Chapitre 5

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Je soufflai pour la énième fois tout en jetant un nouveau regard à ma montre. Celle-ci affichait midi et quart et aucun Gabriel en vue. Je me demandai vraiment ce qu’il fichait au lieu de venir à notre rendez-vous ; c’était pourtant lui qui avait décidé de l’heure et du lieu ! Il aurait pu le programmer plus tard s'il était si occupé que cela. L’idée qu’il m’avait posé un lapin ou pire de m’avoir tendu un piège m’effleura l’esprit mais je la chassai la seconde d’après, ne voulant pas me monter la tête de nouvelles angoisses qui pourraient s’avérer ridicules si il venait à apparaître, ce que je commençai à fortement douter.

Ce fut sur ces pensées que je fus convaincu qu’il ne viendra pas, que j’avais attendu pour rien et fais le trajet une nouvelle fois pour repartir bredouille. Je commençai à rebrousser le chemin vers le lycée quand mon bras fut saisi par une main inconnue. Je lâchai un cri strident tandis que je me débattais, de manière ridicule bien sûr compte tenu de ma corpulence, pour me libérer de l’emprise. Ce fut à ce moment que j’entendis un ricanement quelque peu moqueur, me forçant à lever le regard vers la source de celui-ci pour découvrir un Gabriel avec un souffle court qu’il essayait de stabiliser et des cheveux en bataille, témoins de sa course qui devait être assez périlleuse en vue de leur état.

En détaillant sa tenue, je vis que celle-ci était simple et décontractée avec un jean bleu des plus basiques accompagné d’un pull à capuche gris. Sa tenue me permit de mieux visualiser son apparence. Gabriel était plutôt grand, faisant facilement une tête de plus que moi, comme si cela était difficile, il n’était pas particulièrement musclé ou en tout cas cela devait rester assez modéré mais n’était pas gros non plus. Il avait une silhouette assez svelte avec une taille plutôt fine, assez peu commun pour un homme, qui se termina par des épaules larges, ajoutant un aspect plus imposant. Je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il pouvait être mannequin de par sa beauté et sa silhouette. Je l’avouais, j’en étais jaloux, comment pouvait-on paraître aussi masculin que féminin ? C’était humainement impossible.

Je sortis de ma torpeur quand en remontant mon regard dans le sien je vis brièvement une lueur rougeâtre dans ses yeux, rapidement remplacée par un noir intense, me faisant penser que ce n’était seulement mon imagination qui me faisait des tours. Ses traits paraissaient s’adoucir tandis qu’il lâcha délicatement mon bras.

« Tout doux chaton, je ne vais pas te manger »

Cette phrase résonna dans ma tête tel un écho, m’étourdissant tandis que le sang me monta à la tête, teintant mes joues d’un rose pâle. Il avait dans son regard une lueur indescriptible, me faisant détester le fait que je ne puisse pas lire dans ses pensées. Je sentis mon ventre se nouer d’une manière délicieuse et mon cœur palpiter tandis que mes yeux se fermèrent à multiple reprises suite à ma surprise.

Ce fut un rire cristallin qui me sortit de ma transe. Je regardai Gabriel d’un air interrogatif tandis que celui-ci se calma avant de poser sa main gauche sur mon épaule droite en baissant légèrement sa tête tout en la secouant comme pour remettre ses idées en place. Quand il releva celle-ci, il déclara :

« Respire, tu es tout rouge, ne fais pas un malaise maintenant, ce serait ballot de se stopper dans cette lancée.

- Qu’est-ce que tu viens de dire ? C-comment tu m’as appelé ?

- Ça ne te plaît pas ? Dit-il avec un semblant de rictus amusé

- Si, enfin non, bref ce n’est pas la question ! Juste, pourquoi ? Je fronçai les sourcils d’incompréhension.

- Je t’avoue que je ne le sais moi-même pas, dit-il en soupirant et se passant la main sur son front. »

Son regard se perdit dans le vide un moment quand il se figea, ses yeux s’écarquillant. Je l’observai sans oser dire la moindre chose car je pouvais deviner son trouble et sa réflexion comme s’il débattait avec lui-même avec force après avoir compris quelque chose. Ce fut au bout d’une trentaine de secondes que je décidai de couper court à ce moment lui demandant si nous pouvions commencer à aller au bureau de la BCEL. Son regard se posa lentement sur moi, comme absent puis il finit par s’excuser tout en confirmant notre départ. Je fis abstraction de son état et le dépassai pour emprunter la route. Il finit par me rejoindre une fois redevenu comme avant.

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⏰ Dernière mise à jour : May 26 ⏰

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