Chapitre 2.1 : Rencontre capuchonnée

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Une sorcière.

Voilà ce qu'on disait d'elle maintenant.

Personne n'avait compris ce qu'il s'était passé et malgré le fait que Valentine n'avait pas approché James, les faits étaient là : elle était coupable. Dans l'opinion publique, elle était la suspecte idéale même si scientifiquement, évidement elle n'était pas responsable.

Elle se tourna dans son lit pour la énième fois.

Elle-même ne savait pas ce qu'il s'était produit, elle savait pertinemment qu'il s'était passé quelque chose et que c'était de sa faute mais rien ne le prouvait. Mis à part son mal de tête soudain survenu au même moment que sa colère et cette phrase qu'elle avait prononcée à voix basse dont elle ne connaissait ni l'origine, ni la signification, aucun contact physique ne s'était opéré. Ce genre de phénomène s'était déjà produit, rarement, mais c'étaient en partie eux qui étaient à l'origine de sa solitude et des humiliations au lycée. Jamais rien n'avait pu les expliquer, mises à part les similitudes des contextes mais Valentine ne savait même pas si c'était la réalité ou seulement son imagination.

Si c'était la réalité, qu'elle avait réellement des pouvoirs magiques, elle en serait ravie. Elle ne serait pas comme tous les autres héros de livres qui refusent de reconnaître qu'ils sont des êtres magiques quand on leur avoue le véritable nature. Au contraire, toute sa vie elle n'avait attendu que cela.

-    Hey arrête !

Comme pour lui donner raison, Style lui lécha le visage à grande lampée. Au lieu de le repousser, elle le fit monter dans son lit et il s'allongea en boule à ses pieds.

Cela faisait quelques jours qu'elle n'arrivait plus à dormir – depuis l'incident de James en réalité. Sa vie au lycée était devenue un véritable enfer, elle n'avait jamais été du genre à abandonner mais à présent elle-même se posait des question. Elle n'avait parlé de rien à sa grand-mère pour pouvoir aller à sa sortie au musée – nul doute que si Omé était au courant elle l'inscrirait d'office pour faire l'école à la maison. Or, elle ne devait pas baisser les bras, elle ne devait laisser tomber ni Madame Rossie – qui devait être bien soulagée de l'absence de James pendant quelques jours – ni son rêve de devenir peintre.

Si seulement le monde pouvait être différent.

***

Hypnotisée.
Elle était hypnotisée.
Elle avait rarement été heureuse à ce point.

Elle n'avait jamais été aussi fière d'elle qu'en ce moment, elle avait poussé ses retranchements et était montée dans ce bus pour arriver au musée des Beaux-Arts. Elle y était venue avec son club d'art du lycée, les moqueries étaient moindres, elle se sentait plus à l'aise avec des gens qui lui ressemblaient même si elle se mettait automatiquement à l'écart d'eux.

-    Comme vous pouvez l'apercevoir ici, voici un tableau de....

Les informations du guide ne l'intéressaient pas, elle se fichait complètement de l'auteur du tableau ou de ce qu'il avait voulu exprimer en dessinant telle et telle ligne de couleur, de l'époque, ... . Non, ce qui l'intéressait c'était ce qu'elle ressentait au contact de ces toiles. Ces formes, ces couleurs, ces graphismes, ces aplats, elle était transportée dans un autre monde.

Le musée était magnifique – à ces yeux le plus bel endroit qu'elle ait jamais vu. Elle ne remercierait jamais assez Madame Rossie de lui avoir permis d'explorer ce genre d'endroit.
Elle se sentait enfin chez elle, ici, le monde était différent.

Valentine souriait béatement, toujours en admiration devant un tableau de Monet qu'elle trouvait particulièrement incroyable, quand elle vit un homme capuchonné qui regardait une autre peinture plus loin. Elle allait lui demander son avis sur le tableau quand celui-ci l'a surpris à toucher la toile – il la frottait, il la grattait.

L'ArmondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant