Chapitre 6

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La nuit fut longue et froide. Au petit matin, Lexa avait réveillé Clarke et elles étaient parties. Le brouillard les avait accompagné une bonne partie de la matinée donnant une ambiance sordide à la route. Clarke avait soupiré d’ennuis plusieurs fois, amusant doucement Lexa qui, plus habituée à faire des longs trajets, trouvait ses réactions parfois enfantine. C’était toutes ces contradictions qui la faisait malgré elle, apprécier la blonde. Bien qu’en premier temps, son physique avait été le moteur de son approche, elle avait découvert lors de cette soirée au bar tellement de facettes différentes de la personnalité de la blonde. Tantôt aguicheuse, tantôt réfléchie, profonde et drôle, terriblement attirante et intelligente. Parfois, Lexa se surprenait à l’admirer, pas seulement physiquement, mais elle aurait aimé avoir un esprit si libre, ne pas tout calculer, les plans ne devaient pas toujours être suivit. Clarke avait décidé de partit du jour au lendemain sans se retourner, Lexa, n’aurait jamais réussit à le faire.

Elles firent quelques arrêts afin de mettte de l’essence et de manger quelque chose. Lexa en avait profité pour acheter quelques magazines à sa passagère, histoire de passer le temps. L’attention n'était pas bien grande, mais Clarke en avait été touchée. Lexa n’était pas la brute renfermée qu’elle aimait laisser voir. Non elle était loin d’être comme cela. Sous ses apprences strictes, elle cachait une sensibilité, trait de caractère qui l’avait d’ailleurs poussée à accepter de continuer le voyage malgré le secret de Clarke percé à jour. Elle était douce, surtout quand elle tentait de réveiller la blonde, sa voix ne s’élevait jamais, elle restait calme en toute circonstances même lorsque les autres utilisateurs de la route ne respectaient pas le code. Elle s’intéressait aussi à Clarke, maintenant qu’elle connaissait son identité, elle se permettait de poser des questions sur son enfance et toute sa vie en général.

Leurs rapports étaient détendus, comme si elles se connaissaient depuis toujours. Aucune n’avait fait d’allusions à leur nuit ensemble, ce n’était pas oublié pour autant mais comme une retenue, comme un souvenir, elles le gardaient précieusement. Dire qu’elles se désiraient encore était une évidence, et Lexa ne le cachait pas lorsqu’elle regardait la blonde, son sourire en coins, ses lèvres pincées, tout était sur la table pour le montrer. Mais aucune des deux ne retenta quoique ce soit.

Lorsqu’elles traversèrent une petite ville entre Saint-Louis et Colombia, la Mustang toussa. La voiture perdait en vitesse et en contrôle. Lexa avait beau appuyer sur l’accélérateur, rien ne se passait. Un nuage se dégagea du capot et un juron s’extirpa de la gorge de Lexa. Le soleil commençait à se coucher, la journée se terminait, les garages ne seraient jamais ouverts à cette heure ci.

La brune sortit de la voiture en claquant la porte, faisant sursauter Clarke qui n’y connaissait rien.

Cette dernière sortit a son tour et vint se positionner à côté de Lexa, elle fit mine de regarder elle aussi le moteur, un doigt sur son menton. La scène aurait pu être comique si Lexa ne s'énervait pas autant. Elle insultait le pauvre véhicule, rentrait la tête dans le moteur puis la ressortait avant de soupirer. Clarke ne savait pas si elle devait poser des question ou rester muette, elle avait peur de faire exploser la jeune femme.

Au bout d’une dizaine de minutes, un pick-up s’arrêta devant elles. L’homme qui le conduisait baissa sa fenêtre et les regarda. Il devait avoir une cinquantaine d’années, des joues bien ronde couvertes par une barbe rousse fournie. Casquette sur la tête cachant sa calvitie, chemise de bucheron tachée, mains de travailleur noircies. Son sourire inspirait confiance mais il montrait aussi toute sa joie de voir deux femmes dans le besoin face à ce problème mécanique.

- Un coup de main ? Demanda-il en coupant le moteur.

Lexa releva la tête avant de soupirer pour la centième fois. Elle ne repondit rien, laissa l’homme approcher avant de pousser légèrement Clarke sur le côté afin de laisser plus de place à leur « peut-être sauveur » pour trouver une solution à leur problème. Il mit les mains sur le moteur, regarda longuement son état avant de frotter son front.

Getaway carOù les histoires vivent. Découvrez maintenant