𝐂𝐨𝐦𝐩𝐮𝐥𝐬𝐢𝐨𝐧 [HyunChan]

Chapitre 8

Me calmer ne fut pas une tâche facile, et lui expliquer fut pire.

J'étais dans un piètre état, tout poisseux de larmes, décoiffé, puant, recroquevillé au sol, n'arrivant plus à parler.

C'était dur d'expliquer la cause de cette crise à une personne qui ne connaissait pas ma vie.

Il sembla tout de même comprendre, entre mes larmes et mes tremblements, que je ne pouvais pas rester ici.

« Hyunjin, tu dois te calmer. »

Ses bras me tirèrent et m'adossèrent contre le bar de la cuisine, à côté d'un tabouret. Ses mains pressèrent mes épaules et son regard profond se figea dans mes yeux. J'avais l'impression qu'il me passait aux rayons x, ses yeux sondaient mon âme. Sûrement pouvait-il lire en moi comme dans un livre ouvert. Mais le sien de livre, était maintenu fermé, hors de ma portée.

Il me demanda de respirer et lentement je finis par me sentir mieux, enfin, tant est que je pouvais me sentir moins accablé. Il me lâcha et se releva.

« Je peux ranger la boîte pour toi.

- Non ! »

Il haussa un sourcil. Je toussais, j'avais mal à la voix, après cette heure.

« Je veux dire...désolé, je ne veux plus en entendre parler. »

Je baissais la tête, fatigué. Mon coeur battait encore trop vite et mes yeux me brulaient.

« Je vais appeler Jimin » affirma-il.

Ma bouche s'ouvrit, prête à s'insurger une deuxième fois, mais son regard me coupa net, il ne laissait pas place au débat. Il avait déjà le téléphone contre l'oreille.

« Bonsoir Jimin.

« Oui, c'est à ce propos.

« Il est prêt de moi. Si tu voyais son état, tu verrais qu'il ne peut pas rester ici.

« Non, je ne te demandais pas ça.

« Ça ne m'embête pas. Bonne fin de soirée. »

Pour un appel bref, ça en avait été un. Mr Bang rangea son téléphone dans sa poche et s'accroupit devant moi.

« Je viens de me mettre d'accord avec Jimin. Tu ne peux pas rester ici »

J'avais l'impression que l'on m'infantilisait, on prenait des décisions pour moi et ça m'insupportais. Mais je tus ces dérangeantes pensées et demandais:

« Où vais-je aller ?

- chez moi. »

Je ne réagis pas et hochais la tête. Le blond gardait lui aussi un visage neutre, ne trahissant aucune expression. Je ne savais pas si ça m'agaçait ou si c'était apaisant. Je ne pouvais pas savoir ce qu'il ressentait, ce qu'il pensait, alors ça m'énervais. Mais en même temps, je n'avais pas l'inquiétude de devoir le décrypter, et ça, c'était plus agréable.

« Tu vas savoir marcher ? »

Aucune idée. Je réussi à me relever, mais j'étais vidé de mes forces. Un contrecoup de tout. Mr Bang le vit et il passa mon bras sur son épaule, apportant une grande aide à mon corps vacillant.

Bringuebalant, nous descendîmes les escalier. C'était surtout moi qui était bringuebalant, lui semblait garder une classe à toutes épreuves, j'en étais bouche bée.

Je retournais dans cette voiture blanche. Moi encore plus crade qu'avant. Si je n'avais pas été aussi fatigué, j'en aurais ris, mais mes yeux se fermaient tout seul et mes jambes répondaient à peine.