2- Barbie et le jardin en hauteur

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618 mots ; rédigé en atelier d'écriture (thème : enfermé dehors)

618 mots ; rédigé en atelier d'écriture (thème : enfermé dehors)

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Barbie et le jardin en hauteur

Barbie est née avec la main verte. La main la plus verte que le monde ait jamais connue. Une main verte qui attirait toutes les convoitises ; imaginez donc les magnifiques jardins qu'elle entretiendrait ! Mais, comme on dit, premier arrivé, premier servi. Et Mère Gothel avait été la plus rapide et la plus rusée. Ou du moins, elle avait été celle avec le plus de moyens. Sur le dos de son si cher dragon Hugo, elle avait cueilli Barbie comme une fleur et l'avait emmenée loin, si loin, dans sa si grande tour.

Depuis le jour de son enlèvement, Barbie vivait non pas dans, mais sur cette tour. Sa chambre n'était rien d'autre que le gigantesque toit-terrasse, où elle était contrainte de faire pousser les plus belles plantes, d'entretenir le plus beau des jardins du monde. Après tout, c'était l'unique raison pour laquelle Mère Gothel l'avait kidnappée : elle voulait gagner le prix du plus beau jardin jamais créé, une récompense qu'elle recevait désormais chaque année depuis que Barbie était en âge de convenablement s'occuper du jardin.

Malgré cet isolement sur le toit, Barbie recevait régulièrement de la visite : un visiteur venu d'ailleurs, qui se contentait de lui hurler des paroles inintelligibles depuis le pied de la tour. Elle avait juste compris qu'il était prince, mais il avait bien l'air d'un idiot à crier et gesticuler avec sa taille de fourmi. Pourtant, Barbie appréciait ces visites devenues hebdomadaires. Ça lui permettait de faire une pause dans l'entretien du jardin, d'oublier Mère Gothel et Hugo, son dragon. Elle en oubliait même qu'elle passait l'entièreté de sa vie dehors, sur ce maudit toit-terrasse.

Barbie rêvait du jour où elle réussirait à ouvrir la porte qui la maintenait prisonnière. Peut-être pourrait-elle ainsi enfin rencontrer ce soi-disant prince et lui parler.

Un matin, alors qu'elle taillait des buissons sur le bord du toit-terrasse, Barbie entendit une voix l'appeler. Un cri devenu si familier ; c'était l'heure de la visite de son prince charmant, bien que ce ne soit ni l'heure ni le jour habituels. Un nouveau cri accompagna les salutations, si puissant qu'elle en comprit quelques bribes. « Lancer », « cheveux », « clé ». Pour appuyer ses paroles à moitié avalées par la distance qui les séparaient, il agita une clé du bout du bras, et il n'en fallut pas plus à Barbie pour comprendre : lancer ses cheveux pour récupérer la clé. S'agissait-il de la clé qui lui permettrait d'enfin se délivrer ?

Ni une ni deux, Barbie saisit sa longue chevelure qui se mariait aux plantes et s'emmêlait dans leurs branches. Depuis le temps qu'elle était enfermée sur ce toit, ses cheveux avaient eu le temps de pousser, et quelle idée saugrenue de les couper avec un sécateur !

Le prince manqua de se faire assommer par la masse de cheveux qui lui tomba dessus, mais il réussit à nouer une mèche à l'anneau de la clé, avant de faire signe à Barbie que tout était bon. Tant bien que mal, Barbie ramena ses cheveux sur le toit-terrasse. Chaque centimètre parcouru par la clé était une victoire. Bientôt, Barbie aurait la clé de son salut dans sa main verte. Adieu les plantes, adieu Mère Gothel, adieu Hugo le dragon !

Sans un coup d'œil au prince qui patientait en bas de la tour, Barbie se précipita vers la porte. Les mains tremblantes, elle tenta d'insérer la clé dans la serrure. Rien à faire, l'excitation la faisait tant trembler qu'elle ne parvenait à rien. Elle prit une profonde inspiration pour se calmer et essaya une fois de plus. Pour seulement se rendre compte que ce n'était pas la bonne clé. Quelle idée de compter sur un homme.

Le Désordre dans ma tête | Recueil de textesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant