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Comme tous les jours, je rentre des cours le regard mort et la poitrine serrée. J'ai passé une sacré mauvaise journée. Entre les cours ennuyeux, les profs qui ont pitié de moi et mes camarades qui parlent de mon dos et qui m'évitent. J'en ai ras la bol.
J'ouvre la porte de la maison et je monte directement dans ma chambre après avoir enlevé mes chaussures. Je jette mon sac sur mon lit et je m'assois à mon bureau en bois synthétique. Je sors une feuille blanche toute propre et mon stylo plume bleue. Je change ma cartouche d'encre et je me mets à écrire.

Tu sais Ellison, c'est compliqué sans toi.

Tous les jours, je vis avec le regret de t'avoir laissé partir.
Tous les jours, je m'en veux de t'avoir laissé me rejoindre à ce café à la devanture verte grenouille comme nous aimions le dire.

J'ai les larmes aux yeux mais je souris faiblement en écrivant cette phrase.

Chaque jour, je me lève le cœur lourd, rempli de larmes qui n'ont pas daigné sortir et de remords ancrés au plus profond de mon piètre être.

Les larmes ne coulent pas tous les jours... Alors qu'elles devraient. Des fois je m'en veux de ne pas pleurer. Elles ne sortent uniquement quand j'écris.

J'ai vraiment l'impression de te voir ou de t'entendre partout où je vais.
Ton silence me parvient et ton visage n'est que l'illusion de mon espoir.

Je ferme les yeux, des larmes roulent sur mes joues.

Il y a encore des soirs où j'espère que ce n'est qu'un cauchemar.
Je ne veux pas faire face à la réalité.

Je n'ai pas envie que ce soit réel.

Je sais que c'est stupide mais rester dans le déni est plus simple.
Je n'arrive pas à me dire que je ne te verrais plus.
JAMAIS.

...

Je t'aime tellement, si tu savais !

Je regrette tellement de ne pas avoir fait assez d'efforts pour te prouver à quel point tu es importante pour moi.

Je te fais de gros gros bisous cernés de larmes amers et je te dit à la prochaine.

Les larmes coulent avec abondance le long de mon visage.

Tu me manques...
Aénna... ✩

Je termine de dessiner ma petite étoile et j'attends que mon encre sèche. Je plie ma feuille et je la mets dans une petite enveloppe bleue roi parsemée de constellations.
Je me lève, prends mon manteau, me chausse et je sors de chez moi en direction du cimetière.

EllissonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant