10 octobre 2092

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Lorsque Père est venu me voir aujourd'hui, j'ai pleinement senti l'inquiétude sur son visage. Elle était sincère, vraiment hein, ces traits tirés on ne les maquilles pas. Il s'est assis près de moi, silencieux, pensif, et il a fallut que je lui demande comment il allait pour entamer la conversation. Évidemment, il était inquiet, bien sûr... je l'ai dit, ça se voyait. Il était inquiet. Pour le pays..

Comment lui en vouloir ? Car nous n'avions pas été les seules victimes ; des attentats avaient été perpétré aux quatre coins de la république, tous plus ou moins basé sur le même mode opératoire mais, honnêtement, je n'ai pas eu le courage d'écouter ses explications. Je regardais ses lèvres débiter les détailles de l'attaques sans comprendre ses mots. C'était toujours les mêmes à vrai dire, ces mêmes menaces qui planent sur le Macr depuis le punch et, même avant, la guerre civile, et les tensions qui l'avaient préparé.

En principe, nous avons entériné cette paix le jour de la création de la RFO. Nous avions gagné, le peuple aussi par extension. Je me souviens des grandes fêtes qui avaient suivi la promesse de ce nouveau régime ; les gens n'étaient pas moins pauvres, ils n'avaient pas moins faim, mais on dansait et on chantait, on partageait nos repas et fêtait la victoire avec le peu que nous avions pût sauver de la guerre. Les rumeurs courraient bon train et c'est dans les premiers tractes, les premières esquisses de journaux indépendants, libre et légaux, que les grandes théories sur la refonte de ce nouveau monde se confrontait, faisait naitre un nouvel élan patriotique où chacun aurait son rôle à jouer, mais aussi sa part, à la fin, lorsque la machine se serait mise en branle. Mais si ces premiers mois furent secoués par cet excitation-là, relançant l'économie avec autant de vigueur que le peux 10 millions de fourmis unis par ce même désir de rebâtir un monde à leur image, de se le réapproprier, ceux qui n'adhérait pas à cette guerre, ceux qui, un jour, avait eu le malheur de faire part d'une certaine hésitation, un doute, un regret, ces gens là étaient chassé, rattraper et condamné arbitrairement par des foules en colère qui, soudainement, se sentaient en plaine état de droit.

A L'époque je n'avais que 8 ans, mais je me souviens des mots de mon père lorsque, après avoir été nommé à la tête du Macr – car il fallait de hommes de confiance, honnête, qui avaient su montrer leur amour du parti pendant la refonte pour diriger ce nouveau pays – il discourait devant cette foule-là. Il avait promis un contrôle rigoureux des forces opposante au régime républicain. Je n'avais pas vraiment compris ce qu'il voulait dire par là, mais ces mots m'avaient rassuré. La diabolisation de ces gens en avait fait des monstres paresseux, qui profitaient de l'ancien système, des rouages rouillés dans ce grand effort collectif, un frein pour cet idéal que nous tentions d'atteindre. C'était, en quelques sorte, devenu un besoin vital de se détacher de ces minorités corrompues.

A l'époque, ce que je n'avais pas encore compris c'est que... par opposants au régime, il pensait aussi à toi ?

10 octobre 2092


Le journal de PaulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant