Recueil d'OS

Une échappatoire

Tu possédais absolument tout... Et pourtant tu ressentais toujours un vide profond. Une famille, un boulot de rêve, une maison, un fiancé mais rien de tout ça n'était réelle à tes yeux. De l'extérieur, on pouvait croire que tu menais une vie de rêves mais c'était faux.

Ton travail te bouffait à même la chaire. Les membres de ta famille n'étaient que des imposteurs. Ils n'avaient jamais levé le petit doigt pour t'aider alors tu avais appris à te débrouiller seule.

Trouve un boulot qui paye, arrête de pleurnicher, fait ci, fait ça...

Tout ce que tu avais aujourd'hui, tu l'avais eu à la sueur de ton front et c'est tout ce qui comptait pour toi.

Ton fiancé avec qui tu pensais filer le bonheur parfait s'est avéré n'être qu'un profiteur. De quoi profitait-il ? Assez simple, de ton amour, de ton corps et plus que tout de ton temps. Longtemps amoureuse, tu avais arrêté de compter les années qu'il lui avait fallu pour enfin te demander en mariage.

Un an et demi après sa demande et alors que tu pensais qu'il ne pouvait plus te décevoir, tu avais appris que son engagement n'était rien d'autre que le fruit d'un pari perdu avec ses amis.

Il n'était même pas là pour l'argent, sinon bien évidement qu'il t'aurais fait sa demande bien plus tôt. Tout ce qu'il voulait c'était te baiser sans que tu ne lui doives rien en retour. Qu'il puisse continuer à sortir avec ses amis sans avoir à s'occuper des malheurs de sa compagne du matin au soir.

Ton quotidien te décourageait.
Ton entourage te dégoutait.
Ta vie t'écœurait.

Aujourd'hui était l'anniversaire de ta mère et pour l'occasion un repas de famille avait été organisé chez tes parents. Les mêmes conversations revenaient en boucle chaque fois que vous étiez tous réunis et ça t'épuisais. Tu ne supportais plus de les entendre gindre comme des animaux et alors que tu pensais à juste fermer ta gueule comme chaque année, quelqu'un te donna l'opportunité de l'ouvrir bien grand.

Maman : Pourquoi tu ne parles jamais avec nous [T/p] ? Tu es toujours dans ton monde. Triturant tes petits pois dans ton assiette, tu ne pouvais plus empêcher les mots de sortir.

[T/p] : ~Soupire~ Parc'que vous êtes trop con...

Maman : Pardon ?!

Papa : Tu crois que c'est une façon de parler à ta mère ! Tu- Tu as lâché ta fourchette dans ton assiette avant de relever les yeux de ton repas froid.

[T/p] : Vous voulez m'entendre ?... Ecoutez bien parc'que ça va être simple et rapide... Tu dirigeas ton regard vers ta mère, avocate au tribunal de Tokyo. M'an, les gens les plus intelligents ne sont malheureusement pas toujours ceux qui parlent le mieux... Tes yeux glissèrent ensuite vers ton père, maire de la commune. P'a, c'est un secret pour personne, les hommes politiques doivent mentir sinon personne ne voterait pour eux... Te redressant sur ta chaise, tu continuas le tour de table avec ton oncle qui picolait depuis que son âge le lui avait permis. J'sais pas si t'es au courant mais très souvent quand on dit ne pas avoir de problème avec l'alcool, c'est qu'on en a un... Tu passas à la suivante qui se trouvait être ta cousine, enceinte jusqu'au yeux d'un connard qui s'était enfuit quelques secondes après avoir appris la nouvelle. Personne t'a dit qu'il fallait éviter de faire des enfants avec les gens que tu connais pas bien ?... Tes yeux bifurquèrent sur ton grand-père, raciste et en plus de ça homophobe. T'as remarqué que les mecs du FN avaient la même tête que les méchants dans les films ? Ton frère attendait presque son tour pour voir ce que tu allais bien pouvoir lui reprocher mais il ne se doutait pas que tu savais qu'il avait trompé sa femme. Entre avoir des principes et être un sale con, la ligne est vraiment très fine ! Penses-y la prochaine fois que t'iras voir ailleurs. Toujours dans le sarcasme tu t'arrêtas cette fois sur ton cousin qui ne jure que par la mode. Hugo boss habillait des nazis... Apprend qu'le style à son importance... Tu finissais ton tour de table par ta sœur encore jeune et qui vie sur son petit nuage un peu trop parfait. J'te le dis parc'que personne n'avait pris le temps d'me prévenir...Les dauphins sont des violeurs, méfis toi des apparences.