Chapitre 4 version édition

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Le véhicule s'arrête devant chez moi et instantanément, je remarque la voiture de Clay. Je me retiens de demander au chauffeur de faire demi-tour et de me ramener chez mon amie. Au lieu de ça, je règle la course et descends avec mon sac. J'avance le plus lentement possible sur l'allée bordée de roses. C'est la boule au ventre que j'ouvre la porte d'entrée. À peine refermée, ma mère et Clay arrivent, faisant semblant d'être inquiets alors que quelques secondes auparavant, ils riaient.

— T’étais où ?! Je n'ai pas arrêté de t'appeler ! m’interpelle Clay.

Sa voix se fait inquiète, mais lorsque je le regarde, ses yeux sont noirs et sa mâchoire contractée. Il ne vaut mieux pas que je reste seule avec lui.

— J'étais chez Jess, tu étais au courant, je te l'ai dit.

— Je n’en ai pas le souvenir. tu as plutôt oublié de m’en parler.  

— Maintenant, tu le sais, je suis là, tout va bien.

— Tu sais que je ne veux pas que tu ailles dans ce quartier. 

— Sinon Jessica va bien ? me demande ma mère.

Aussi étrange que cela puisse paraître, elle l’adore. Pas que ça me gêne, bien au contraire. Je pense qu'elle lui rappelle qu’elle était plus jeune.

Avant de connaître mon père, ma mère habitait, elle aussi, dans les quartiers sud, elle faisait du patinage pour se sortir de la misère de laquelle elle vivait, puis elle l’a rencontré. Ils se sont mariés, elle m'a eue et ma naissance a mis un terme à sa carrière de patineuse artistique. D'après lui, elle n'était pas aussi froide et rigide qu’elle l’est aujourd’hui. J'ai du mal à y croire vu que je l'aie toujours connue ainsi.

— Oui, elle va bien. 

— Super. On va bientôt passer à table, dit-elle, sans montrer le moindre signe d'intérêt à mon égard.

— Et ce sweat ? demande froidement Clay maintenant que ma mère a disparu dans la cuisine.

Je porte mes mains au col sans vraiment savoir pourquoi, comme si je souhaitais protéger ce vêtement.

— C'est Jess qui me l'a passé, j'avais froid.

— Ah ouais ? Et elle met des sweats de mec trop grand maintenant ?

— Ça doit être à son frère, je ne sais pas, à vrai dire, je ne lui ai pas posé la question.

Je vois bien qu'il ne me croit pas, mais je soutiens son regard.

— La plouc à un frère ?

—Arrête de l'appeler comme ça, tu veux ?! Et bien sûr qu'elle a un frère, Jeremy. Tu le saurais si tu t'intéressais un peu plus à elle. 

— Comme si j'en avais envie.

Je lève les yeux au ciel, bien décidée à défendre mon amie, mais ma mère nous interrompt. Pour une fois qu'elle tombe à pic…

— Vous venez manger les enfants ? nous appelle-t-elle.

Clay attrape ma main et serre si fort mes doigts qu'il m'arrache un gémissement de douleur.

— On réglera ça plus tard, dit-il en collant un grand sourire sur son visage au moment où nous entrons à notre tour dans la cuisine.

Le repas a été un supplice. Je  suis épuisée et je ne rêve que d’aller m'enfermer dans ma chambre, prendre une douche et me coucher. La présence de Clay me contraint à devoir faire acte de présence. Monsieur se prend, comme à son habitude, pour un prince. Je dois le servir et aller lui chercher tout ce qu'il désire. Jamais il ne m'a appelée comme le mec d'hier soir. "Princesse" ... Si seulement il savait que je suis loin d'en être une. Effectivement, je n'ai pas à me plaindre financièrement, mais je ne souhaite à personne de vivre ma vie. Si moi-même, je pouvais fuir loin, très loin de cette prison aux barreaux dorés, je le ferais sans hésiter. Seule la menace présente dans cette pièce me force à rester.

I Never Stop Loving You 1 & 2 (Sous contrat d'édition) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant