suais et tremblais de froid dans la calèche, fiévreux.

Je frissonnai à ce souvenir. Birdy en riait encore.

Suivit de mon réveil, je découvrais sur mon plateau une assiette de fruit de saison, un verre d'eau et une tranche de pain au noisette que j'aimais bien.

Puis, une fois habillé et dépité devant mon reflet qui ne s'était pas transformé en sexe bombe durant la nuit, je suivais mes cours habituels, divers et variés, comme la lecture par exemple, l'histoire du peuple et de la royauté, la conduite princière, les politiques...Parfois en fin de journée j'avais des essayages ou assistait aux rendez-vous de ma mère avec l'ambassadeur, et gribouillait sur mon parchemin, tombant de fatigue. Il y avait des jours, si j'étais chanceux, où l'on me laissait me pavaner dans les jardins. J'allais alors dans la serre et parfois, ma sœur m'emmenait à l'écurie et je la regardait faire promener son cheval.

Présenté comme cela, la vie ne paraissait pas si mal. Mais c'était que derrière ces actions se trouvait toujours un soldat de ma mère, ou un garde du corps commençait à m'énervait de plus en plus. J'arrivais parfois à les semer. Si c'était Nathan, il ne disait rien, mais quant c'était les autres, l'information remontait à mes parents, qui me donnaient une leçon, une fois de plus. Il ne fallait pas que j'aille seul, encore moins en dehors des remparts.

Chouette, j'allais devenir roi dans quelques temps et je n'avais jamais fais deux pas non-accompagné.





La journée coula rapidement, vers le soir, alors que je m'exerçait à une reproduction d'une plante dans la serre, sous le regard persistant de Nathan derrière, Georges vint alors en courant, et me donna un papier de convocation. C'était la première fois que j'étais si heureux que l'ambassadeur était de retour. J'avais l'impression de suffoquer. Je posai alors mon dessin et rejoignit la grande salle. Ma reine mère était assise sur son trône, au centre de la salle, en haut de courts escaliers de marbre rose, si propre qu'on pouvait y voir son reflet. Elle avait une autre couronne sur la tête, celle de jade, personnellement ma préférée. Madame la reine était une collectionneuse en matière de couronne, diadème et tout autre bijou pouvant être porté sur la tête. Elle avait également revêtue aujourd'hui une robe blanche, avec une longue traîne coulant sur les escaliers comme une cascade glacée.

L'Odyssée d'OsiphaéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant