golden tears - kavehtham

| 0 | L'enfant aux yeux rubis

- Dis Kaveh, c'est quoi ton rêve le plus fou ?

Qu'avait-il pensé, à ce moment-là ? Il n'était qu'un petit garçon. Il n'était qu'innocence et rêves, espoirs et joie. Il répondrait sûrement qu'il voulait être un prince, un super héros ou bien un docteur...

- Moi ? J'aimerais être comme ma maman ! J'aimerais construire des maisons tous les jours et rendre les gens heureux avec mes coloriages !

Parce que les petits enfants rêvaient d'être comme leurs parents, leurs modèles. En tout cas, lui, Kaveh, avait toujours adoré le sourire heureux de sa maman quand elle travaillait sur un projet. Il avait toujours été fasciné par l'architecture.

- Maman, maman ! Tu pourras me raconter encore ton histoire ?
- Bien sûr, mon chéri. Attendons juste que ton papa rentre. 

Le petit garçon hocha la tête. Jovial et adorable, il était un véritable rayon de soleil, à lui tout seul. Il était la fierté de sa mère, une artiste à la grande sensibilité.

Kaveh entendit la porte de la maison débordante de lumière s'ouvrir et se leva, pour courir vers la porte. Son père, qui s'était déjà empressé d'embrasser sa mère, s'illumina quand il le vit s'approcher. Le petit garçon parut dégoûté de voir cette marque d'affection bien qu'il était intrigué. Il se précipita dans les jambes du grand homme qui le souleva pour le faire voler au dessus de sa tête sous ses rires.

- Mon fils adoré !
- Papa papa ! Regarde ma jolie maison !

Il aurait pu faire semblant d'adorer le dessin de son fils comme n'importe quel parent, pourtant, il était vraiment impressionné par son coup de crayon.

- Qu'est ce que tu es doué, mon petit. Je suis fier de toi. Ta maman et moi, on est tous les deux fiers de toi.

Kaveh était heureux. Les sourires chaleureux de ses parents étaient la raison pour laquelle il travaillait si dur. Pour qu'un jour, il puisse leur offrir un palais dans lequel vivre, comme dans les contes de fées... Avec son amoureuse.

- Regarde, Kaveh.

Assis à côté de son père, les yeux carmins du jeune garçon dévisagèrent le petit papier qu'il avait sous ses yeux. Ils se mirent aussitôt à briller.

- Oh papa, tu devrais y aller ! Tu es si doué !
- Ce serait un honneur... C'est quand même le championnat qui réunir tous les Darshans...
- Tu vas y arriver ! J'en suis certain !

Ce jour-là, un banal matin comme tous les autres, le père de Kaveh partit pour le désert, une petite valise à la main. Tenant la main de sa mère, en souriant, jamais Kaveh n'aurait cru que c'était l'une des dernières fois qu'il le voyait. Qu'après sa défaite, il serait déclaré porté disparu, puis la cause de sa mort avait été révélée. Il se serait pris dans un sable mouvant.

Alors il regardait les étoiles, seuls, qui lui rappelaient son père, un Rtawahist qui avait étudié l'astrologie. Il imaginait son doux sourire, son expression paternelle veillant sur lui. C'était la raison pour laquelle à chaque fois qu'il en voyait, il considérait ces multitudes de petites lumières dans le ciel comme étant un bon présage.

La maison qui respirait de joie était devenue close. Sa mère, d'une sensibilité dont avait hérité son enfant, passait ses journées à pleurer dans le noir. Et Kaveh, sa main d'enfant qui grandissait sans père et avec une mère incapable de s'occuper de lui , dans la sienne, la rassurait et la réconfortait. Au fond de lui, il était mort. Détruit par les regrets. Tout était de sa faute. Il avait encouragé son père à y aller. S'il ne l'avait pas fait, sa mère serait encore heureuse. Ce fut dans cet état d'esprit qu'il débuta sa scolarité à l'académie. Et peu de temps avant sa rencontre avec lui, sa mère, ayant trouvé du travail à Fontaine, était partie pour elle aussi, ne jamais revenir. Elle l'avait abandonné. Son père aussi. Ses camarades. Et même son meilleur ami. Au fond, il était seul. Il l'avait toujours été...