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PDV NORA

J'essuie mes larmes avec un énième mouchoir, le regard affligé du policier montre qu'il cherche ses mots et qu'il ne sait plus quoi me dire. Une deuxième policière se trouve dans la pièce, les bras croisés, le regard complètement neutre et figé, laissant flotter un air glacial dans la petite pièce qui sert de bureau aux deux officiers.

- Vous allez vraiment rien faire là ? Arrivé je à articuler difficilement en ravalant mes larmes.

- On peut rien faire, là est la différence.

- Mais j'ai des messages, des vidéos, des appels ? Je comprends pas ce qu'il vous manque.

Les deux policiers se regardent alors, embêtés mais je sais qu'ils ne vont trouver aucune solution et m'abandonner d'ici quelques minutes, me laissant repartir en danger.

- Je suis désolé Madame Daros. On peut plus rien faire pour vous, il a une injonction d'éloignement pendant encore un mois et demi par contre.

- C'est pas suffisant. Dis-je en m'énervant sérieusement. Il m'a agressé physiquement et sexuellement.

- Qu'est-ce que vous voulez qu'on vous dise ? Souffle la policière en m'indiquant de me calmer.

- Je sais pas ? Ouvrez une enquête, appelez le procureur, arrêtez le, je dois vous apprendre votre métier ou quoi ? Crié je en me levant en en perdant totalement le contrôle.

- Vous pouvez partir. Me coupe l'homme.

J'ai plus de mots qui me viennent en bouche, je me sens humiliée et si peu importante pour que même avec les larmes aux yeux, ces officiers ne me prennent pas au sérieux.

- Continuez et je préviens la presse.

- Eh bien, faites écoutez. Vous devez partir maintenant, c'est un ordre.

Mes yeux sont toujours perlés de larmes, et je tremble. J'ai rassemblé tout mon courage pour enfin aller porter plainte et au final, tout s'effondre encore plus violemment. Je me sens plus en sécurité, et j'espère sincèrement que Luke va se tenir éloigné.
Je rejoins ma voiture en pleurs, profondément en colère contre la justice française qui ne fait rien pour les femmes. Cette justice qui va me laisser comme ça, purement et simplement en danger, avec un fou dans les parages.

Il est déjà 16h. J'ai patienté un temps fou dans la salle d'attente pour ça. Je scrolle sur Twitter pour fuir la réalité évidemment, j'y aperçois des photos de l'équipe de France, cela me fait automatiquement sourire. Kylian est toujours aussi beau et ils ont tous le sourire.

Je constate qu'il a essayé de me joindre, deux fois. Déjà? Il est complètement accro à moi et ça me fait bien rigoler. Je vais pas lui parler tout de suite de l'épisode du commissariat, je préfère qu'il passe son stage tranquillement, sans se prendre la tête et qu'il profite bien.

Je me promets de le rappeler en entrant à la maison, je serais bien plus au calme dans ma chambre pour discuter avec lui, plutôt qu'à moitié en crise d'angoisse dans ma voiture. Je pense que je vais sortir avec Clara et Maria boire un verre ce soir, je me sentirais plus en sécurité que seule.


PDV KYLIAN

Tout le monde me félicite et j'ai du mal à le croire. Le coach a pris la décision de me nommer capitaine des Bleus, c'est surréaliste. J'aurais jamais pensé m'envoler aussi haut, aussi rapidement. J'ai qu'une hâte, appeler mon père, ma mère et Ethan pour les mettre au courant. Je sais qu'ils seront fiers et ça me rend sincèrement heureux. La vérité c'est que la première personne que j'ai essayé d'appeler c'est Nora, mais elle répond pas.

Stargazing | kylian mbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant