Introduction: Le livre sans titre | Chapitre 1: Une chaude journée d'été

98 6 0
                                    

       Le mot été fait monter en chacun de nombreuses sensations, la fraîcheur d'une glace qui fond dans la bouche, la caresse des vagues sur une plage de sable chaud, les derniers rayons du soleil caressant la peau après une longue journée ensoleillée.

       Pour moi, été rime avec chaleur épouvantable coincée entre les quatre murs de la bibliothèque municipale, à prier pour que la fermeture d'été arrive à grands pas ou que la mairie se décide enfin à installer la climatisation.

       Assise derrière le bureau d'accueil, j'utilise le magazine PAGE des libraires reçu le matin même pour m'éventer. Je frissonne en sentant la sueur glisser le long de mon dos. Celle coulant sur mon front m'oblige à retirer mes lunettes noires pour m'essuyer un peu avec un mouchoir. Cette chaleur est vraiment insupportable.

       La cloche attachée au-dessus de l'entrée tinta, me rappelant que mes heures de travail sont loin d'être finies. J'oblige le coin de mes lèvres à bouger, et souris à la petite famille qui entre.

       « Bonjour.

- Bonjour madame !

- Louis, on ne crie pas dans une bibliothèque, voyons.

- Louis ne fait que crieerrr, chantonne la sœur jumelle de Louis.

- Mais arrête !

- Les enfants, on se calme.

- Ce n'est rien, Madame Dufrêne. Vous êtes les seuls visiteurs du moment. Vos enfants ne risquent pas de déranger quelqu'un.

- Mais ce n'est pas une raison, sourit Mme Dufrêne. Allez les petits monstres, trouvez-moi vos livres qu'on ne soit pas en retard chez mamie. »

       Les enfants partirent comme des flèches au fond de la bibliothèque. De l'entrée, on les entend encore piailler l'un sur l'autre.

       « Un séjour chez leur grand-mère ME fera le plus grand bien.

- J'imagine que ce n'est pas facile tous les jours.

- Si vous saviez, soupira Mme Dufrêne en posant son sac de courses rempli de livres sur le bureau. Quel âge avez-vous ?

- 26 ans dans un mois.

- Alors vous avez encore le temps pour les enfants. Ils peuvent être adorables, mais c'est principalement lorsqu'ils dorment. »

       Je souris face à l'air fatigué de la mère de famille. Elle sort les livres que je passe sous la douchette. Le bip d'enregistrement de retour retentit après chaque livre. Ce bruit si inaudible habituellement retentissait.

       « Ils sont bien trop calmes, je vais aller voir ce qu'ils sont en train de faire. Je peux vous laisser les livres ici ?

- Oui, madame. Je m'en occupe. »

       La femme suivit l'allée d'étagère pour rejoindre le coin enfant au fond de l'établissement. Elle disparut, mais sa voix se fit entendre d'ici. Je souris de nouveau et fini de biper les livres revenus. La pile d'une vingtaine d'albums jeunesse se retrouve bien vite derrière moi, prête à être rangée demain matin.

       Je m'évente de nouveau avec mon magazine sous une nouvelle vague de chaleur. Peu de temps après, de nouveaux visiteurs arrivèrent, accompagnés de l'ouverture intempestive de la porte. Le travail s'accélère, et ma fatigue avec.

       Quatre heures après, il ne restait plus aucun visiteur. Je m'étale sur ma chaise, priant pour que la porte ne s'ouvre plus. Mes yeux se perdirent sur l'horloge murale accrochée derrière moi. 17 h 38. Plus qu'une demi-heure, et je pourrais enfin rentrer me prendre une bonne douche froide.

       Un tintement que je maudis tinta. Je me relève sur mon dossier et souris mécaniquement.

       « Bonjour. »

       Une femme d'au moins mon âge qui m'est inconnu s'approcha. Dans ses bras, elle a une caisse en bois d'où certains livres pointent le bout de leur nez.

       « Bonjour, répond-elle avant de poser la caisse devant moi. Je vous ramène les livres que mes parents ont empruntés il y a un moment. Ils les avaient oubliés dans leur placard.

- Ça arrive de temps en temps.

- Bon, je vais y aller. Bonne journée.

- Attendez, votre caisse ! »

       La femme est déjà partie. Je continue de regarder la porte, estomaquée. J'en avais vu des gens pressés, mais pas à ce point. Je souffle exaspéré et me mets au travail.

       Je prends le premier livre qui me tombe sous la main, mais je ne trouve aucun code barre. Je regarde de plus prêt, mais rien : pas de code-barre, ni de côte et encore moins de couverture obligatoire dans ma bibliothèque. C'est officiel, ce livre n'appartient pas à l'établissement.

       Je regarde le second, puis les autres.

       « Mais quel toupet ! Si elle voulait se débarrasser de ses livres, elle n'avait cas me le demander, pas me les refourguer à la va-vite. »

       Franchement, je ne supporte pas les gens qui me ramènent leurs livres, car ils n'en veulent plus et se disent que la bibliothèque était le lieu parfait pour ça. J'ai déjà assez de livres dans mes étagères, au point qu'elles sont remplies à craquer, et si je veux un nouveau livre, je veux le choisir, pas que l'on me l'impose. C'est pour cela que la mairie a accepté que je refuse les dons. Et voilà que je me retrouve avec une entrée illégale d'ouvrage.

       Je sors chaque livre en me demandant si je connaissais la jeune femme. Elle ne me rappelle aucune famille que j'avais pu croiser en ces deux ans de service ici. Aucun trait quelconque ne me rappelait un adulte habitué des lieux.

      Mes yeux tombèrent sur l'heure de l'ordinateur. 17 h 53. Je jette un œil devant moi, mais seules les étagères me font face. En vrai, je pouvais fermer les lieux un peu plus tôt. Personne ne remarquera un jeudi soir que la bibliothèque du village avait fermé cinq minutes en avance. Surtout en plein mois de juillet. Oui, faisons ça.

________________________________________________________________________________

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

________________________________________________________________________________

Bonjour chère lecteur.trice, 

Bienvenue sur cette histoire où je me laisse bercé par mes envies. J'écris sur ce que j'aime, comme j'aime et j'espère que cela vous plaira. 

Vous trouverez ici de petit chapitre, publié quand j'en aurais envie (même si je vais essayé d'être le plus présente possible, mais vous étonnez pas s'il y a un mois d'écart), et surtout de la taille qui me plait. Vous trouverez aussi de petit dessin pour illustrer l'histoire. 

Merci pour l'intérêt que vous porter aux aventures de Rose.

Bonne lecture.

Capucine Biloba

PS: La première partie d'histoire sera sur l'univers de Twilight. 

La bibliothécaire et ses amants littérairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant