Chapitre 13

399 26 15
                                    

Yuki venait de plus en plus souvent à Yuei. Elle avait reçu une carte spéciale de la part du proviseur, étant donné qu'elle était proche de quatre héros connus. Elle pouvait aller et venir librement, mais elle savait que la confiance de Nezu envers elle serait brisée si jamais elle commettait la moindre chose trop suspecte. Si elle voulait continuer à voir Niji, Shota et Hizashi, elle se devait de montrer patte blanche. 

La grossesse de Niji était désormais très avancée, elle en était à huit mois. Shota la couvait malgré lui, il ne pouvait s'empêcher d'être protecteur et aux petits soins. Ces attentions touchaient beaucoup la future maman, qui avait fini par abandonner l'idée d'y résister. Evidemment, elle se fatiguait beaucoup plus vite, mangeait et dormait bien plus, elle n'assurait plus de cours. All Might avait dû la forcer à arrêter de venir en accord avec Shota. Elle ne supportait pas de ne rien faire, alors elle passait quelques fois son temps à corriger des copies. 

D'un commun accord, Shota et Niji avaient décidé de ne pas vouloir connaître le genre de leur enfant avant sa naissance. Ils voulaient réfléchir tranquillement à tous les prénoms possibles, sans choisir, car ils voulaient le faire au dernier moment. 

Ils profitaient de chaque instant. Même si cette événement leur était complètement tombé dessus sans prévenir, ils s'aimaient et ça les rendait heureux. 

De "La bombe arc-en-ciel" : 

"Yuki stp ramène moi un bubble tea !!!" 

La noiraude éclata de rire en lisant cette phrase. Niji ne sortait plus du tout de Yuei, le simple fait de marcher un peu la fatiguait. Il lui arrivait de faire de petites promenades dans la forêt du lycée, mais toujours très courtes, et accompagnée. La multicolore demandait alors souvent à la libraire de lui ramener un bubble tea, qui refusait toujours son remboursement. Elle aimait le fait d'aider son amie, entrée encore plus violemment que Keigo dans sa vie. 

De "L'écrivaine trop chaude" : 

"Tu le veux à quoi ?" 

La réponse fut très très rapide : 

De "La Bombe Arc-en-ciel" : 

"Pomme et citron pour les billes !" 

De "L'écrivaine trop chaude"

"OK, je serais là d'ici une heure, je dois attendre encore un peu avant de fermer"

De "La Bombe Arc-en-ciel" 

"D'accord, merci tu me sauves la vie !"

Yuki lui répondit un bref "de rien" avant de poser son téléphone, intriguée par sa nouvelle cliente. Elle ne l'avait encore jamais vue jusque là, mais avait le visage légèrement fermé et triste. Elle salua la noiraude d'une voix très lente. 

La femme devait avoir la quarantaine, de courts cheveux noirs aux reflets bleutés, des yeux marrons clairs. Elle portait des vêtements très simples, mais elle était très belle. 

Yuki comprit tout de suite qu'elle venait pour qu'elle lui écrive quelque chose. Elle la dirigea vers la petite salle. Elle la fit asseoir, et partit préparer un thé. Elle revint quelques minutes plus tard, et la femme commença à s'exprimer : 

- Vous êtes bien l'amie de Niji ? 

La noiraude fronça les sourcils d'incompréhension. Peu de gens savaient qu'elles étaient proches, tout comme sa relation avec Hawks, pour qu'elle soit en sécurité. Elle acquiesça timidement de la tête. 

- Je m'appelle Aoi Okamura, je suis la compagne de sa défunte mère. 

Yuki eut un hoquet de surprise, mais la femme continua ses explications. 

- C'est Aizawa Shota qui m'a parlé de vous, j'ai une requête à vous faire. Il s'excuse de ne pas avoir pu vous en parler de lui même, il est très occupé en ce moment. 

- Je comprends. Quelle est donc cette requête ? 

Aoi prit une gorgée de thé, avalant lentement le liquide chaud, mais pas assez pour lui brûler la bouche. La calligraphe en face d'elle ne pouvait plus retenir son impatience de savoir. 

- Je voudrais que vous écriviez une lettre de la part de Hiroko pour sa fille, depuis le monde des morts. Ce sera bientôt l'anniversaire de son décès, dans deux mois. Ce sera suffisant ? 

Yuki resta un instant silencieuse. La mère de son amie était morte, la même année, et à peu près à la même période de sa grand-mère. Comment l'avait-elle vécu ? Avait-elle eut la même réaction qu'elle ? Que Shiro ? Comment l'avait-elle apprit ? Elle voulait tout savoir, elle avait besoin de tout savoir. 

- Je vois ton incompréhension dans ton regard. Tu as vécu quelque chose de similaire ? 

La noiraude ne put qu'hocher la tête. 

- Si ça te déranges, je peux demander à quelqu'un d'autre. 

Yuki secoua vivement la tête. 

- Niji est mon amie, je veux faire ça pour elle. Et ça me permettrait de mettre mes propres sentiments en évidence pour moi. A propos de ma grand-mère. 

Aoi hocha doucement la tête, tandis que Yuki prit un carnet et un crayon de papier. 

- Dis-moi ce que tu veux savoir. 

- Comment était Hiroko avec Niji ? Et pourquoi Hiroko s'est-elle séparée de son mari ? 

- Hiroko et Niji avaient une relation très fusionnelle. Elles s'entendaient plus que bien, et Hiroko cherchait toujours le meilleur pour sa fille. Elle l'a beaucoup encouragée quand elle est entrée à Yuei. Hiroko l'a beaucoup soutenue quand elle a rencontré Shota, elle l'encourageait à se lancer, mais elle ne l'avait pas fait avant il y a peu. Tout cela, c'était il y a plus de douze ans. Quand Niji a eut sa majorité, Seiji est parti de la maison. Il n'aimait pas Niji, ni Hiroko, il ne vivait avec elle que pour son argent. Il s'est récemment remarié. 

Aoi avait continué à parler, donnant quelques détails en plus, tandis que Yuki notait tout sur son petit carnet. Elle était très intéressée par cette histoire, qui ressemblait beaucoup à la sienne. 

- Comment est-ce que Hiroko est-elle morte ? demanda-t-elle. 

Aoi baissa le regard un instant, il était encore dur de s'en rappeler même un an après. 

- Elle souffrait d'une tumeur au cerveau, que j'ai remarqué bien trop tard. Je vivais avec elle, j'aurais dû la voir, mais quand j'ai vu qu'elle n'était pas bien, il ne lui restait que trois mois à vivre. Elle a voulu adresser ses derniers mots à sa fille, et une fois fait, elle a débranché les câbles qui la reliaient à la vie. 

C'était une histoire que Yuki trouvait à la fois belle et tragique. Hiroko ne pouvait échapper à son destin, elle a préféré le précipiter pour pouvoir parler à sa fille pour la dernière fois. La voix sur le point de se briser, Aoi raconta quelques détails de plus, l'alter de sa défunte compagne, les mots qu'elle avait adressé à Shota, et ceux pour Niji. Une fois son récit terminé, elle se leva et salua la noiraude. Avant de partir, elle lui demanda combien cette requête allait lui coûter, ce à quoi Yuki répondit ceci : 

- Cela ne concerne pas que vous, Shota, Keigo, Hizashi et moi sommes aussi touchés par ça. Je ne facture pas quand j'écris pour mes proches, je prends ça personnellement. 

Aoi la trouva professionnelle et très impliquée dans son travail, elle admirait cette qualité. Elle remarquait en plus qu'elle en avait trouvé un qui lui offrait l'opportunité de mélanger ses sentiments avec ce qu'elle faisait. C'était un très beau métier. 

Dès que la femme aux reflets bleutés avait quitté son magasin, elle l'avait fermé pour le reste de la journée, et avait prit la voiture en direction du magasin de bubble tea puis de Yuei, après avoir relu sa feuille de notes. 



Nounouch.

À L'apogée Du Bonheur (Tome 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant