| 3 | Pardonner

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Kaveh avait fini par, miraculeusement, retrouver du travail. Un homme, riche, qui lui avait confié la construction d'une de ses nombreuses maisons. C'était évidemment loin d'être suffisant pour lui permettre de se racheter une maison et se débarrasser de ses dettes, mais au moins, en partant tôt et en rentrant tard, car il allait au foyer de Daena pour travailler ses plans, il ne voyait quasiment plus la cause de ses maux de têtes quotidiens. Non, pour répondre à votre question, il ne lui avait pas pardonné depuis la dernière fois.

Il décida de se balader un peu. Une petite partie de Sumeru fêtait, en toute illégalité, le festival Sabzeruz, en l'honneur de la Rani Kusanali, l'Archon reniée par l'Académie qui avait interdit aux habitants toutes les festivités possibles. Mais le théâtre, qui bravait déjà l'interdit en faisant danser Nilou, l'étoile du bazar, avait quand même réussi à faire venir du monde. Dont l'architecte le plus réputé de la ville. Avec l'argent qui lui restait, il se permit d'acheter des bonnes choses à manger. Kaveh soupira longuement, mais après hésitation, il acheta une friandise qu'il savait appréciée par son colocataire.

- Où est-il d'ailleurs, cet imbécile ?
- Oh regardez, c'est monsieur Kaveh !

Un groupe de filles lui adressèrent la parole et il discuta un peu avec elle. L'une d'entre elles lui proposa d'ailleurs un projet et il se retrouva à parler boulot. Enfin, il valait mieux ça et gagner de l'argent que d'habiter éternellement chez l'autre scribe de malheur...

Il lui proposa alors de s'asseoir, pour parler de ce projet plus en détails, comme le professionnel qu'il était. Il se fit d'ailleurs la remarque qu'il trouvait cela étrange que Nilou ne danse pas comme à son habitude mais se dit qu'elle était peut être fatiguée, sans se douter du plan qui s'apprêtait à être réalisé. Il suivit sa cliente pour une courte virée dans le désert, sous un regard familier qui, au fond, avait toujours veillé sur lui.



Et quand Kaveh revint en ville une semaine et demi plus tard, il n'en crut pas ses yeux : était-ce bien la Sumeru qu'il connaissait ? Les gens semblaient si heureux, et certains chantaient et dansaient. L'ambiance était chaleureuse. Et puis surtout..

- Oh, comme il a été incroyable !
- Je ne le pensais pas comme ça, je veux dire il est renfermé sur lui-même mais...
- Si seulement Al Haitham pouvait rester au poste de Grand sage ...

Il voulait des explications. Non. Il devait avoir des explications et sur-le-champ. Même Mehrak, secouée dans tous les sens, semblait effrayée. Le blond se dépêcha d'arriver au foyer de Daena, persuadé d'y retrouver ce qu'il recherchait. Bingo.

- Toi !

Oui ils étaient dans un lieu d'étude. Lieu de silence. Le regard turquoise d'Al Haitham, qui lisait un livre, se posa automatiquement sur lui, et l'émotion l'envahit de nouveau, un mélange de colère et de soulagement.

golden tears - kavehtham Où les histoires vivent. Découvrez maintenant