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Un mal de tête insupportable me réveille, et je mets quelques instants à réaliser que j'avais perdu connaissance. Lorsque j'ouvre les yeux, je suis allongé sur le sol froid et dur d'une pièce sombre. Je peine à distinguer quoi que ce soit dans l'obscurité totale, mais je comprends rapidement que je ne suis plus à l'extérieur. Je me redresse lentement sur mes coudes, essayant de comprendre où je suis. J'ai l'impression d'être dans une cave ou un entrepôt abandonné. Plus le parking du supermarché, plus devant ma voiture, sans mes course. Je suis totalement désorienté.

« Qu'est-ce qu'il se passe...? »je murmure, essayant de me rappeler ce qui s'est passé avant que je ne perde connaissance.

Soudain, une lumière éblouissante s'allume, m'aveuglant brièvement. La pièce s'éclaire peu à peu, et je réalise que j'étais en effet enfermé dans une immense cave. La pièce est rangée et organisée, avec des centaines de paquets volumineux empilés les uns sur les autres. Je parcours la pièce avec minutie, scrutant chaque recoin en quête d'une issue de secours. Mais rien, pas même une petite fissure dans le mur, rien qui puisse me permettre de m'échapper. Je tente de garder mon calme, de ne pas laisser la panique m'envahir, mais la situation est terrifiante. L'angoisse monte en moi tel une vague qui menace de m'emporter à tout moment.

« Ne panique pas Zeyna, je vais trouver un moyen de sortir d'ici », je me disais en tentant de me rassurer. Mais mon espoir est vite dissipé lorsque je croise le regard d'un homme, de cet homme que je reconnais immédiatement, malgré l'absence de son bandana. Son regard est aussi féroce et effrayant que dans mes pires cauchemars. D'autres hommes entrent alors dans la pièce à cet instant, et je sens leur présence menaçante peser sur moi. Ils me fixent avec avidité, comme des prédateurs qui ont repéré leur proie. Mon rythme cardiaque s'accélère, tambourinant dans mes oreilles. La panique m'envahit, et je cherche désespérément un moyen de fuir. Mais rien ne se présente à moi, tout est sombre, sale et lugubre. La pièce est un véritable cauchemar, et je suis en plein dedans.

Les hommes chuchotent entre eux, ils s'échangent des regards, certains ricanent, d'autres me regardent avec insistance. Je me sens vulnérable, telle une brebis face à des loup affamés. Soudain, l'un d'eux fait résonner sa voix dans la pièce me faisant sursauter, comme si elle annonçait le début de la fin.

« Khrom, on fait quoi maintenant ? » demande-t-il en se tournant vers celui qu'il considère comme leur chef.

Le fameux Khrom, l'homme au bandana, hausse simplement les épaules en réponse, gardant ses yeux rivés sur moi, m'empêchant de détourner le regard.

« Et si on la torturait et qu'on envoyait la vidéo à Djibril ? » propose un des hommes.

Un frisson parcourt tout mon corps à l'idée de cette suggestion, mais je m'efforce de rester silencieuse, de ne pas leur donner le plaisir de voir ma peur.

« Ou mieux encore, si on la violait ? » ajoute un autre homme avec un sourire vicieux, comme s'il s'agissait d'une plaisanterie banale.

A ces horreurs, mon corps tout entier est secoué de tremblements. Je sens la nausée m'envahir et ma respiration devenir haletante. J'ai envie de hurler, de fuir, mais je suis complètement paralysée par la peur. Sont-ils humains...?

Finalement, le fameux Khrom, se décide à prendre la parole :

« Fermez vous gueule tous les deux. Pour l'instant, vous n'allez rien faire du tout. Mehdi, ramène-moi mon téléphone. Il est sur la table du salon. Les autres, dégagez tous ! Qui vous a dit de rentrer déjà ? C'est moi qui m'en charge. Cassez-vous ! » ajoute-t-il d'une voix est sèche et autoritaire.

Sous les ordres de Khrom, ce Mehdi s'active tandis que les autres membres quittent la pièce sans émettre la moindre objection à l'encontre des ordres du chef. Pour ma part, je reste figé sur place, terrifié à l'idée de bouger le moindre muscle. Je sens la présence de Khrom se rapprocher de moi, et son énergie sombre et négative m'envahir jusqu'à m'étouffer. Je me mets à pleurer, impuissante face à cette atmosphère pesante et étouffante. Les larmes coulent le long de mes joues, tandis que je me sens écrasé sous le poids de la de la peur. Je n'ose même pas lever les yeux pour croiser le regard de cet homme, et peur de découvrir l'horreur qu'il prépare.

KILL ME : Le Kidnapping de Zeyna KeïtaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant