Partie 7 - Le sous-terrain.

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« Dans le jardin, il y'a un chemin qui mène à une petite forêt, et dans cette petite forêt, il y a un vieux sous-terrain qui mène à des cellules. C'est dans l'une d'elle que m'ont jeté mes tourmenteurs au lieu de me tuer comme il comptaient le faire tout d'abord. Ils m'ont arraché ma médaille avant de refermer la grille sur moi, mais je ne sais pas si ça veut dire que celle-ci a un rapport avec la malédiction. Je sais juste que lorsque je suis mort de faim et de soif après plusieurs semaines enfermé dans cette cellule, je me suis réveillé dans le château sans ma médaille autour du cou. Maintenant, dès que je m'aventure un peu trop longtemps dehors, mon cœur me fait mal et je finis par m'évanouir avant de me réveiller invariablement à l'intérieur du château. Je n'ai jamais réussi à approcher mon ancienne cellule à partir du moment où j'ai essayé d'y trouver des réponses en prenant mon courage à deux mains. Alors peut-être que la solution se trouve là-bas. Je n'en sais trop rien. »

Il regardait d'un air inquiet le plus grand lire ce qu'il avait écrit sur un papier, après avoir traduit certains de ses mots grâce à un dictionnaire français moderne - vieux français qu'il était allé chercher chez lui la veille après qu'il lui ait donné ce mot. Guillaume releva le visage pour le regarder grâce au miroir qu'ils avaient ramené dans la grande pièce et il le vit lui sourire doucement :

« Tu écris vraiment bien, Aurél. Mais ça m'a pris du temps à tout traduire. C'est fou comme notre langue a changé en 800 ans.

— Désolé, murmura-t-il et Guillaume lui sourit comme s'il l'avait compris avant qu'il ne voit Claude se lever subitement.

— Bon. Ça me paraît assez clair. Si tu n'arrives pas à t'approcher de cet endroit, Aurél, ça semble évident que c'est là qu'on doit chercher. Matthieu, tu me montres à quoi il ressemble ce collier déjà ?

— Sa médaille, le corrigea le blond avant de montrer la page du livre à son ami. Elle est plutôt banale, sans fioritures. On dirait un ange gravé dessus...

— C'est Saint-Michel, Guillaume interrompit-il Matthieu et il se tourna vers lui, surpris qu'il sache cela. Je l'ai regardée à la loupe hier soir après avoir traduit le mot d'Aurél, puis j'ai fait mes recherches sur la signification. Beaucoup de nobles, et de non-nobles aussi d'ailleurs, donnaient cette médaille à leurs enfants avant. Comme gage de protection. Saint-Michel est l'ange choisi par Dieu dans la Bible pour défaire le Diable. Alors symboliquement... c'est très fort. Les parents qui offrent cette médaille à leurs enfants lui demandent de protéger leurs progéniture. C'est bien ça, Aurél ? »

Il hocha la tête quand Guillaume lui demanda ça en se tournant vers lui et ce dernier lui sourit doucement. Son cœur rata un battement dans sa poitrine à ce sourire.

« Très bien. Alors... Qu'est-ce qu'on attend pour aller dans ce sous-terrain ? entendit-il Ablaye dire alors, l'interrompant dans sa contemplation du plus grand. Parce que moi je vous préviens...! Je fais ça pendant qu'il fait encore jour. Dès que le soleil se couche, je me casse...! Vous ne me ferez pas rester dans la tombe d'un mort à la nuit tombée ! Désolé, Aurél, même si c'est toi. »

Il haussa les épaules, signifiant qu'il comprenait parfaitement ses réticences, puis il sursauta en sentant Guillaume passer une main doucement dans ses cheveux.

« Ablaye a raison. On revient vite, Aurél. Et avec un peu de chance... avec ta médaille. »

Il hocha la tête, inquiet de ce que ces derniers allaient bien pouvoir trouver dans la cellule, et quand Guillaume se leva du sol en pierre, il se retint de justesse de le retenir. Cependant, il vit que Matthieu avait vu son geste dans le miroir et celui-ci lui fit un clin d'œil avant de poser un doigt sur sa bouche d'un air de dire Je garderai ton secret. Il rougit doucement et offrit un petit sourire reconnaissant à ce dernier, embarrassé. Il fallait vraiment qu'il se contienne.

***

Ça faisait maintenant une heure que les quatre garçons étaient partis et qu'il attendait anxieusement leur retour quand la porte de la grande pièce s'ouvrit à la volée, le faisant sursauter :

« Aurél ! On a trouvé ta médaille ! entendit-il la voix de Claude lui dire et il sentit son cœur rater un battement à cette nouvelle avant de voir leurs mines troublés.

— Elle est posée juste devant ta cellule... Mais assez loin pour qu'un homme ne puisse pas l'attraper de l'intérieur. Comme pour te narguer pendant que tu étais enfermé dans cette dernière... expliqua Ablaye et il fronça les sourcils, se demandant pourquoi ils lui racontaient tout ça.

— On n'a pas réussi à la sortir du sous-terrain, Aurél, lui dit alors Matthieu en s'accroupissant devant lui. On a essayé au moins trois fois et à chaque fois c'était comme si une force magnétique l'empêchait d'en sortir.

— Il va falloir... qu'on t'y amène. »

Il fronça les sourcils en entendant Guillaume lui dire ça en s'accroupissant à son tour devant lui et il lui jeta un regard paniqué en voyant qu'il était sérieux avant de secouer la tête :

« Aurél, je sais que tu as essayé déjà... Mais là... c'est moi qui vais t'y amener, ok ? Je vais te porter sur mon dos vu que je suis le seul à pouvoir te toucher. Et tu verras, je suis sûr que je fais des plus grandes enjambées que toi, lui dit dans un sourire l'autre garçon. Tu verras, tout se passera bien. Tu es d'accord ? »

Il réfléchit un moment, se disant qu'il n'était même pas sûr que c'était sa médaille qui serait à même de briser la malédiction et complètement terrifié à l'idée de remettre les pieds dans ce sous-terrain. Il revoyait encore les brigands l'y amener de force malgré ses supplications et ses appels à l'aide.

« On sera avec toi, Aurél. T'es plus seul maintenant. Tu me fais confiance ? » lui demanda Guillaume, le sortant de ses pensées, et il se mordit fébrilement la lèvre inférieure avant de céder et de hocher la tête.

Oui, il faisait confiance à Guillaume. À ses amis aussi. Et s'il avait une infime possibilité de briser cette malédiction, alors il devait tenter le tout pour le tout. Et tant pis s'il revoyait l'endroit de ses cauchemars. Cette fois, il n'était plus seul.

Mini Fiction OrelxGringe - Le château hanté.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant