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PDV NORA

J'ai pas dormi de la nuit. Je suffoque presque, c'est comme si je ressentais la douleur physiquement, que mon coeur se déchirait et que je n'arrivais même plus à respirer correctement. Maria est là comme toujours.

Elle a passé la nuit à mes côtés malgré mes cris sûrement insupportables et mes coussins mouillés par les larmes. Elle est là à me carresser les cheveux tout en me chuchotant qu'elle est là et que ça va aller.

Mes pleurs d'hystérique ont un peu alarmé ma soeur et mon père, j'ai fini par dire que c'était juste une histoire d'amour qui s'était terminé, mais mon père a jugé que j'étais ridicule "à chialer" comme ça.

- Maria, c'est trop dur. Suffoqué je dans mes larmes.
- Je sais mon amour, je sais..

Le regard attendrissant de Maria est sûrement la seule chose qui m'empêche de sauter du balcon là dans l'immédiat. Cette douleur est toute nouvelle pour moi, je l'avais jamais ressentie auparavant et étonnement la rupture avec Luke m'avait fait découvrir la liberté. Là j'ai plutôt l'impression qu'on me l'enlève.

La douleur d'une rupture est incommensurablement imbattable. On pourra dire ce que qu'on veut, mais c'est comme un deuil, un deuil d'une relation qu'on a vécue mais aussi de celle qu'on aurait pu vivre et des plans qu'on s'était fait dans la tête. C'est dire au revoir à notre stabilité, à un pilier dans notre routine. Et quoi qu'on dise, la douleur qu'on ressent dans ces moments là, est indescriptible.

Je sais pas quand je vais le revoir. Peut être qu'on ne se reparlera jamais, peut-être que je le verrais seulement depuis mon siège ou devant ma télé.

- Je .. je veux plus retourner au parc. Soufflant en pleurant de plus belle.

- Alors on ira plus, le temps que ça guérisse, ne t'inquiètes pas.

- Je guérirais pas, je pensais que si mais non.

- Bien sûr que si Nora, ça va être dur une semaine et après tu vas t'habituer, je te parle en connaissance de cause. 

- Mh.

J'attrape mon drap pour essuyer mes larmes pour la trentième fois. En fait j'ai arrêté de compter. J'essaie de me lever après cette nuit impossible, où je n'ai pas pu fermer l'œil. Il est 10h du matin et j'ai toujours pas dormi.

Gaëlle est à l'école, mon père au travail et ma mère dort. J'arrive à me traîner jusqu'à la salle de bain et je me glisse sous l'eau chaude pour me rafraîchir les idées et me laver le visage, noirci de mascara.

C'est sûrement la pire douche de ma vie. Ce genre de douche où t'as l'impression que tu peux tomber à tout moment, où t'as la tête lourde à force de penser et de pleurer et que tu peux presque sentir la douleur te faire vaciller. J'essaie de souffler et mettre mes pensées sur pause le temps d'un simple shampooing, mais cela semble inconcevable.

Ce midi, Maria a insisté pour rester me faire à manger parce qu'elle sait pertinemment que sinon je ne mangerais pas. C'est vrai que j'ai juste envie de dormir et de pleurer actuellement.

Je pense que c'est vraiment mon ange gardien.

——
PDV KYLIAN

Dire que je suis obligé de m'entraîner. Ça me fout les nerfs. Les gens vont encore souligner "mon manque d'investissement" et le fait que j'ai perdu mon sourire. C'est fou de faire des commentaires sur les gens comme si t'avais un point de vue omniscient sur leur vie.

J'ai la tête en vrac, j'ai pas dormi cette nuit et j'ai qu'une hâte c'est rentrer chez moi. Je me suis jamais autant dépêché de me changer en rentrant aux vestiaires. J'ai une boule dans la gorge qui grandit de plus en plus et je peux sentir qu'elle envahit même mon thorax.

La vérité c'est que je n'ai pas pleuré. Des fois, la douleur est tellement grande que ça vous coupe la respiration, vous avez même plus l'énergie d'exprimer vos émotions parce que tout est vide, c'est le néant dans votre esprit, et parfois on peut penser que vous êtes insensibles, mais c'est tout le contraire. Justement.

C'est comme ça que vous exprimez votre douleur. Par le vide et l'apathie. C'est une des pires sensations au monde, et dans ces moments là, on supplierait même de retrouver nos émotions et de pouvoir les ressentir, même les négatives. Être dans un état végétatif, ne trouver aucune raison de sourire, ni de pleurer, ni de hurler..

C'est ce qui m'arrive en ce moment.

La seule chose que je ressens encore, et qui prends toute la place c'est le manque. Le manque de son odeur, le manque de son rire, le manque de sa voix.

Je sais pas comment je vais faire sans elle, mais j'essaie de me conditionner. De toute façon, j'ai pas le choix, c'est obligatoire. Je suis Kylian Mbappé, tout le monde attends des choses diverses et variées de ma personne. Que ce soit au club, dans mon équipe de sélection dont je suis capitaine.. partout.

J'ai pas le droit à l'erreur, j'ai pas le droit de faiblir. Sinon cela signifierait ma chute, malheureusement.

J'aurais envie de m'enfermer pendant une semaine, de parler à personne, mais c'est impossible, j'ai des devoirs à assurer. J'ai pas le droit de m'arrêter.

Mais putain, elle me manque, elle et ses stupides blagues. Ses stupides cheveux qui se retrouvaient par magie dans ma bouche pendant la nuit. C'est horrible, j'ai l'impression que c'est un cauchemar, mais même si c'est idiot, j'ai l'impression que j'en ai pas fini avec elle.

C'est comme si mon intuition me disait d'être patient même si je suis quasiment sûr que c'est juste moi et mon espoir stupide, l'espoir qu'on se retrouve, qu'on réussisse enfin ensemble. Mais c'est sûrement qu'un espoir irréaliste car mon cerveau n'accepte pas la réalité. Je me connais, je sais que d'ici 3 jours, la colère et la frustration reviendront, c'est toujours comme ça que j'exprime tout. Je vais être en colère, pas contre elle, mais simplement en colère.

Elle a laissé quelques trucs chez moi, mais la vérité c'est que j'ai pas envie qu'elle vienne les chercher. Parce que si elle les récupère, j'aurais plus aucune trace d'elle au sein de mon appartement. Ça serait comme si notre relation n'aurait été qu'un rêve lucide, il me resterait que des souvenirs.

Et puis garder ses affaires me laisse une raison valable de la revoir, et rien que pour ça, j'ai envie de ne jamais les lui rendre.

Je finis de fermer mon sac, sans parler à mes coéquipiers. Avant de partir, Sergio m'attrape le bras et laisse échapper un "ça va ?" singulier avec son accent espagnol. Je me contente de lui répondre en hauchant la tête avec un léger sourire.

J'ai pas envie que mes amis s'inquiètent, je sais que je vais appeler Presnel et Tchaga en sortant, pour vider mon sac un peu mais sans trop en dire. Je sais pertinemment que je m'étalerais pas, parce que ça me ferait trop de mal, tout simplement.


🪐

bon j'ai failli chialer en écrivant ptdrr, je me suis appuyée sur mes expériences perso. , j'ai vraiment voulu montrer qu'il existe différentes réactions après une rupture, j'ai vraiment voulu faire ressentir les émotions des nos protagonistes, et montrer à quel point une rupture ne se digère jamais pareil.

C'est un chapitre un peu de transition avec peu de dialogues mais c'est pour vous permettre de vraiment comprendre ce qu'ils ressentent.

bisous ❤️

Stargazing | kylian mbappéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant