Les étoiles comme à leur habitude étaient toutes regroupées autour de la lune. Mon équipe de la même manière était éparpillée dans la forêt suite au combat contre les rebelles. Quelques-uns restaient en fuite, ainsi le campement fut la meilleure solution.
En contemplant le bleu foncé de l'obscurité et ses constellations tant absorbantes, je me rendais à l'évidence que ces astres me représentaient. J'analysais ces étoiles qui illuminaient la Terre, elles étaient comme mon sourire que Kushina trouvait brillant.
C'est vrai que je renvoyais souvent la joie et la bonne humeur, j'éclatais de sentiments. Sauf que chacun me percevait, mais la plupart des personnes qui me connaissaient me trouvaient peu intéressant.
Mis de côté, peu observé, encore moins remarqué et tout cela parce que je ne scintillais pas encore assez pour prétendre être un soleil.
Rin, elle... en était un : rayonnante pendant que tout le public l'admirait. Sa douceur, ainsi que son innocence au milieu d'une société si dure, due à son système Shinobi exécrable.
Peut-être que Rin n'y voyait que du feu, puisqu'elle vivait sans se soucier de rien.
Mais quand je deviendrais Hokage, les efforts du Nouveau Monde charmeront peut-être ma bien aimée.
— Obito, que fais-tu là ?
Rien ne m'étonnait en entendant la voix de mon professeur, Minato. De ma main droite, je lui tapotais la petite place à côté de moi pour qu'il vienne discuter et regarder la lune.
— Je réfléchissais seulement, m'sieur. Dis-je en le regardant s'assoir à mes côtés.
— Il me semble que tu souhaites être Hokage, n'est-ce pas ? Demande t-il, à son tour captivé par le ciel.
— Je ne le souhaite pas, je le serai !
— Tu sais que c'est aussi mon rêve.
Séduis par ses mots, j'affichais un petit rictus au coin de mes lèvres : mon enseignant était l'un des meilleurs ninjas de Konoha, évidemment qu'il pouvait être Hokage et allait le devenir.
— Que faut-il pour être Hokage ? Lui demandais-je, mes iris fixant au loin le paysage.
— Eh bien, je ne le suis pas pour l'instant, donc ce qu'il faut exactement... je ne pense pas pouvoir te le dire.
J'approuvais silencieusement, jusqu'à que mon professeur décidait de reprendre la conversation. Sa main venait capturer mon épaule pour que je puisse lui faire face.
— Traiter ce village comme sa propre famille, le protéger coûte que coûte. J'aimerais surtout que les résidents ne se sentent pas oppressés, mais qu'ils aient une image bienveillante de leur Hokage. J'imagine que c'est ce qu'il faut.
Sa main resserra sa prise sur mon épaule, massant celle-ci , réduisant le stress qu'il ressentait sûrement s'échapper de moi.
— Je vois... Je pense que le plus difficile, c'est d'avoir le sens du sacrifice, renchéris-je.
— Avoir le sens du sacrifice, savoir se jeter dans le vide et envoyer à la mort ses propres habitants... il soupira. C'est certes immoral, mais c'est le monde dans lequel nous vivons malheureusement... nous ne sommes pas tous fait pour ce poste aussi, peu de personnes sont capables de gérer un stress si intense.
— Tout cela est bien compliqué...
— Et toi ? Quel type d'hokage désires-tu être ?
Il fixa un instant son maître. Quel genre d'Hokage voulait-il-être ?
— Celui qui unifiera le monde, je suppose.
Mon rêve d'unifier le monde et de devenir Hokage avait l'air si lointain à l'heure actuelle... Je prenais le temps d'observer l'obscurité de cette grotte, l'odeur d'humidité qui s'échappaient des murs de pierre. De maigres meubles avaient été posés avec soin par les êtres artificiels de Madara.
Je me demandais vite : pourquoi je logeais encore ici, alors que je pouvais retourner la situation à mon avantage et agir pour m'enfuir de ce trou ?
Peut-être parce qu'il n'y avait plus réellement d'espoir ou bien que défier encore une fois Madara allait me causer du tord.
Ma main couvrait mon dernier œil, me rappelant les premières fois où j'attendais patiemment de déclencher mon Sharingan. Mon Mangekyō venait à peine d'apparaître, comme si j'avais sauté plusieurs étapes cruciales.
Suite à la mort de Rin, tout avait basculé.
Je ne savais pas qu'à ce moment-là, ma vie allait radicalement changer et prendre un tournant jamais imaginé. Soudain, tout l'espoir du monde s'avérait anéanti. Tout était allé trop vite. La main de mon rival qui avait transpercé la poitrine de mon étoile. L'angoisse me perçait, la colère me prit et la peur me fit face quand une haine féroce naissait en mon sein. Je me sentais trahi par Kakashi à qui j'ai fait promettre de protéger Rin.
Kakashi s'effondra sur le sol, aux côtés du corps pâle et sans vie de notre coéquipière.
Un cri de rage.
— Qu'est ce qui se passe... ici ?
Ce qui semblait être une pluie ne cessait de tomber sur le sol.
— Je ne peux pas...
Les shurikens me visant se plantèrent dans le tronc d'arbre.
— Admettre ça...
Les ninjas du village de Kiri montraient leurs visages emplis de terreur, les yeux écarquillés et les mâchoires serrées, comme s'ils attendaient un coup fatal. Leurs gestes tremblants trahissaient la peur qui les envahissait, chacun semblant anticiper le pire.
— Je ne peux pas tolérer ça !
Je me jette sur l'un des hommes qui avaient pourchassé Rin. Mon mokuton transperça son corps, continuant sa course meurtrière en infligeant le même sort à un autre combattant à ses côtés.
Je traversais les hommes un à un, moi-même je me demandais comment je pouvais passer outre toute matière.
J'arrivais devant celui qui voulait récupérer le cadavre de ma brune à tout prix. Un coup de poing, suivi d'un autre, finissant de déverser toute ma haine en lui. Je le parsemais de coups, sans lui laisser l'occasion de partir et l'avoir entre mes mains. Tout ça pour lui faire subir le mal que je ressentais à cet instant.
Le craquement des os résonnait tandis que le sang giclait, teignant mes vêtements et le sol de pierre. Dans un élan de rage, je libérais le mokuton de mon corps, lançant une attaque sur tous ceux qui osaient se dresser devant moi.
Une averse de sang, un bain rouge arrivant jusqu'aux chevilles. Une respiration fracassante, tentant de reprendre mon souffle étant à l'origine de l'acte terroriste.
— Je vois... je suis...
Le masque se déroulait petit à petit, révélant mon unique œil ensanglanté, dévoré par la folie du moment. L'odeur métallique des flaques de sang montait à mes narines, envahissant mes pensées et alimentant ma rage.
— Je suis...
Les yeux vitreux, quelques larmes dévalèrent mes joues. Face à moi, le corps brisé de l'âme que je chérissais tant.
Une pluie de sang tombait du ciel, la lune rouge éclairait le corps blême de mon aimée.
— Je suis en enfer.
Il n'y avait plus aucun doute : le coeur déchiré, le chagrin prenait place face au péché que je venais de commettre. Nul ne savait que c'était seulement le début du gouffre que je venais de créer entre Konoha et moi.
Le début de l'enfer sur Terre.
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Le Roman d'Obito, Effondrement (Tome 1)
Fiksi PenggemarLa haine l'accompagnait depuis plusieurs années, l'amour de son côté était condamné. Un jeune enfant détruit par la vie, de ce système Shinobi qui lui avait tout pris. Touché par un dogme contraire à ses principes, Obito Uchiha parcourut chaque pays...