Chapitre 2

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Fuir avait été plus facile qu’elle ne l’avait pensé. Elle avait marché jusqu’à la station de métro la plus proche et prit la rame B jusqu’à la gare. Son cœur hurlant lui demandait de ne jamais s’arrêter, cette sensation de vie était si intense. Elle était arrivée au petit matin à la gare et avait retiré de l’argent, l’entier de son compte était à présent entre ces mains. Elle avait regardé intensément la caméra de vidéo-surveillance, c’était la dernière trace qu’elle comptait laisser à quiconque la chercherait. Après s’être débarrassée de sa carte de payement dans une poubelle, elle avait prit un billet pour le premier train. Qu’importe où il l'emmènerait, c'était le jeu du destin.

Et voilà 3 jours qu’elle était à Boston. Elle n’y avait jamais mis les pieds auparavant. La ville était bruyante et stressante, un New York moins extravagant, tout ce qu’elle détestait. Elle avait prit ces trois jours en espérant pouvoir planifier quelque chose, trouver un plan, un but. La simple idée de fuir n'était plus suffisante maintenant. Il fallait se débrouiller pour se faire oublier. Et ce n’était pas chose facile. Les médias ne parlaient que de cela.

« La fille unique du Gouverneur Cooper avait disparu » un choc pour toute l’Amérique qui se posait tellement de question. Avait-elle été kidnappée? Une rançon avait-elle été évoquée ? Serait-ce un coup de son rival democrate ? Tant d’absurdités qui se déchaînaient heures après heure. Dans un café, elle avait vu à la télé ses parents, unis devant les caméras, son père tenant sa mère en larme par la taille, comme pour la maintenir debout. Il avait supplié que tout le monde la recherche, que la moindre information lui soit communiqué. Clarke avait levé les yeux au ciel en voyant cela, sans le moindre remords, elle l’avait écouté parler en ne souhaitant qu’une seule chose: qu'ils se taisent enfin.

Rester ainsi était dangereux, sa photo était placardée partout et il était difficile de passer à côté de cette information. Elle avait donc investi dans une casquette de base-ball et cachait minutieusement son visage. Il fallait qu’elle quitte la ville au plus vite en essayant de ne pas prendre les transports en commun. Ce n’était pas une chose facile ici.

Le plan qui murissait dans sa tête était de plus en plus concret : louer une voiture grâce au faux permis de conduire, rouler jusqu’à Providence à une heure d’ici et acheter un véhicule d’occasion.

Dans cette ville, elle aurait moins de chance de se faire repérer, la police et les équipe de son père ne penseront pas à venir ici en premier, elle pourrait ainsi brouiller les pistes, puis, elle tracerait la route jusqu’à la Californie. Elle s’installerait dans un petit village sur la côte ouest et se ferait oublier.

Ce plan lui plaisait, il ne lui semblait pas compliqué et si elle se débrouillait bien, elle serait loin avant qu’on remonte sa trace jusqu’à Boston.

Mais la file pour louer une voiture s’étendait sur plusieurs mètres, les caméras de surveillances étaient réparties à peu près partout et sa casquette ne la cachait pas assez. Elle paraissait suspecte et alors qu'elle cherchait à ne pas attirer l’attention, elle avait l’impression que tout les regards étaient tournés vers elle.

Clarke soupira, son plan tombait à l’eau. Restait encore l’idée d’acheter une voiture ici, à Boston, mais ils retrouveraient sa trace en quelques heures. Elle était déjà restée trop longtemps ici, les choses allaient tourner à la catastrophe cela ne faisait aucun doute. La jeune femme était démunie, l’adrénaline des trois derniers jours redescendait et sa confiance en prenait un coup. Elle ne savait plus quoi faire et sursautait à chaque sirène de police. Telle une criminelle, elle se sentait epiée, paranoïaque comme elle ne l’avait jamais été, elle n’arrivait pas à réfléchir correctement.

- On devrait être à Providence dans une petite heure. Entendit-elle derrière elle. Une femme parlait, le nez sur les papiers de location d’une voiture tandis qu’un jeune homme se tenait à ses cotés. Elle continua. Si l'autoroute n'est pas trop surchargée, on pourrait rejoindre l’hôtel avant 18 heures et avant la pluie.

Getaway carOù les histoires vivent. Découvrez maintenant