La bibliothécaire et ses amants littéraires

Chapitre 3 : L'homme aux livres

       Mes yeux papillonnent. J'étire mes bras hauts dessus de ma tête, étirant aussi mon cou endolori. J'ai mal dormi, et mes membres me le faisaient comprendre. J'ai surtout un mal de dos horrible. Mais attends... mon matelas est vachement dur.

       Mes paupières s'ouvrent en grand. Ce n'est pas mon plafond, et je ne suis pas sur mon matelas. Pourquoi suis-je par terre ?

       J'observe mon environnement de plus en plus inquiet. Où suis-je ?

       Tout autour, il n'y avait que des livres. Des étagères remplies de livres. Je fais même tomber des livres qui étaient ouverts sur moi en me redressant. Mais quel était ce bordel sans nom ?

       Je me relève en grimaçant de douleur. Les livres m'étaient sûrement tombés dessus pour avoir aussi mal. Et l'un d'entre eux m'avait frappé là tête, pas de doute.

       Ma main masse le haut de mon crâne, tandis que j'explore les alentours. La pièce est immense. Tous les murs contiennent des centaines de livres de toutes tailles et de toutes couleurs. Aucune fenêtre ne permet de faire entrer de la lumière, pourtant une légère luminosité orange me permet de voir.

       Je cherche d'où provient cette lumière tamisée et trouve un passage entre les étagères. Mes pas suivirent le chemin, me plongeant plus profondément dans l'étrange bibliothèque. Et je trouve la provenance.

       Je viens d'arriver dans un petit espace, une sorte de clairière dont le bois se composé d'étagères. Au fond, un feu de cheminée brûle. La lumière venait d'ici.

       Un bruit me sort de ma contemplation des flammes orangées. Je prends conscience des deux canapés face au foyer. Et surtout, j'y vois quelqu'un.

       « Je vous attendais. »

       Je ne vois pas son visage, mais sa voix grave et profonde me fait imaginer l'homme qui se tient là. Je frissonne.

       Il leva la main, indiquant le canapé face à lui sans pour autant quitter du regard le livre ouvert dans sa main gauche. J'accepte son invitation et prends place.

       Le crépitement du feu se mêle à celle de ma respiration. Une douce chaleur qui réchauffe mes membres m'a fait réaliser que mon corps était frigorifié. Je frissonne à nouveau, pour une tout autre raison.

       Je sursaute. Une tasse vient d'apparaître juste devant moi, et elle flotte dans les airs. Elle ne bouge pas, montant et descendant juste de quelques millimètres.

       « Buvez. Ça vous réchauffera. »

       Mon interlocuteur ne leva pas la tête.

       Hésitante, je tends la main et prends la tasse. Un liquide sombre flotte à l'intérieur. Je sens son contenu et reconnais les fragrances gourmandes du chocolat chaud. J'en prends une gorgée, appréciant la température parfaite. Une vague de chaleur réconfortante s'abat sur mon corps. Mon gémissement de plaisir s'échappa.

       « On dirait que cela vous plait. »

       Il me regarde. Son livre repose fermer à côté de sa cuisse, tandis que ses iris violets me fixent. Je me tends, incapable de répondre ou d'éloigné la tasse de mes lèvres fermée.

       Sans comprendre, il se lève et pose un genou devant moi. Son regard m'hypnotise. Je ne sens sa main prendre ma tasse qu'au moment où elle quitte mes lèvres. Mon cerveau n'analyse plus rien, sauf les différentes teintes de ses iris.

       Un petit rire me fait reprendre conscience.

       « Qui êtes-vous, dis-je de ma bouche devenue pâteuse.