Acacia

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La musique démarra et les artistes entrèrent sur scène. Les discussions baissèrent avant de s'estomper complètement : la salle devint silencieuse. Le public intrigué observait les corps apparaître et se mouvoir en rythme sur le devant de la scène. Les silhouettes se stoppèrent. La musique aussi. Dans la foule, les yeux des invités pétillaient d'impatience. L'ambiance était électrique.

Lizy sentait une boule d'excitation monter en elle alors que son cœur battait la chamade. Elle ferma les yeux, attendant immobile, le top départ. Elle entendait chaque bruissement que faisaient ses amies : les doigts de Moreen qui frappaient son pantalon anticipant la musique ; le pied frétillant d'Emma qui ne tenait plus en place ; Lola et Léa qui se chuchotaient un dernier encouragement. Elle recentra son attention sur elle-même et laissa les premières notes discrètes envahir son être. Puis la musique démarra complètement et tout ce qui l'entourait, disparu.

Il n'y avait plus que la musique et la danse. Son esprit était absorbé par chaque rythme, chaque pulsation. Elle était complètement immergée dans l'instant présent, et cela lui procurait une sensation indescriptible de liberté et de légèreté. Elle pouvait enfin délaisser les soucis de ses journées. Elle était libre. Vivante.

Le tempo monta crescendo et les membres des danseurs s'activèrent. Un pied frappa fermement le sol tandis que des mains s'agitèrent. Et la représentation démarra.

Enivrante. Sensuelle. Électrique.

Les danseuses se mouvaient avec une grâce féline, leurs hanches ondulant au rythme de la musique. Envoutantes, elles glissaient avec une fluidité fascinante à côté de leurs amies. Elles semblaient se fondre dans un même mouvement harmonieux, parfaitement synchronisées.

Leurs corps se frôlaient, se caressaient. Elles se dévoraient du regard. L'excitation était palpable, attisant des flammes d'envie chez les spectateurs.

Lizy se laissa emporter par la musique, les battements de son cœur se calèrent sur les vibrations de la piste de danse. Elle était dans une sorte de transe. Son sourire s'agrandit alors qu'elle sentit la main de Moreen caresser sa joue en même temps en parfait accord avec les notes basses et chaleureuses. Elle, qui refusait habituellement tout contact physique, aimait ses moments hors du temps où la musique était maître.

Moreen se recula, son dos s'arque-bouta vers le ciel, alors que Lizy se penchait à sa rencontre. Leurs déplacements délicats et sensuels se coordonnaient. Elles étaient sur la même longueur d'onde, la mélodie pour chef d'orchestre.

Les sourcils de Lizy se levèrent, ses lèvres se retroussèrent en une mimique de défi. En réponse, Moreen se rapprocha, et leurs visages se frôlèrent. Leurs souffles se mêlèrent, créant une tension électrique entre elles. Elles se séparèrent brièvement, avant de se rejoindre de nouveau. Lizy passa une main dans les cheveux de Moreen, tandis que cette dernière effleurait la peau nue de ses lèvres. Les corps se collèrent, leurs seins se caressèrent, leurs hanches se frottèrent. Leurs regards étaient emplis d'une émotion brûlante, d'un fantasme inassouvi. Lizy sourit alors qu'elle jouait de cette scène. Son immense confiance en Moreen la rendait sereine. Elle s'autorisa à taquiner son amie en lui tirant la langue, la faisant glisser sur ses lèvres. Avant de s'enfuir quelques pas plus loin pour continuer leur jeu du chat et de la souris.

Le rythme s'intensifia, et elles laissèrent libre cours à leur imagination. Les mouvements devinrent plus frénétiques, plus sauvages, plus sensuels. La chorégraphie mélangeait désir et passion. Elles se scrutaient, comme si elles étaient seules au monde, leur corps entremêlés en un ballet envoûtant. Les spectateurs étaient captivés, mais pour elles, il n'y avait personne d'autre que la musique. Pour Lizy, le public n'existait pas. Elle dansait pour elle-même, pour l'amour de la danse, pour la joie que cela lui procurait.

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