Partie 8 - Le protecteur.

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« Pétard, Claude...! C'était vraiment utile d'apporter le miroir ? entendit-il Guillaume demander à son ami alors qu'il était sur son dos et il se tourna vers ce dernier pour jeter un regard hésitant au miroir que celui-ci transportait avec Ablaye.

— Bah bien sûr attend... Je veux qu'on continue à pouvoir voir Aurél. Surtout pendant qu'il mettra sa médaille !

— Guillaume... Je me sens mal... murmura-t-il en se penchant vers le plus grand alors qu'ils approchaient du sous-terrain dans la forêt et quand il toucha sa tête de la sienne, Guillaume sembla comprendre que quelque chose n'allait pas sans même avoir entendu ce qu'il avait dit.

— Aurél, tiens bon. On est bientôt arrivés là. Je te promets. »

Il hocha la tête et ferma les yeux en apercevant l'ouverture du sous-terrain. À mesure qu'ils se rapprochaient, son palpitant se serrait de plus en plus dans sa poitrine. Il se doutait que le fait que les restes de son corps mortel reposaient dans cette cellule créait un paradoxe en tentant de s'en approcher et il se demanda un instant si les quatre garçons avait vu ces derniers. En revoyant le visage presque livide d'Ablaye quand il était entré dans la grande pièce, il en conclut que oui. Il rouvrit difficilement les yeux en sentant Guillaume descendre des escaliers sous lui et devant ses yeux, il eut l'impression de voir les brigands le forcer à avancer dans les escaliers, le poussant ensuite dans le sous-terrain. Il avait tellement tenté de se débattre. Mais rien n'y avait fait. Ceux-ci avaient seulement resserré leur emprise sur ses bras et quand ils l'avaient poussé dans la cellule sombre, il était tombé la tête la première dans la poussière, se rattrapant au dernier moment avec ses mains. Puis un des brigands s'était accroupi à côté de son visage et lui avait arraché sa médaille, lui disant qu'il n'aurait de toute façon plus besoin d'aide maintenant et que les anges n'avaient pas que ça à faire que d'aider quelqu'un comme lui. Il lui avait dit qu'il avait voulu tout ce qui était arrivé et que tout était de sa faute, parce qu'il l'avait demandé. Ensuite, le brigand était sorti de sa cellule et avait refermé les grilles avant de jeter sa médaille dans le couloir, dans la poussière. Il n'avait pas réussi à l'attraper les jours qui avaient suivi et il avait prié pour qu'on vienne le sauver, en vain. Il se sentait partir en pensant à ce moment-là quand il sentit Guillaume s'arrêter et le faire descendre de son dos, aidé par ses amis. Il sentit ces derniers le poser sur le sol et bientôt, il sentit le torse chaud du plus grand contre son dos, le rassurant de sa présence.

« Aurél, on y est. Reste encore un peu avec nous. Juste le temps que je t'accroche ta médaille, ok ? Tu sais que tu peux le faire, t'es tellement fort. »

Il voulut contester cette affirmation, mais il ne s'en trouva pas la force nécessaire et alors, il sentit les doigts chauds de Guillaume passer la chaîne de se médaille autour de son cou, sous ses longs cheveux noir, tandis qu'il se forçait à entrouvrir les yeux. Il eut un instant espoir que quelque chose ne se passe, mais non et il vit alors un grand voile noir s'abattre sur ses yeux, comme à chaque fois qu'il perdait connaissance. Ce n'était pas ça, ils s'étaient trompés.

***

Aurél... Eh, réveille-toi... On a gagné. On a gagné, n'est-ce pas ? Vu que tu es encore là...?

Il revint à lui en entendant la voix de Guillaume l'appeler de très loin et il ne put pas dire combien de temps il avait décroché de la réalité. Des minutes ? Des heures ? Il n'en avait aucune idée. Il poussa un petit gémissement en refaisant surface et quand il entrouvrit les yeux, tout ce qu'il vit devant ces derniers fut des taches de couleurs claires. Il cligna des yeux et petit à petit les taches se firent plus nettes et laissèrent place à trois visages penchés vers lui, le regardant les yeux écarquillés. Le visage des amis de Guillaume.

Mini Fiction OrelxGringe - Le château hanté.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant