Il était une fois une petite fille.
Une très petite fille. Qui contemplait, de ses yeux innocents, le monde qui l'entourait.
Que voyait-elle, cette petite fille ? Des arbres, des fleurs ? D'aimables personnes lui adressant de grands sourires ? Les beaux nuages blancs le jour, et des étoiles illuminant le ciel la nuit ?
Non, rien de tout cela.
Cette petite fille, elle voyait des routes, des voitures, des immeubles. Des gens pressés et désagréables, le nez collé à leurs téléphones. Des nuages de fumée jaillissant des usines, le jour comme la nuit.
Et tous les jours, c'était comme ça.
Elle se réveillait, descendait prendre son petit-déjeuner, et à table sa famille ne parlait pas, trop occupée à liker des photos sur Instagram ou à regarder, le regard dénué d'une quelconque lueur d'intelligence, de courtes vidéos stupides défiler devant leurs yeux.
Et tous les jours, c'était comme ça.
Elle sortait faire une balade, et devait se boucher les oreilles au passage des véhicules passant à toute allure et klaxonnant, se pincer le nez pour ne pas subir les odeurs nauséabondes se dégageant des rues, se couvrir la bouche pour ne pas tousser à cause de la masse grise flottant constamment dans l'air.
Et tous les jours, c'était comme ça.
Elle évitait les ruelles peu fréquentées, parce que quelquefois on y entendait des femmes hurler. Tout le monde s'en fichait, et passaient à côté sans lever la tête de leurs univers en boîtes électroniques.
Et tous les jours, c'était comme ça.
Elle souriait à la vue des rares végétaux, s'arrêtait parfois pour écouter les oiseaux lui chanter leurs mélodies. Elle observait attentivement une petite coccinelle sur une feuille, ou une abeille récoltant le pollen d'une fleur, pendant que les autres enfants de son âge restaient bêtement enfermés devant leurs écrans.
Et tous les jours, c'était comme ça.
La petite fille restait optimiste. Mais comment pouvait-elle grandir dans un monde si pollué, violent et peuplé de gens égoïstes ne connaissant plus la définition du mot « communauté » ? Un monde peuplé de clones semblables, esclaves d'une société ne songeant qu'à faire des bénéfices ?
La réponse est simple : elle ne le pouvait pas. Pas correctement.
Peut-être, au cours de ce récit, avez-vous pensé que les autres personnes agissaient comme des machines, ou des monstres.
Mais il faut se rendre à l'évidence : ces gens, ce sont vous. Ce sont moi.
Ce sont nous.
Cette petite fille, c'est tous les enfants, tous les jeunes à qui les adultes laissent cette planète gâchée par les discriminations, les guerres et la pollution.
Par l'irresponsabilité des plus puissants, et le déni des autres.
« Ce n'est pas mon problème. », me diriez-vous.
En réalité, c'est notre problème à tous.
Et, inévitablement, le problème de cette petite fille qui ne verra jamais de ciels clairs ou de visages non-éclairés par des lumières bleues.
Nous avons tous étés cette petite fille un jour.
Pourquoi ne pas le redevenir ?
~
J'étais en colère, c'est venu tout seul ;-;
Bye-
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~Recueil de poèmes, chansons, nouvelles et autres~
Poésie"Nous sommes tous Du même cortège Séparés par l'écorce Soumis aux mêmes pièges Reliés par le destin." ~ Andrée Chédid