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Je frémis à l'idée que Khrom ait pu laisser la porte entrouverte délibérément... Je remercie une centaine de fois le tout puissant tout en sortant de cette chambre. Longeant le long couloir, mon cœur se met en pleine tachycardie, mon adrénaline était à son paroxysme. Mes pas résonnaient sur le sol en marbre poli et j'avais l'impression que chaque battement de mon cœur était amplifié par les murs. Je regarde les moindres recoins du couloir, il m'a fallu marcher quelques mètres pour enfin voir des escaliers. Cette endroit était tout bonnement gigantesque.

Je pense être au dernier étage, le plus haut. Je ne pourrais pas m'enfuir en sautant par une fenêtre, je me briserais une jambe, voir plus que ça.

Quelques minutes plus tard, des pas se font entendre dans les escaliers. Je sursaute violemment, manquant de tourner de l'œil face à une telle montée d'angoisse. Mon cerveau tourne à mille à l'heure, cherchant désespérément une solution. Je cours vers la première porte venue et l'ouvre rapidement, c'était une chambre. Je m'y enferme, puis je colle doucement mon oreille contre la porte, retenant ma respiration, on n'entendait plus rien... C'est à ce moment précis je remarque un téléphone, plus précisément le miens. Il était posé là, sur le lit de cette chambre m'appelant presque. Je me jette littéralement dessus en l'allumant tout de suite. Alors que je suis entrain de lire chaque message que j'avais reçu depuis une semaine, une petite réflexion me passe par la tête, une réflexion qui me glace le sang en une fraction de seconde ; Si mon téléphone est ici, cela veut dire que cette chambre est à...

« Wesh ! C'est qui dans ma chambre, ouvre ta race ! »

Khrom... Je suis complètement piégée... il va me trouver ici, s'énerver, et il me tuera...  Je l'entends ouvrir la porte, avec le double des clés sûrement. Mon cœur se met à battre la chamade et mon corps se fige, mon premier reflex est de cacher mon téléphone dans mon soutien gorge puis sans réfléchir, je me jette sous le lit en me mettant à prier ; faites qu'il ne me voit pas... faites qu'il ne me trouve pas... Ya Rabi je t'en supplie... par pitié... Ai pitié de moi Ya Allah...

La porte s'ouvre assez violemment puis je le vois se déplacer dans la chambre en parlant seul, il inspectait les lieux. Comme un fauve cherchant sa proie, il cherchait qui attaquer. Mon corps tremble de peur alors que je le vois s'approcher du lit sous lequel j'étais caché. Je retiens mon souffle, priant pour que mes battements de cœur ne soient pas entendus.

Bredouille, Khrom finit par quitter sa chambre. Le soulagement m'envahit et mes jambes flageolent. Puis après quelques minutes, m'assurant que la pièce soit réellement vide, je sors de sous son lit pour courir à toute vitesse hors de la chambre et rejoindre celle que l'on m'a attribuée. Une fois seule dans celle-ci, sans attendre, je m'enferme dans la salle de bain à l'abri de quelconque regards. Je m rallume mon téléphone une seconde fois les mains moites et toutes tremblantes... Dieu merci qu'il était chargé.

Sans attendre ni même hésiter, j'appelle Djibril, quelques sonneries passent et il décroche.

« Zey' ?! C'est toi ?! »

Entendre sa voix cassée par la fatigue réchauffe mon cœur, je ne peux me retenir et je mets à pleurer à chaudes larmes, m'effondrant sur mes genoux. La douleur physique se mêle à la douleur psychologique, je suis épuisée.

« - Djibril ! Par pitié viens me chercher ! J'peux plus, j'peux plus... Ils... Ils... m'ont tabassée, j'ai mal ! Je suis enfermée, il me menace tous les jours, il...

- Je vais venir Zey', je te le jure ! Juste, sois patiente et ne cherche pas de problème... »

La voix de Djibril était rassurante, mais ma peur était plus forte. Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander si j'allais pouvoir m'en sortir.

KILL ME : Le Kidnapping de Zeyna KeïtaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant