Chapitre 9 - Révélations

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Mon cœur battait à tout rompre et mes oreilles bourdonnaient. J'assistai, transie, à la préparation hâtive des deux hommes devant moi qui fouillaient précipitamment dans leurs affaires pour prendre les armes qu'ils avaient sur eux lors de leur arrivée dans notre réalité. 

J'avais l'impression que mon esprit quittait mon corps et que j'observais la scène depuis un tout autre point de vue. Car cette explosion n'avait rien de normal, et nous le savions tous que trop bien. Ce que nous ignorons en revanche, c'était à quoi nous attendre. La peur de l'inconnu me gagnait de plus en plus, alors que des sueurs froides m'envahissaient sans que je ne puisse rien y faire. Je fus soudainement tirée de ma torpeur par une main familière et chaude sur mon épaule.

- Il n'y a pas une minute à perdre. Nous devons y aller.

Des paroles simples mais fermes, prononcées sur un ton se voulant rassurant malgré le contexte. Je n'eu pas l'occasion de réfléchir plus, ni de prononcer la moindre parole, que la main en question glissa le long de mon bras pour rejoindre la mienne, la pressant doucement puis l'attrapant avec plus de force. C'était un geste qui se voulait réconfortant et qui m'aida malgré tout à dissiper légèrement mon anxiété grandissante. Puis, sans plus attendre, je fus entraînée derrière cette main, derrière cet homme à qui je m'apprêtais enfin à m'ouvrir il y a encore quelques instants. 

C'est ainsi qu'à peine la porte de la maison verrouillée, nous nous élançâmes tous trois en direction du parc, une boule grandissante à vue d'œil au creux de nos entrailles. 

L'air était devenu lourd et malsain. Une légère fumée, de plus en plus opaque à mesure que nous arrivions à destination, irritait mes bronches et me faisait tousser à plusieurs reprises. Mon rythme de course était loin d'être aussi rapide que celui de Kakashi, d'autant plus que j'étais gênée par mon souffle saccadé, résultat d'une pratique quasi inexistante de sport depuis mes études. 

Ou depuis ma naissance, après brève réflexion. 

Qui plus est, je trébuchais régulièrement derrière l'homme qui me guidait, le faisant jeter une multitude de regards inquiets à mon égard. A mon tour, je le rassurais à chaque fois d'une simple pression pour lui indiquer de continuer malgré tout. La situation était bien plus critique que l'état de mes poumons. Après de longues minutes de course et un bref instant de réflexion, l'argenté me fit signe de monter sur son dos, ce que je refusai catégoriquement d'un franc mouvement de tête. Je ralentissais suffisamment les deux hommes et je ne voulais pas être à l'origine d'une fatigue prématurée du Sensei de l'équipe sept. 

Cependant, je compris rapidement qu'il ne me laissait pas le choix quand il s'arrêta net devant moi et que j'atterris sur son dos. Sans me laisser le temps de répliquer, il enroula ses bras autour de mes jambes et repris ses foulées. Mes faibles signes de lutte ne servirent à rien, et j'acceptai d'être portée telle une enfant, résignée mais reconnaissante malgré moi de l'attention que me portait l'Hatake.

Pendant cette course effrénée, je jetais des rapides coups d'œil autour de nous. En dépit de l'heure tardive et une nuit bien entamée, la lumière filtrait sur les fenêtres de la majorité des maisons que nous croisions sur notre chemin. C'était probablement là le signe évident de la curiosité, et encore plus de l'inquiétude des habitants environnants. Sans doute la police était-elle également au courant et n'allait pas tarder à se diriger vers la source de l'explosion. Mais était-il capable de quoi que ce soit face au potentiel danger qui se trouvait là-bas ? Allaient-ils être en mesure de le canaliser ? En avaient-ils les moyens ?

La cime des arbres commençait maintenant à apparaître au loin. Nous approchions de notre destination. Je perçu un échange de regard entre Kakashi et Naruto. Jamais le jeune renard ne m'avait paru si sérieux, si grave. Mon cœur se comprima un peu plus, tandis que je luttais pour déglutir malgré la boule dans la gorge. La tension était palpable et ne faisait que se renforçait au fur et à mesure que notre destination approchait.

Entre deux mondes | Kakashi x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant