Chapitre 4

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Je ne reçu aucune réponse. Je baissai la tête de déception, me retrouvant dans un cul-de-sac dans mon "enquête" sur la disparition de M. Spencer. Cette adresse était la seule information que je possédais et qui pouvait m'être utile. Ce fut, perdu dans mes pensées, que je remarquai la présence d'une carte au pied de la porte et que je décidai de me pencher pour la ramasser et l'inspecter.

La carte était d'un aspect cartonné et de couleur gris clair introduisant un style assez simpliste tout en restant dans un cadre professionnel, accompagnée d'une écriture élégante imprimée en noir indiquant au milieu de la carte l'inscription « BCEL » suivies des initiales d'un nom qui semblaient correspondre à celles du patron de cette société. En réfléchissant sur la signification des initiales, celles-ci me disaient quelque chose comme si elles me rappelaient un souvenir trop flou pour pouvoir m'apporter une quelconque information. M. G.C.... qui cela pouvait bien être... Je décidai de garder ces initiales dans un coin de ma tête au cas où je viendrais à en avoir besoin d'une quelconque manière mais aussi pour rester sur mes gardes en cas de rencontre avec une personne portant ces initiales.

Ce fut au moment où je décidai de me retourner pour enfin rentrer chez moi, gardant précieusement la carte de visite dans ma poche que je tombai nez à nez avec une personne. Je sentis mon cœur rater un battement tandis que mon estomac se noua de stupeur et qu'un souffle de surprise s'échappa d'entre mes lèvres. Je reculai précipitamment contre la porte d'entrée, collant mon dos à la surface en bois tout en essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur.

L'inconnu me regardait d'une manière impassible, comme si ma réaction ne l'étonnait point. Cependant, je vis son regard scruter mon visage comme intrigué par mon apparence. J'en profitai pour, moi aussi, l'observer. Il possédait un visage assez fermé, accentué par des traits durs et tranchants avec des joues creusées et une mâchoire définie. Ses joues créant un effet d'ombre mettaient en valeur ses lèvres fines d'une teinte rosée, une couleur assez commune, et l'arc de cupidon très prononcé malgré la finesse de sa lèvre supérieure. Celles-ci affichaient un rictus amusé formant une fossette au niveau de sa joue droite adoucissant son expression, la rendant presque espiègle. Son nez camard paraissait légèrement plus imposant par rapport aux proportions de son visage sans vraiment rendre le tout inharmonieux ajoutant, au contraire, un charme supplémentaire. Mon regard remonta sur les yeux de cet homme ; ceux-ci étaient assez fins et habillés de sourcils noirs assez épais, sans abus, froncés comme le témoignent les rides d'expression situées au niveau de la glabelle, supprimant cette fois-ci la douceur que j'avais pu déceler dans mon observation et optant plus pour un côté assez mystérieux et stricte d'autant plus que quelques mèches de cheveux ébènes tombaient devant ses yeux, enlevant toute trace de sympathie que j'espérais trouver pour me rassurer un minimum.

Pour faire simple, l'expression de son visage ne me rassurait point et me donnait de plus en plus envie de m'enfuir en courant et de m'enfermer dans ma chambre pour me réfugier, en boule, sous ma couette et essayer d'effacer son visage. Je l'avouais, j'abusais totalement mais il fallait me comprendre ; je suis perdu au milieu de nul part devant une maison isolée située au bord d'une forêt assez dense qui m'a toujours foutu la frousse, sans oublier qu'un enlèvement s'était produit dans la maison où je me tenais sur son perron avec potentiellement un criminel en liberté qui rodait sûrement autour de la maison dans l'attente de trouver de nouvelles victimes à enlever ! Mais qu'est-ce qui m'a pris de venir ici ? J'avais totalement perdu la tête et maintenant j'allais faire partie de la liste de ses, futures, nombreuses victimes ; je serai enfermé dans une cave froide et humide perdue au milieu de la forêt et je finirai par mourir de faim et de froid au bout de trois semaines. Ce sera à ce moment-là que la police retrouvera mon corps inerte et froid et déclarera ma mort à ma famille qui sera dévastée et organisera mes obsèques ! 

Le Loup Aux Yeux D'Or Où les histoires vivent. Découvrez maintenant