Mixed Hate [EN COURS]

18-Journal

Elijah

Elle réussissait toujours à se mettre dans des situations improbables, même après toutes ces années. On ne peut changer ce qu'on avait brisé, une phrase que je connaissais bien et qu'aujourd'hui, je pouvais comprendre.

Elle était là, à dormir sur mon épaule, serrant de ses dernières forces mes avants bras par peur que je la laisse seule tout en grelottant, les lèvres tremblantes, les cheveux trempés, et le visage remplie de larmes et de tristesse. Pourtant, dans toute cette peine, elle semblait apaisée.

Était-ce grâce à moi...? Non, je ne pensais pas.

Je détestais voir quelqu'un aussi vulnérable, même si cette personne était ma pire ennemie. Non...En fait, je détestais la voir comme ça parce qu'au plus profond de moi, je savais que cette situation était arrivée par ma faute.

Comme d'habitude.

Dans le car, je sentais qu'on nous fixait tout le long du trajet même si j'essayais de ne pas y faire attention, le regard était si persistant et mauvais qu'il était impossible de ne pas le sentir. Audrey nous fixait du début à la fin, et j'avouais que...J'avais agi avec une immaturité sans égal quand je me forçais certaines fois à avoir des interactions physiques avec Moon pour rendre jalouse celle qui m'avait fait du mal.

J'en étais désolé. Toutefois, en y repensant, je compris que je ne mettais jamais forcer à la toucher, machinalement, je le faisais comme si elle m'attirait.

C'était étrange.

Les événements se répétaient en boucle dans ma tête...Je ne savais pas qu'elle avait développé de l'anxiété depuis notre dernière rencontre qui datait d'il y a plusieurs années. Ça me poussait encore plus à m'intéresser à son cas, or, c'était par curiosité et non par quelconque sentiment envers elle, jamais.

Toutefois, je sentais qu'il n'y avait pas que de l'anxiété dans cette fille.

Je la fixais en cherchant des réponses dans ce visage qui souhaitait ma mort et une personne me revint à l'esprit.

Audrey.

Elle devait être avec Audrey, quelle mauvaise idée de la part de Joaquim. Ce con voulait juste esquiver une promenade avec elle.

-"Qu'il est con putain.", chuchotais- je à moi même en essayant d'essorer ses cheveux mèche par mèche.

Ma remarque l'avait fait grimacer, je compris qu'elle avait le sommeil léger.

Tout comme moi...Nos semblables sont peut-être ceux qui nous comprennent le mieux, mais avec une touche de secret.

Toutefois, ce moment fut de courte durée avant qu'Arun ne débarque avec l'un de nos professeurs et récupéra sa petite sœur dans ses bras, je dirais presque qu'il me l'avait arraché.

J'étais soulagé de plus avoir à me soucier d'elle, toutefois, je pouvais encore sentir son odeur sucrée sur moi, un sentiment de manque m'empara... Étais-je devenu accro à son odeur ?

-"Faut être con pour s'attacher à une odeur.", parlais-je à moi-même.

Moon